Le géant ExxonMobil voit la demande en or noir quasiment inchangée d'ici 25 ans. Ces anticipations tranchent avec le scénario défendu par l'Agence internationale de l'énergie.

(illustration) ( AFP / LOIC VENANCE )
Le monde aura t-il besoin d'autant de pétrole aujourd'hui qu'en 2050? A rebours des hypothèses présentées par l'Agence internationale de l'énergie, ExxonMobil a présenté des prévisions tablant sur une demande de pétrole quasiment inchangée par rapport aux niveaux actuels. Ce scénario tranche avec la plupart des hypothèses défendue par l'AIE.
Le géant américain de l'énergie voit l'appétit pour l'or noir atteindre un plateau en 2030, mais s'attend à ce que la demande reste "supérieure à 100 millions de barils par jour" (mb/j) jusqu'en 2050, selon des documents publiés lundi 26 août. Au deuxième trimestre 2024, la consommation de pétrole brut est montée à 102,8 mb/j, selon des chiffres publiés par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). L'EIA prévoit qu'elle monte à 104,55 mb/j l'an prochain.
ExxonMobil anticipe une baisse de la consommation de pétrole pour les véhicules de particuliers, dans l'immobilier et pour la génération d'électricité. Mais il projette une hausse des besoins dans les transports collectifs ou le fret, ainsi que dans la chimie.
Pour ExxonMobil, le pétrole et le gaz naturel représenteront encore plus de 50% de la consommation d'énergie en 2050 . Les hypothèses du groupe américain contrastent avec celles de l'AIE, qui évoque une demande d'environ 55 millions de barils par jour seulement en 2050. Ce scénario impliquerait le respect par tous les gouvernements de leurs engagements en matière de transition énergétique.
L'un des concurrents d'ExxonMobil, BP, s'attend, lui, à 75 mb/j à à l'échéance 2050.
La pétrochimie en expansion
Dans un rapport publié début avril, l'Agence internationale de l'énergie avait pour sa part indiqué que l'appétit du monde pour le pétrole "continue de s'essouffler" sous l'effet de l'électrification du parc automobile et de la fin du rattrapage de la consommation post-covid. "La croissance de la demande mondiale de pétrole est actuellement en plein ralentissement et devrait tomber à 1,2 million de barils par jour cette année et à 1,1 million de barils par jour en 2025", avait souligné l'Agence de l'énergie de l'OCDE basée à Paris.
"Le rebond post-Covid étant désormais largement achevé, et les gains d'efficacité des véhicules ainsi que l'expansion du parc de voitures électriques agissant comme des freins supplémentaires à la demande de pétrole, la croissance en 2024 et 2025 ralentit", a ajouté l'Agence. Ces prévisions laissent "entrevoir un pic de consommation pour cette décennie", a affirmé l'AIE conformément à ses précédentes analyses.
L'AIE envisage une baisse de la consommation de pétrole dans les transports après 2026 (et dès après 2023 pour l'essence), compte tenu notamment du développement du parc de véhicules électriques, mais celle-ci devrait être compensée par une forte demande de la pétrochimie (les GPL, l'éthane et le naphta pourraient être à l'origine de plus de la moitié de la hausse de la demande mondiale de pétrole entre 2022 et 2028) . D'un point de vue géographique, l'AIE envisage une baisse de la consommation de pétrole entre 2022 et 2028 en Europe (- 0,6% par an sur la période) et en Amérique du Nord (- 0,8% par an).
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