Quantum Genomics : Un nouvel espoir de revalorisation

information fournie par Biotech Finances •14/09/2018 à 16:56

Quantum Genomics développe une classe de molécules au mécanisme d'action original, les BAPAI, ciblant le « système rénine-angiotensine ». (crédit : Adobe Stock)

Si elle a suscité quelques yoyos boursiers, les investisseurs ont finalement bien accueilli l'annonce, le 6 septembre, de la fin du recrutement des patients dans l'étude NEW HOPE, un essai clinique de phase II évaluant Firibistat, produit phare de Quantum Genomics, dans « l'hypertension à haut risques cardio-vasculaires ». Le recrutement des quelque 256 patients a pris six mois d'avance et la biotech parisienne, qui prévoyait de communiquer au 1er trimestre 2019, devrait finalement être en mesure de dévoiler, dès la mi-novembre, des « résultats très complets », selon son directeur général Jean-Philippe Milon.

Quantum Genomics développe une classe de molécules au mécanisme d'action original, les BAPAI, ciblant le « système rénine-angiotensine ». Dans l'hyper-tension, la société vise spécifiquement une enzyme, l'aminopeptidase A ou APA, présente uniquement dans le cerveau où elle est responsable de la production d'une hormone, l'angiotensine III. Cette dernière est impliquée dans plusieurs mécanismes facteurs d'hypertension, comme la production d'hormones antidiurétiques dans le sang, la contraction des vaisseaux sanguins (vasoconstriction) ou encore la variation du rythme cardiaque via le baroréflexe. En inhibant la production d'APA, la biotech espère donc agir sur cette cascade délétère? et valider une stratégie thérapeutique unique. En effet, ces BAPAIs, sont les seuls candidats-médicaments à s'attaquer aux pathologies cardiovasculaires - hypertension et insuffisance cardiaque actuellement - via un mécanisme cérébral.

Dans l'hypertension résistante, une affection qui toucherait jusqu'à 5% de la population mondiale, la biotech pourrait faire mouche, en novembre prochain. L'avance prise dans le recrutement permet en tout cas d'y croire. L'étude New Hope est dite « open label », c'est-à-dire qu'elle est conçue sans bras placebo ni procédure d'aveugle. « Si les recrutements ont fortement accéléré, il y a de bonnes raisons de penser que les résultats chez les premiers malades sont assez encourageants pour que les médecins « poussent » leurs patients dans l'essai », estime un analyste. Les dirigeants de la biotech, de leur côté, préparent déjà la phase III ? ultime étape du développement clinique.

Pertinence de la stratégie clinique

Si les résultats sont positifs et que l'intérêt des cliniciens se confirme, firibastat pourrait rattraper une partie de son retard sur l'aprocitentan. Ce produit, le plus avancé aujourd'hui en clinique dans l'hypertension résistante, est développé par le laboratoire suisse Idorsia (ex-Actelion) et licencié fin 2017 à J&J. Il entre actuellement en phase III.

Ils démontreraient aussi la pertinence de la stratégie clinique adoptée par la biotech qui a recruté, dans son essai, une majorité (54%) de patients issus de minorité ethniques (principalement afro-américains et hispanique) chez qui la prévalence de l'hypertension résistante est plus forte que dans l'ensemble de la population. Un succès de New Hope confirmerait enfin l'intérêt des BAPAI comme nouvelle classe thérapeutique dans le champ cardio-vasculaire permettant de revaloriser l'ensemble du portefeuille de projets de Quantum Genomics (un second produit, QGC101, est en phase II dans l'insuffisance cardiaque congestive).

La société, qui disposait de 11,1M? à fin décembre, s'appuie aussi sur une ligne de financement en fonds propres (Kepler) de 24M?, « un filet de sécurité », explique Jean-Philippe Milon. Des résultats positifs de New Hope pourrait en effet attirer de nouveaux investisseurs, voire un partenaire industriel, offrant des options de refinancement plus attractives, assortie d'une revalorisation boursière plus reluisante.

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