( AFP / GABRIEL BOUYS )
UniCredit a qualifié jeudi de "pure conjecture" l'estimation de 6.000 suppressions d'emplois avancée par Banco BPM comme conséquence de son rachat par la deuxième banque italienne, qui a lancé lundi une offre publique d'échange d'actions (OPE) à son égard.
"Spéculer sur de tels détails à ce stade ne peut qu'induire en erreur. UniCredit a fait ses preuves" en matière "d'investissement dans son réseau et ses succursales, ainsi que dans la gestion de son personnel", a assuré un porte-parole de la banque.
Les synergies de coûts estimées par UniCredit, soit 900 millions d'euros par an, "impliqueraient une réduction du personnel de plus de 6.000 collègues", avait déclaré mercredi le PDG de BPM, Giuseppe Castagna, jugeant ces économies "très préoccupantes".
Banco BPM, issu en 2017 de la fusion entre Banco Populare et Banca popolare di Milan, compte 20.000 employés. Sa rivale UniCredit a 27.000 salariés en Italie, sur un total de près de 70.000 dans le monde.
Banco BPM, troisième groupe bancaire italien, compte rester "autonome" pour assurer sa croissance, avait souligné M. Castagna mercredi, dans une lettre adressée aux salariés.
"C'est la bonne voie à suivre pour grandir par nous-mêmes et ne pas devenir l'objet d'opérations qui ne tiennent pas compte de la valeur exprimée par notre banque", avait-il fait valoir.
Le conseil d'administration de BPM avait jugé mardi insuffisante l'OPE d'UniCredit le valorisant à 10,1 milliards d'euros, infligeant ainsi un nouveau revers à son patron Andrea Orcel, déjà confronté à de fortes résistances en Allemagne à un possible rachat de Commerzbank.
Une fusion entre UniCredit et Banco BPM, dont le principal actionnaire est Crédit Agricole avec une part de 9,18%, donnerait naissance au premier groupe bancaire en Italie en matière d'actifs et capitalisation, devançant Intesa SanPaolo.
Le secrétaire général du syndicat des employés du secteur bancaire (Fabi), Lando Maria Sileoni, s'est déclaré jeudi "très préoccupé par les pertes d'emplois qui pourraient résulter" d'une fusion entre UniCredit et Banco BPM.
"Les stratégies visant à renforcer la compétitivité ne doivent pas se traduire par un prix social inacceptable pour les travailleurs, leurs familles et les communautés locales", a-t-il relevé dans un communiqué.
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