
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. ( AFP / ERIC PIERMONT )
"La guerre en Ukraine nous a tous montrés que dépendre du gaz et du pétrole russes est la pire des idées qu'on puisse avoir", a assuré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur l'antenne d'Europe 1 ce jeudi 7 juillet.
Mercredi, lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale, la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé l'intention du gouvernement de renationaliser à 100% l'énergéticien EDF, lourdement endetté et mis au défi de lancer un nouveau programme nucléaire.
"Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'État de détenir 100% du capital d'EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a déclaré la cheffe du gouvernement.
Ce jeudi 7 juillet, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est exprimé à ce sujet sur l'antenne d'Europe 1. "C'est parce que je crois profondément à l'avenir d'EDF que nous prenons cette décision", a-t-il fait savoir, assurant que "l'indépendance énergétique n'a pas de prix."
"La guerre en Ukraine nous a tous montrés que dépendre du gaz et du pétrole russes est la pire des idées qu'on puisse avoir. Par conséquent, il faut être indépendant dans notre production énergétique", a-t-il justifié.
"Nationaliser EDF, c'est nous donner toutes les chances d'être plus indépendants dans les années qui viennent en matière énergétique. C'est une décision stratégique, forte, nécessaire pour le pays", a martelé Bruno Le Maire.
Un groupe fortement endetté
Dix-sept ans après l'ouverture de son capital et son entrée en Bourse fin 2005, l'électricien reste largement public, détenu par l'État à près de 84%, par les salariés qui en possèdent 1% et par des actionnaires institutionnels et individuels pour les 15% restants. Mais le groupe est fortement endetté et confronté à de lourdes charges financières, présentes et à venir.
L'énergéticien a subi des déboires, notamment dans la construction de son nouveau modèle de réacteur, l'EPR en cours d'installation à Flamanville (Manche), qui a plus de dix ans de retard et dont le coût a quasiment quadruplé.
Un problème de corrosion affecte en outre une partie de son parc (12 réacteurs arrêtés sur 56), ce qui l'a cette année obligé à revoir plusieurs fois à la baisse son objectif de production.
En mai, EDF, dont le programme de maintenance a aussi été décalé par le Covid-19, estimait ainsi que la baisse de sa production nucléaire prévue en 2022 devrait lui coûter 18,5 milliards d'euros d'excédent brut d'exploitation.
Sa situation financière s'est également dégradée avec la décision du gouvernement de le contraindre à vendre davantage d'électricité bon marché à ses concurrents, pour contenir la facture d'électricité des ménages et des petits professionnels.
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