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Reclaim Finance demande un changement radical de l’engagement des gérants envers les entreprises pétro-gazières
information fournie par Newsmanagers 20/02/2024 à 08:15

Reclaim Finance a appelé une cinquantaine d’investisseurs, notamment des sociétés de gestion, à changer de manière radicale leurs efforts d’engagement avec les entreprises pétro-gazières sur le climat. Dans une missive adressée à des gérants tels que BNP Paribas AM et Amundi , ainsi qu’à d’importants investisseurs institutionnels comme le fonds souverain norvégien NBIM , l’ONG a souligné l’échec total de ces acteurs à inciter le secteur des énergies fossiles à s’aligner sur la limitation du réchauffement climatique à moins de 1,5°C, conformément aux Accords de Paris.

L’industrie pétrogazière a fait l’objet d’engagements individuels et collectifs depuis plusieurs années, notamment par le dépôt de résolutions climatiques lors des assemblées générales de ces entreprises. Depuis 2017, ce dialogue actionnarial est devenu plus structuré avec la création de ClimateAction 100+, une initiative volontaire. Malgré ces efforts de longue date, le secteur du pétrole et du gaz n’a pratiquement pas progressé vers les objectifs de l’Accord de Paris depuis 2021, selon les ONG Carbon Disclosure Project (CDP) et le World Benchmarking Alliance.

Une minorité de ces entreprises pétro-gazières a pris des engagements orientés vers la publication d’informations extra-financières au lieu d’agir concrètement pour réduire leurs émissions et transitionner leurs activités, écrit Reclaim Finance. Sur les 34 compagnies pétro-gazières ciblées par ClimateAction100+, seules neuf d’entre elles se sont engagées à réduire à zéro les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, peut-on lire dans la missive. Aucune de ces entreprises n’a des objectifs de décarbonisation à court terme, a ajouté l’ONG. « En allant à l’encontre des demandes des investisseurs soucieux du climat, le secteur du pétrole et du gaz fait preuve d’un manque de volonté de changer qui remet en question l’efficacité des pratiques actuelles en matière d’engagement », écrit Lucie Pinson, fondatrice et directrice exécutive de Reclaim Finance.

La majorité de ces entreprises continue de nouveaux projets d’énergies fossiles, contredisant les objectifs des Accords de Paris. Malgré les déclarations affirmant être un acteur majeur dans la transition énergétique , ce secteur ne représente que 1,2?% du total des investissements mondiaux dans les énergies propres, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Reclaim Finance demande aux investisseurs d’aller au-delà des résolutions climatiques lors des assemblées générales, en votant contre des résolutions sur la stratégie et la direction de ces entreprises. Lucie Pinson demande également à ces acteurs financiers « de suspendre les nouveaux investissements dans les compagnies pétrolières et gazières, y compris l’achat d’obligations, jusqu’à ce qu’elles s’engagent à cesser de développer de nouveaux projets pétroliers et gaziers en amont et en aval ».

L’approche de l’engagement des gérants envers ce secteur a également attiré la surveillance de la part des régulateurs. La Financial Conduct Authority (FCA) , le superviseur financier britannique, a questionné les positions détenues par les fonds en contradiction avec ses objectifs ESG. Lors d’une évaluation des fonds ESG sur l’application de ses lignes directrices de 2021 en matière de conception, mise en œuvre et publication d’informations extra-financières des fonds durables, la FCA a constaté que plusieurs gérants ont justifié leurs investissements dans les secteurs pétro-gaziers, miniers et manufacturiers pour soutenir les entreprises en transition vers la neutralité carbone. Or, ces entreprises n’ont fixé aucun objectif pour réduire leurs émissions du Scope 3 , c’est-à-dire des émissions indirectes, explique le régulateur.

Dans la version la plus récente de ses prochaines lignes directrices, l’Esma (l’Autorité européenne des marchés financiers) , le gendarme financier européen, a également exigé l’exclusion de ce secteur dans des fonds axés sur l’environnement. « Il est raisonnable pour les investisseurs de s’attendre à ce que les fonds portant des termes liés à l’environnement dans leur nom n’investissent pas de manière significative dans les énergies fossiles », a précisé le document.

Tuba Raqshan

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