
Donald Trump dans le Maryland, aux Etats-Unis, le 12 mai 2025 ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )
Donald Trump a fermement défendu lundi son choix d'accepter un Boeing offert par le Qatar aux Etats-Unis, assurant qu'il serait "stupide" de refuser un tel cadeau, dont il compte faire son nouvel avion présidentiel.
"C'est un beau geste venant du Qatar. Je suis très reconnaissant. Je ne suis pas du genre à refuser une telle offre. Je pourrais être une personne stupide et dire +Non, nous ne voulons pas qu'on nous donne un avion très cher+", a déclaré le président américain, qui doit faire étape au Qatar cette semaine dans le cadre d'une tournée dans le Golfe.
La famille royale de l'Emirat est en passe d'offrir aux Etats-Unis un Boeing 747-8, estimé à 400 millions de dollars par des experts et dépeint par des médias américains comme un "palace dans le ciel".
Ce don pose la question de potentiels conflits d'intérêt, d'autant que la Constitution américaine interdit aux dépositaires de l'autorité publique d'accepter des cadeaux "de la part d'un roi, d'un prince ou d'un Etat étranger".
Rappelant cette règle constitutionnelle, des sénateurs démocrates ont dénoncé ce cadeau, assurant qu'il "crée un conflit d'intérêts évident, soulève de graves questions de sécurité nationale, invite à l'influence étrangère et sape la confiance du public dans notre gouvernement".
"Cette semaine, nous demanderons au Sénat de voter pour réaffirmer un principe de base: personne ne doit utiliser le service public pour s'enrichir personnellement par le biais de cadeaux étrangers", ont ajouté Cory Booker, Brian Schatz, Chris Coons et Chris Murphy dans un communiqué conjoint.
Interrogé par un journaliste, Donald Trump a assuré qu'il n'utiliserait pas l'avion à des fins personnelles après son mandat.
"Vous devriez avoir honte de poser cette question", a-t-il répondu à un journaliste.
"Ils nous donnent un avion gratuitement. Je pourrais dire +non, non, non, ne nous le donnez pas, je veux payer un milliard de dollars ou 400 millions de dollars, ou quoi que ce soit d'autre. Ou je pourrais dire, +merci beaucoup+", a-t-il continué.
Le président américain a assuré qu'à la fin de son mandat, il offrirait cet "Air Force One" à sa future bibliothèque présidentielle, à la manière d'un de ses prédécesseurs, Ronald Reagan.
- "Transparence"-
Selon Donald Trump et la Maison Blanche, l'avion pourrait être un cadeau du Qatar au ministère de la Défense américain.
"Les détails juridiques de cette offre sont encore en train d'être étudiés", a déclaré lundi à la chaîne Fox News Karoline Leavitt, la porte-parole du gouvernement. "Mais bien sûr, tout don à ce gouvernement est toujours réalisé dans le respect total de la loi. Nous nous engageons à la plus grande transparence, et nous continuerons à le faire".
Il pourrait s'agir du bien le plus onéreux jamais offert au gouvernement des Etats-Unis.
Mme Leavitt a assuré que le Qatar ne cherchait pas de traitement de faveur en retour, car "ils connaissent le président Trump et savent qu'il ne travaille qu'avec les intérêts des Américains en tête".
Le dirigeant républicain compte remplacer les deux avions présidentiels actuels, des Boeing 747-200B entrés en service en 1990 sous le George Bush père. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a pesté contre les coûts de maintenance importants de ces appareils.
Plus tôt cette année, le président américain a indiqué que "des alternatives" étaient à l'étude concernant le futur Air Force One, faisant part de son mécontentement face aux retards pris par l'avionneur Boeing.
Le géant américain de l'aérospatiale avait en effet signé en 2018 un contrat de fourniture de deux avions 747-8 avant fin 2024 pour 3,9 milliards de dollars, équipés pour transporter le président américain.
Mais des modifications du projet, notamment réclamées par Donald Trump lors de son premier mandat, la faillite d'un sous-traitant ainsi que la pandémie de Covid-19 et les problèmes d'approvisionnement qui ont suivi ont repoussé ce calendrier.
Le milliardaire possède un avion privé surnommé "Trump Force One" qu'il a utilisé pour sillonner les Etats-Unis lors de sa campagne présidentielle.
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