(Répétition sans changement d'une dépêche publiée vendredi)
Les tempêtes politiques et géopolitiques qui balaient le monde depuis plusieurs semaines devraient continuer à inquiéter les investisseurs qui tentent de mettre à jour leurs scénarios dans un nouvel ordre mondial encore mouvant. C'est dans ce contexte que de nombreuses banques centrales prendront des décisions de politique monétaire avec des données différentes sur l'inflation selon les géographies.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ NOUVEL ORDRE MONDIAL
L'abandon par Donald Trump de décennies d'interventionnisme américain a choqué ses alliés qui doivent aussi subir les politiques douanières du 47e président des Etats-Unis. Certains craignent un découpage "tripartite" du monde entre Washington, Moscou et Pékin avec un nouvel ordre mondial.
L'économiste en chef de JPMorgan a d'ores et déjà prévenu que l'attractivité des Etats-Unis en termes d'investissement risque durablement de diminuer avec les politiques de Donald Trump.
Friedrich Merz, probable prochain dirigeant de l'Allemagne, estime de son côté qu'il est "minuit moins cinq" pour l'Europe, coincée entre une Russie hostile et des Etats-Unis peu fiables. Mardi, le Parlement européen votera justement sur un texte budgétaire visant en partie à augmenter les dépenses de défense alors que les efforts de Donald Trump pour obtenir un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie s'intensifient.
2/ LA FED À L'HORIZON
Dans un contexte de forte instabilité, la réunion mercredi de la Réserve fédérale américaine (Fed) sera scrutée pour savoir si la banque centrale est disposée à reprendre son cycle d'assouplissement monétaire malgré les craintes des conséquences inflationnistes des politiques de l'administration Trump.
Si l'institution devrait maintenir ses taux inchangés mercredi, les investisseurs se concentreront sur toute indication concernant la date de la prochaine baisse. Les contrats à terme sur les fonds fédéraux indiquent que le mois de juin pourrait être le bon moment, avec près de trois réductions prévues jusqu'en 2025.
D'autant que les arguments en faveur de l'assouplissement se sont quelque peu renforcés après la publication de l'indice des prix à la consommation.
3/ BANQUES CENTRALES EUROPÉENNES
La Banque d'Angleterre (BoE), la Banque nationale suisse et la Riksbank suédoise doivent aussi prendre au cours de la semaine des décisions de politique monétaire.
Les marchés s'attendent à ce que la Riksbank maintienne ses taux inchangés jeudi, ce qui marquerait la fin du cycle d'assouplissement monétaire d'une des banques centrales qui a été la plus active sur le sujet, tout comme la BoE qui pourrait toutefois baisser ses taux plus tard dans l'année.
La Banque nationale suisse devrait au contraire réduire son principal taux à 0,25% et nourrir les interrogations quant à un retour potentiel en territoire négatif à l'avenir.
4/ BANQUE DU JAPON
La Banque du Japon (BOJ) devrait relever ses taux d'intérêt, mais pourrait le faire plus tard dans l'année.
Le gouverneur de la BOJ, Kazuo Ueda, a donné le ton avec des commentaires optimistes devant le parlement jeudi, prédisant qu'une augmentation régulière des salaires se traduirait par une augmentation des dépenses de consommation.
Or, les syndicats japonais devraient obtenir des augmentations de salaire d'environ 6% lors des négociations de printemps de cette année. Dans le même temps, les rendements japonais sont à leur plus haut niveau depuis 2006.
Si des sources évoquent une hausse des taux en avril/mai, la majorité des économistes considère que le mois de juillet est le plus probable.
5/ L'INFLATION, ENNEMI COMMUN DES PAYS ÉMERGENTS
La lutte contre l'inflation reste le mot d'ordre pour presque toutes les banques centrales émergentes.
Après avoir devancé la Fed et d'autres pays développés ces dernières années, le Brésil devrait procéder à une nouvelle hausse de 100 points de base mercredi, ce qui pourrait porter les taux à 14,25%, leur plus haut niveau depuis plus de huit ans.
La majorité des économistes s'attendent à ce que la banque centrale sud-africaine laisse ses taux inchangés alors que le pays, confronté aux conséquences de la guerre commerciale de Donald Trump, fait aussi face à des problèmes politiques internes pour faire passer son budget.
Le gouverneur de la banque centrale turque, Fatih Karaha, s'est quant à lui engagé à faire "le nécessaire" pour atteindre son objectif d'inflation de 24% en fin d'année, même si cela doit passer par le maintien d'une politique restrictive. L'institution doit prendre une décision sur les taux jeudi.
(Rédigé par Lewis Krauskopf à New York, Kevin Buckland et Dhara Ranasinghe à Tokyo, Alun John et Karin Strohecker à Londres, graphiques de Pasit Kongkunakornkul et Sumanta Sen, compilé par Karin Strohecker ; version française Bertrand De Meyer, édité par Kate Entringer)
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