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Retraites-Berger déplore les "atermoiements" de l'exécutif, Delevoye persiste
information fournie par Reuters 08/11/2019 à 15:54

    * "Ils ne sont pas calés", s'inquiète le dirigeant de la
CFDT
    * Il presse le gouvernement de "sortir du bois"
    * Delevoye relativise les désaccords sur la "clause du
grand-père"
    * La CGT-Cheminots appelle à son tour à la grève le 5
décembre

 (Actualisé avec appel à la grève de la CGT-Cheminots §17-18)
    PARIS, 8 novembre (Reuters) - Laurent Berger, qui soutient
le principe d'un futur système universel des retraites à points,
a dénoncé vendredi les "atermoiements" du gouvernement sur la
réforme et l'a pressé de "sortir du bois" sans délai au risque
de s'aliéner l'ensemble des organisations syndicales, CFDT y
compris.
    Les tiraillements au sein de l'exécutif sur le calendrier et
les modalités du système censé entrer en vigueur en 2025 ont
paru au grand jour après que le haut-commissaire aux retraites,
Jean-Paul Delevoye, eut exprimé son opposition à l'option dite
de la "clause du grand-père" avancée par Emmanuel Macron pour
limiter l'application de la réforme aux seuls nouveaux entrants
sur le marché du travail à partir de cette date.  
    Dans un rappel à l'ordre voilé, la porte-parole du
gouvernement a déclaré jeudi qu'il n'y avait qu'une seule ligne
dans l'équipe gouvernementale sur ce dossier qui menace
d'aggraver un climat social déjà très tendu.
    "Aujourd’hui, le gouvernement, par ses atermoiements, donne
à penser que cette réforme, ils en auraient peur parce qu’elle
serait punitive", a réagi le secrétaire général de la CGT sur
RTL.
    L'épisode Delevoye, pour Laurent Berger, "révèle qu'ils ne
sont pas calés".
    "Je dis au gouvernement, 'maintenant il faut que vous
sortiez du bois sur un certain nombre de sujets'" - pénibilité,
carrières des femmes..., a-t-il poursuivi.
    Interrogé sur "la clause du grand-père", le dirigeant
syndical, qui milite pour un système "plus juste", estime que la
réforme doit s'appliquer "à tout le monde" avec de possibles
"spécificités professionnelles", par exemple les cheminots.
    "Tous ceux qui ont une promesse à un moment donné, notamment
sur la question de l’âge de départ, c’est leur contrat de
départ, il faut des périodes de transition suffisamment
longues", a-t-il dit.
    Le projet de réforme en l'état prévoit que le nouveau
système, qui supprime les régimes spéciaux, entre en vigueur à
partir de la génération née en 1963, âgée de 62 ans en 2025.
    
    "EST-CE QUE J'AI L'AIR D'UN ENFANT PUNI?"
    "Si on fait entrer juste les nouveaux entrants, ça veut dire
que les femmes, il faut qu’elles acceptent encore pendant une
quarantaine d’années d’avoir une retraite en moyenne inférieure
de 30% à celle des hommes", a expliqué Laurent Berger.
    Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, qui
s'oppose pour sa part à tout régime à points, a abondé dans ce
sens en estimant sur BFM TV que le scénario d'une application
progressive aboutirait à un système inique.
    "Si on dit 'clause du grand-père', qu'on n'appliquera le
futur régime qu'aux nouveaux entrants et que les droits de ceux
qui sont en activité sont préservés, ça signifie que le nouveau
régime ne sera pas aussi favorable", a-t-il avancé.
    Jean-Paul Delevoye, qui campe sur ses positions, a
relativisé vendredi les désaccords gouvernementaux.
    "Est-ce que j'ai l'air d'un enfant puni?", a-t-il plaisanté
devant la presse en marge d'un déplacement dans la commune de Le
Wast (Pas-de-Calais). "Rien n'est changé, tout est écrit",
a-t-il dit.
    Sa prise de position sur la "clause du grand-père", a
expliqué le haut-commissaire, est "une contribution à un débat,
(...) que j'estime nécessaire pour éclairer, nourrir le débat."
    "Je pense que cette hypothèse n'est pas celle qui pourrait
donner l'efficacité maximale", a-t-il insisté, tout en
soulignant qu'il se rangerait in fine à l'arbitrage du Premier
ministre.
    La CGT, Force ouvrière, la FSU et Solidaires appellent à une
journée de grève interprofessionnelle le 5 décembre contre le
projet de réforme alors que plusieurs syndicats de la RATP, de
la SNCF et des transporteurs routiers annoncent une grève
"illimitée" à partir de ce jour-là.
    La CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe ferroviaire, a
rejoint vendredi Sud-Rail et l'Unsa ferroviaire dans l'appel à
une grève illimitée à la SNCF, dans une annonce sur Twitter.
    Selon un sondage pour Les Echos, Radio Classique et
l’Institut Montaigne, près d’un Français sur deux (47%) est
hostile à la réforme des retraites et seulement 29% y sont
favorables, soit une progression des opposants de quatre points
en un mois et de 12 points pour la catégorie des actifs de 25 à
49 ans.

 (Sophie Louet, édité par Marc Angrand)
 

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