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Renault menace Nissan de bloquer la réforme de la gouvernance
information fournie par Reuters 10/06/2019 à 11:01

    * Renault veut un ou deux administrateurs dans chaque comité
du
conseil de Nissan
    * Nissan juge les demandes de Renault "hautement
regrettables"
    * Nissan y voit de possibles conflits d'intérêts - source

 (Actualisé avec Nissan confirmant avoir reçu une lettre de
Renault, cours de Bourse)
    par Laurence Frost et Naomi Tajitsu
    PARIS/TOKYO, 10 juin (Reuters) - Renault  RENA.PA  a laissé
entendre qu'il bloquerait l'adoption des réformes de gouvernance
de son partenaire Nissan  7201.T , secoué par le scandale Carlos
Ghosn, s'il n'était pas mieux représenté dans la nouvelle
organisation, une position jugée "hautement regrettable" par le
constructeur japonais.
    La menace brandie par le constructeur français, qui détient
43,4% de Nissan, est une nouvelle preuve de l'aggravation des
tensions entre les deux partenaires, dont l'alliance vieille de
20 ans est sous pression depuis l'arrestation en novembre de
Carlos Ghosn, ex-président des deux groupes et architecte de
cette alliance.
    A la Bourse de Tokyo, le titre Nissan a terminé sur un gain
de 0,84%, sous-performant l'indice Nikkei  .N225  (+1,2%). A
Paris, l'action Renault, soutenue par les informations de
Reuters selon lesquelles une reprise des négociations de fusion
avec FCA n'est pas exclue, gagnait 2,03% à 11h00, l'une des plus
fortes hausses du CAC 40  .FCHI  (+0,24%).  
    Les liens entre Nissan et Renault ont été une nouvelle fois
mis à l'épreuve par le projet, avorté la semaine dernière, de
rapprochement entre le constructeur français, dont l'Etat
détient 15%, et le groupe italo-américain Fiat Chrysler
Automobiles (FCA)  FCHA.MI .  
    Nissan a confirmé lundi avoir reçu une lettre de Renault
l'informant de son intention de s'abstenir lors de vote relatif
aux changements de gouvernance que le groupe japonais soumettra
à son assemblée générale, prévue le 25 juin. Le constructeur
français bloquerait ainsi de fait l'adoption de cette réforme,
qui nécessite une majorité des deux tiers pour être approuvée.
    Dans la lettre de Renault à Nissan, que Reuters a pu lire,
le premier estime que la nouvelle structure de gouvernance
élaborée par le second, qui comprend notamment des comités
statutaires composés d'administrateurs pour la plupart
indépendants, risque de diluer son influence.
    "Nous sommes fermement convaincus que les droits de Renault
en tant qu'actionnaire de Nissan à 43,4% doivent être pleinement
reconnus et qu'au minimum, un ou deux administrateurs proposés
par Renault devraient être membres de chacun des trois comités",
lit-on dans la lettre.
    "Au vu des propositions actuelles, cela ne semble pas être
le cas."
    
    NISSAN REGRETTE LA "NOUVELLE POSITION" DE RENAULT
    Nissan a de son côté souligné que son conseil, où siègent le
président de Renault, Jean-Dominique Senard, et d'autres
dirigeants du constructeur français, avait voté à l'unanimité en
faveur du système à trois comités, ajoutant qu'il continuerait à
promouvoir un changement de gouvernance.
    "Nissan estime hautement regrettable la nouvelle position de
Renault sur ce sujet, une telle position contre-carrant les
efforts de l'entreprise pour améliorer sa gouvernance
d'entreprise", poursuit le constructeur japonais dans un
communiqué.
    Une porte-parole de Renault n'a pas répondu dans l'immédiat
à des demandes de commentaire.
    Une source proche du constructeur français a dit que la
lettre de Jean-Dominique Senard traduisait la crainte de Renault
d'être sous-représenté au sein des comités de Nissan, dont la
création a été décidée à la suite de l'arrestation en novembre
dernier de Carlos Ghosn, accusé de malversations financières
qu'il conteste.
    "Ce n'est pas une abstention définitive, et la position de
Renault peut encore évoluer", a expliqué cette source. "Mais
pour l'instant, Renault n'a pas l'assurance d'être correctement
représenté dans les différents comités, au regard de sa position
de principal actionnaire de Nissan."
    Une autre source a dit à Reuters que Renault n'avait pas
encore été informé de la composition détaillée prévue pour
chacun des trois comités.
    
    CONFLIT D'INTÉRÊTS POTENTIEL
    Une source proche de Nissan a déclaré que Thierry Bolloré,
directeur général de Renault, avait émis le souhait de siéger
aux nouveaux comités du constructeur japonais.
    Mais ceci pourrait soulever des questions au sujet d'un
possible conflit d'intérêts puisque cela donnerait à Renault une
voix au chapitre concernant la gouvernance ou encore la
politique de rémunérations de Nissan, a poursuivi la source.
    Selon l'agence de presse Jiji, le directeur général de
Nissan, Hiroto Saikawa a dit : "Nous nous préparons pour la
réunion des actionnaires et nous discuterons des questions
nécessaires au moment opportun. S'il y a des divergences
d'opinions (avec Renault), j'aimerais qu'on en discute".
    Le système à trois comités avait été recommandé en mars par
une équipe indépendante désignée par Nissan. Selon la
proposition d'alors, Renault était libre ou non de siéger au
comité de nominations mais pas à celui des rémunérations ni à
celui d'audit.
    

 (Avec la contribution de Kanishka Singh à Bangalore et David
Dolan à Tokyo, Jean-Michel Bélot, Arthur Connan et Benoît Van
Overstraeten pour la version française, édité par Marc Angrand)
 

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