Le géant de l'informatique à distance (cloud) Oracle plongeait de plus de 13% à la Bourse de New York jeudi, plombé par un chiffre d'affaires pour le deuxième trimestre en deçà des attentes du marché.
( AFP / PAU BARRENA )
Vers 15H15 GMT, l'action refluait de 13,20% à 193,58 dollars, illustrant l'inquiétude d'investisseurs qui réclament des performances exceptionnelles en face des dépenses monumentales engagées dans la course à l'intelligence artificielle (IA).
Ce repli représente environ 90 milliards de dollars de capitalisation boursière partis en fumée.
Le groupe, qui s'est massivement endetté pour être un des leaders de l'infrastructure pour l'IA, a publié mercredi un chiffre d'affaires trimestriel de 16,06 milliards de dollars, en hausse de 14% sur un an, mais légèrement en dessous des attentes du marché.
"On voit clairement à quel point les attentes" des investisseurs "dans le secteur de l'IA influencent les activités (d'échange) sur les marchés financiers et combien il est de plus en plus difficile pour les entreprises de les satisfaire", note Andreas Lipkow, analyste indépendant.
Les revenus de l'ensemble de l'activité d'informatique à distance (cloud) du groupe ont enregistré une croissance de 34% sur un an, et même de 68% pour sa branche d'infrastructures du cloud, qui comprend la mise à disposition de centres de données vitaux pour la croissance de l'IA.
L'entreprise a par ailleurs annoncé de nouveaux engagements financiers obtenus auprès de gros acteurs du secteur de l'IA, comme Meta ou Nvidia.
"Dans l'ensemble, les chiffres et le carnet de commandes d'Oracle dans le domaine du +cloud+ témoignent d'une demande saine et robuste", veut croire Daniel Ives, de Wedbush.
En septembre, le titre du groupe avait pris 36% en une séance à Wall Street, soit un gain de près de 250 milliards de dollars de capitalisation boursière.
La frénésie boursière avait suivi des prévisions de 144 milliards de dollars de revenus annuels en 2030 rien que pour l'infrastructure du cloud d'Oracle et le dévoilement d'un contrat monumental avec OpenAI, le créateur de ChatGPT, d'environ 300 milliards de dollars.
Le sort d'Oracle jeudi "a porté un coup au secteur de l'IA et à Wall Street dans son ensemble", remarque Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com.
Vers 15H15 GMT, l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, perdait 0,85% à la Bourse de New York.
D'autres grands noms de la tech américaine reculaient, à l'image des spécialistes des puces Nvidia (-3,28%), Broadcom (-3,31%) ou Micron (-2,80%).
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