Les six prochains mois seront décisifs pour la biotech, qui ne dispose que de 6M€ de trésorerie. (crédit : Adobe Stock)
L'annonce de la publication des résultats de l'étude « New Hope », un essai clinique de phase IIb évaluant firibastat, le produit phare de Quantum Genomics, dans l'hypertension, a été accueillie par une valse-hésitation des investisseurs, avec une violente chute du titre lundi, suivie par deux séances de forte hausse.
New Hope était LE rendez-vous attendu par tous les actionnaires de la biotech parisienne, introduite en bourse il y a quatre ans, et qui a pris un certain retard, depuis, dans ses développements. Firibastat était évalué chez 256 patients hypertendus dit « à haut risque » (obèses, antécédents cardio-vasculaires ou appartenant à des minorités ethniques, tels que afro-américains et hispaniques) et chez qui les traitements de référence s'avèrent souvent inefficaces. Le produit a permis de réduire de manière statistiquement (très) significative la pression systolique – critère principal de l'essai - de 9,7mmHg (millimètre de mercure). L'hypertension est définie par une pression systolique supérieure à 140 mmHg et le seuil minimal de 7 mmHg avait été prédéfini en concertation avec la FDA, au démarrage de l'essai. Il est donc largement dépassé.
Les analystes d'Edison constatent que les performances de firibastat, sur le critère principal, sont comparables à celles du Diovan de Novartis (6 à 9 mmHg), et relativement proche de celle des autres hypertenseurs de référence tels que Vasotec de MSD (-10 à 14 mmHg) et Norvarsc de Pfizer (12 à 16 mmHg). Des performances qui, toutes, ont été obtenues sur une population non-spécique de patients hypertendus. In fine, firibastat n'a pas à rougir de son efficacité, comparable à celle des traitements standard, mais obtenue chez des patients réputés non-répondeurs à ces mêmes traitements.
Un essai de phase III d'ici mi-2019
Reste l'aprocitentan, candidat-médicament antihypertenseur développé par Idorsia et positionné en concurrence frontale avec firibastat, puisqu'il est entré, mi-2018, en phase III chez des patients dits « résistants ». En phase II, aprocitentan affiche des réductions allant de 10 à 18mmHg, selon les doses, mais, là encore, sur une population générale d'hypertendus. En outre, la biotech suisse n'a pas donné le détail des performances par doses, indiquant simplement que l'efficacité du produit était proportionnelle à la dose. Or, la dose maximum n'a pas été retenu en phase III. Rien n'est joué.
Quantum Genomics compte lancer un essai de phase III d'ici mi-2019, avec près de 600 patients. Et décrocher un partenariat industriel pour financer cette ultime étape du développement. Les six prochains mois seront décisifs pour la biotech, qui ne dispose que de 6M€ de trésorerie (avec encore 20M€ à tirer sur une equity-line) mais Quantum Genomics a toutes les cartes en main. L'espoir est permis.
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