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POINT HEBDO-La crise du coronavirus se rappelle au souvenir des marchés
information fournie par Reuters 15/06/2020 à 07:00

(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée vendredi)

* Le pessimisme de la Fed douche l'enthousiasme des marchés

* La reprise économique prendra du temps, prévient Powell

* Les indices boursiers plongent dans le rouge

* La Banque du Japon et la Banque d'Angleterre à l'agenda

par Patrick Vignal

PARIS, 15 juin (Reuters) - Le plongeon que viennent de subir les marchés d'actions est venu rappeler aux investisseurs que la crise sans précédent provoquée par la pandémie de coronavirus était loin d'avoir dit son dernier mot.

Rien ne paraissait pourtant pouvoir freiner le spectaculaire rebond des indices boursiers depuis la dislocation du mois de mars et l'indice Nasdaq Composite s'apprêtait à clôturer au-dessus des 10.000 points pour la première fois grâce à l'insolente santé des géants de la technologie lorsque le président de la Réserve fédérale a pris la parole mercredi au sortir d'une réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine.

"C'est un long chemin", a dit Jerome Powell à propos d'une reprise économique que les investisseurs imaginaient vigoureuse avec la levée des mesures de confinement un peu partout. "Il prendra du temps".

Ces propos, associés aux prévisions de la Fed, qui voit le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis chuter de 6,5% en 2020 et le taux de chômage atteindre 9,3% en fin d'année, ont fait l'effet d'une douche froide sur les marchés.

Le lendemain, le Dow Jones .DJI , plombé en outre par des signes d'un regain des contaminations au coronavirus aux Etats-Unis, le pays le plus touché par l'épidémie, perdait près de 7%, et le Stoxx 600 .STOXX européen plus de 4%.

UN SAUT DANS L'INCONNU

Si ces reculs doivent être relativisés après l'irrésistible progression des indices depuis la fin mars, ils n'en illustrent pas moins le poids extrêmement élevé des incertitudes qui pèsent sur l'économie comme sur la situation sanitaire.

"La vérité, c'est que personne ne sait réellement où nous allons", résument les analystes de Saxo Banque. "Ce n'est pas que le marché soit déconnecté de l'économie réelle, c'est tout simplement qu'il est impossible d'apprécier l'état réel de l'économie et sa trajectoire dans les mois et trimestres à venir."

Dans ce contexte, des accès de volatilité sont à prévoir en cas de mauvaises nouvelles même si des facteurs de soutien restent en place, à commencer pas la posture extrêmement accommodante des banques centrales.

La Fed a ainsi fait savoir qu'elle maintiendrait l'objectif de taux des fonds fédéraux ("fed funds"), le principal instrument de sa politique monétaire, à son niveau actuel proche de zéro au moins jusqu'en 2022.

La politique monétaire va rester dans l'actualité dans les jours qui viennent avec les annonces de la Banque du Japon, mardi, puis celles de la Banque d'Angleterre, jeudi, sans oublier les auditions de Jerome Powell au Congrès mardi et mercredi.

Grâce à l'action des instituts d'émission, l'abondance de liquidité devrait continuer de soutenir les valorisations des actions, même si des turbulences sont à prévoir dans un avenir proche, estime Denis Panel, responsable des investissements du pôle MAQS (multi-actifs, quantitatif et solutions) de BNP Paribas Asset Management.

"Nous anticipons à court terme une correction du marché, en raison des perspectives économiques et des projections de bénéfices des entreprises mais aussi du risque d'une seconde vague de l'épidémie si les nouvelles restrictions sociales ne sont pas appliquées efficacement", écrit-il ainsi dans une note.

"A plus long terme, nous sommes persuadés que la société apprendra à vivre avec le virus et que l'économie se redressera", ajoute-t-il avant d'inviter les investisseurs à ne pas vendre les actifs risqués, qu'il s'agisse des actions, du crédit ou de la dette émergente libellée en dollars.

LE SYSTÈME CAPITALISTE POURRAIT SOUFFRIR

Les actions sont en décalage avec l'économie et la neutralité s'impose sur les principales classes d'actifs, juge pour sa part Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management.

"Grâce aux décisions généreuses des banques centrales et des gouvernements, la dépression semble évitée", estime-t-il.

"L'économie mondiale redécolle et la Chine a retrouvé un niveau d'activité normal. Toutefois, les pertes d'emploi colossales et la dégradation du bilan des entreprises pèseront sur l'activité durant de nombreux trimestres."

La crise actuelle s'apparente à un séisme dont les multiples répliques dureront des années et mettront à l'épreuve les Etats, les économies et les marchés, prolonge Marvin Barth, membre de l'équipe de recherche sur l'obligataire, les changes et les matières premières chez Barclays.

De nombreux économistes mettent en garde notamment contre un endettement public appelé à exploser du fait des plans de relance budgétaire massifs et qu'il faudra bien réduire, ce qui pourrait conduire à des politiques d'austérité impopulaires.

Plus généralement, la crise du coronavirus pourrait accélérer la mise en cause de la croissance immodérée et la mondialisation galopante, selon Martyn Morison, chef économiste Europe chez DWS, qui dit craindre également une poussée du protectionnisme avec le rôle renforcé des Etats dans l'économie.

"Le capitalisme, qui était déjà dans une situation inconfortable avant le coronavirus, pourrait l'être encore davantage après l'épidémie", prévient-il.

(édité par Marc Angrand)

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