
Le logo de Cointreau au Carré Cointreau près d'Angers
Rémy Cointreau a annoncé mercredi l'arrivée de Franck Marilly en tant que directeur général du groupe, à compter du 25 juin 2025, date à laquelle il succédera à Eric Vallat, qui a démissionné en avril après plus de 5 ans à la tête du groupe.
Franck Marilly, 59 ans, est diplômé de l'EDC Paris Business school et a auparavant exercé des fonctions au sein de Chanel, d'Unilever ou de Shiseido.
À la direction de Rémy, il aura pour défi de faire face à la faiblesse de la demande et à la menace de droits de douane sur les marchés clés du groupe que sont les États-Unis et la Chine.
Il assurera avec Eric Vallat une transition harmonieuse, précise un communiqué.
"Nous sommes convaincus qu'il (Franck Marilly) apportera une nouvelle dynamique, et saura aborder avec confiance, dans un contexte macroéconomique et géopolitique complexe, les nouveaux enjeux de la croissance du groupe" a déclaré Marie-Amélie de Leusse, présidente du conseil d'administration, dans le communiqué.
"Ensemble, nous continuerons à accélérer le développement du groupe, en capitalisant notamment sur l'excellence de ses savoir-faire et sa capacité d'innovation, tout en répondant aux attentes d'un secteur en constante évolution", a pour sa part dit Franck Marilly.
À 09h24 GMT à la Bourse de Paris, le titre Rémy Cointreau cédait 1,94%, à 46,40 euros.
CHINE, ÉTATS-UNIS ET DROITS DE DOUANE
Rémy, qui réalise près de 70% de son chiffre d'affaires avec le cognac, principalement aux États-Unis et en Chine, a été mis sous pression par la morosité de l'économie chinoise, Pékin menaçant également le secteur européen des spiritueux de surtaxes dans le cadre d'une enquête anticoncurrentielle.
Si un accord n'a toujours pas été trouvé entre la Chine et l'Union européenne (UE), Pékin a décidé en avril de prolonger son enquête, offrant aux producteurs européens un sursis avant d'éventuels droits de douane.
Le marché américain pourrait lui aussi être affecté par les enjeux douaniers, le président américain Donald Trump ayant fixé la date butoir du 9 juillet pour permettre à l'UE de trouver un accord commercial avec les États-Unis, sous peine de lui infliger des droits de 50% sur tous les produits.
La semaine dernière, une source du secteur du cognac confiait à Reuters qu'il serait impossible de vendre aux États-Unis avec de tels droits de douane.
Par ailleurs, les taux d'intérêt élevés et l'inflation ont entraîné de fortes baisses des ventes de Rémy aux États-Unis, où ses concurrents ont également réduit leurs prix et remporté des parts de marché.
Le groupe de spiritueux a toutefois maintenu son approche consistant à cultiver la valeur de ses marques haut de gamme, une stratégie qui, selon le groupe, serait compromise par des baisses de prix.
Rémy a déclaré que Franck Marilly poursuivrait cette approche axée sur la valeur et se développerait sur de nouveaux marchés, bien que les investisseurs ont prévenu qu'il faudrait du temps pour que la diversification donne des résultats.
(Rédigé par Etienne Breban, avec la contribution de Dominique Vidalon, édité par Augustin Turpin)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer