(Répétition sans changement d'une dépêche publiée vendredi)
Les chiffres de l'emploi américain, la prochaine décision de la Banque centrale européenne (BCE), mais aussi l'ouverture de l'Assemblée nationale populaire chinoise et les menaces de droits de douane animeront les marchés la semaine prochaine.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ USA, UNE ECONOMIE SOUS SURVEILLANCE
Le rapport mensuel sur l'emploi américain est attendu vendredi et constituera un indicateur clé alors que l'économie américaine montre des signes d'affaiblissement.
Le sentiment des acteurs se dégrade et les enquêtes auprès des entreprises suggèrent une détérioration de l'activité, mais l'inflation se montre persistante et les marchés du travail résistants, éloignant pour la Réserve fédérale la perspective de baisses de taux.
Les investisseurs seront donc attentifs à l'évolution des marchés de l'emploi en février. Les nombreux licenciements au sein du gouvernement fédéral ayant eu lieu depuis l'investiture de Donald Trump pourraient notamment avoir un impact sur les chiffres du chômage, qui a atteint en janvier un plus bas depuis mai.
L'incertitude autour des mesures de la nouvelle administration pourrait par ailleurs peser sur les capacités d'investissement des entreprises et limiter les créations de postes ou l'investissement.
L'impact des droits de douane sur le consommateur, ainsi que des rendements souverains toujours élevés outre-Atlantique, commenceront également à avoir des répercussions sur l'activité américaine dans les prochains mois, relève Carsten Brzeski, responsable de la macro chez ING.
2/ DILEMME A LA BCE
Les observateurs et les marchés sont certains que la BCE baissera ses taux de 25 points de base jeudi, la faiblesse de la reprise en Europe et le repli de l'inflation justifiant une politique monétaire plus accommodante.
Pour autant, les dissensions devraient se faire plus marquées au sein de l'institution à mesure que le taux directeur approche de son niveau neutre.
"Porter le taux à 2% devrait ne pas poser problème, bien que le bruit économique pourrait être plus marqué", estiment les économistes de BofA qui s'attendent à davantage de débat au sein du Conseil des gouverneurs.
En revanche, pour le porter à 1,5%, "les données devront probablement continuer à surprendre à la baisse, tant au niveau de l'activité que de l'inflation", ajoutent les économistes.
Les investisseurs pourraient par ailleurs commencer à s'interroger sur la hausse des dépenses européennes de défense, qui pourraient à la fois soutenir l'activité et dégrader les perspectives budgétaires en Europe.
Mais l'impact d'une telle hausse prendrait du temps à se concrétiser et n'aurait sans doute pas d'incidences sur la politique monétaire en 2025, remarquent les analystes de la banque américaine.
3/ PEKIN REVELE SES OBJECTIFS
La session annuelle de l'Assemblée nationale populaire chinoise se tiendra pendant une semaine à partir du 5 mars.
L'événement constitue un moment important pour les investisseurs, car l'objectif de croissance pour 2025 ainsi que la taille du budget pour l'année seront révélés dès le premier jour, permettant de jauger des ambitions de Pékin.
La plupart des analystes s'attendent à un objectif de croissance à 5%, en dépit du marasme dans lequel est enfoncée l'économie chinoise.
"Pour atteindre cet objectif ambitieux dans un contexte d'incertitude tarifaire, il faudrait une expansion budgétaire de 2 points de pourcentage du PIB", calcule Wei Yao, responsable de la recherche Asie-Pacifique chez Société Générale CIB.
"Il est possible que l'ampleur du plan budgétaire déçoive, mais étant donné que Pékin est désormais fermement déterminé à mettre fin à la déflation, la probabilité d'un stimulus budgétaire plus tard dans l'année est assez élevé, en particulier si les États-Unis décident d'augmenter encore les droits de douane".
4/ DROITS DE DOUANE: LA DATE BUTOIR APPROCHE
Des droits de douane sur les produits canadiens et mexicains doivent être mis en place à partir du 4 mars, selon les déclarations de Donald Trump, tandis que les tarifs sur les importations chinoises pourraient être relevés de 10%.
Les importations européennes pourraient être taxées à hauteur de 25%, a également promis le président américain.
Traitant d'abord ces annonces comme de simples outils de négociation, les marchés craignent de plus en plus que ces déclarations ne débouchent sur une véritable guerre commerciale.
"Les mesures tarifaires prises par le président Trump depuis son investiture sont frappantes. Les marchés ont commencé à réagir à ces développements mais de véritables risques tarifaires sont encore sous-évalués dans les marchés", soulignent les analystes de Goldman Sachs.
Une dégradation du sentiment de marché irait de pair avec des perspectives moins encourageantes pour la croissance américaine, en dépit des baisses d'impôts et de la dérégulation promises par la nouvelle administration, les investisseurs se focalisant davantage sur les risques posés par ces mesures.
Un endettement trop important lié au budget déséquilibré proposé par la Chambre des représentants, ou un affaiblissement des garde-fous financiers pouvant mener à une nouvelle crise ont en effet contribué à la dégradation du sentiment sur les marchés.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par)
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