Le président républicain voit monter la défiance autour de lui et fait tanguer les marchés des deux côtés de l'Atlantique. (crédit : Gage Skidmore)
Déjà dans le rouge depuis le début de la séance, l’indice français a accentué son repli pour céder désormais plus de 1,5% vers 16h45.
Toutes les valeurs du CAC 40 sont dans le rouge et ce sont les bancaires Société Générale et BNP Paribas qui signent les plus forts replis, Crédit Agricole suivant non loin derrière.
Lafargeholcim, Legrand et Saint-Gobain sont également mal orientées.
L’indice a commencé à accentuer son recul à 15 heures lorsque le gouvernement d’Emmanuel Macron a été annoncé. Il est composé de 22 membres, comprend autant d’hommes que de femmes et compte trois ministres d'Etat : Gérard Collomb à l'Intérieur, François Bayrou à la Justice et Nicolas Hulot à la Transition écologique.
Pour Frédéric Augendre, gérant conseil chez Barclays Bourse, «il n’y a pas eu de réelles surprises dans ces nominations entre des personnalités qui soutiennent de longue date Emmanuel Macron, comme Gérard Collomb, d’autres qui ont visiblement été choisies pour leur très bonne connaissance des dossiers à l’image d’Annick Girardin qui devient ministre de l’outre-mer et, enfin, des personnalités issues de la société civile.»
Pas de réelle surprise mais un effet immédiat sur l’action EDF. Hier, elle avait été portée par l’arrivée d’Edouard Philippe, passé par Areva, au poste de Premier ministre. Aujourd’hui, elle se replie sèchement alors que Nicolas Hulot, l’un des hommes forts de ce nouveau gouvernement, est connu pour ses positions ouvertement hostiles au nucléaire.
Pour le reste, les mésaventures du marché français sont plus à chercher de l’autre côté de l’Atlantique.
Comme Frédéric Augendre le rappelle, «les marchés ont surtout commencé à se tendre à 15 heures avec la préouverture du marché américain et le CAC 40 s’est enfoncé encore un peu plus à l’ouverture du Dow Jones à 15h30. L’indice recule de plus de 1% actuellement ce qui ne s’était pas vu depuis longtemps. Pour la première fois depuis que Trump est président, on a l’impression que le marché est un peu plus inquiet au sujet des histoires qui l’entourent. Les investisseurs ont pour l’instant été très conciliants avec les frasques et les ratés du président, notamment sur la réforme manquée de l’obamacare, mais on a désormais le sentiment que les choses peuvent très vite se retourner d’autant que certaines grosses institutions sont en train de retirer leur soutien à Trump».
Il faut dire que chaque jour apporte son lot de révélations puisque, selon les dernières révélations du New York Times, Donald Trump aurait suggéré à James Comey, le 14 février, d’interrompre une enquête sur Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale dont il venait d’obtenir la démission.
Une possible obstruction à une enquête en cours qui sera difficile à prouver mais qui fragilise un peu plus la position du président républicain. De quoi entraîner une certaine fébrilité sur les marchés américains dans les semaines qui viennent...
Laurent Grassin (redaction@Boursorama.fr)
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