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Nouvelles manifestations en Iran, arrestations après le crash de l'avion ukrainien
information fournie par Reuters 14/01/2020 à 19:10

    * L'Iran arrête des personnes impliquées dans le crash
    * L'avion ukrainien abattu par erreur
    * Quatrième jour de manifestations contre le pouvoir

 (Actualisé en fin de dépêche avec garde à vue de l'auteur d'une
vidéo)
    par Parisa Hafezi et Babak Dehghanpisheh
    DUBAI, 14 janvier (Reuters) - L'Iran a annoncé mardi
l'arrestation de personnes impliquées dans la chute d'un avion
de ligne ukrainien abattu par erreur après son décollage de
Téhéran et l'interpellation de 30 participants aux
manifestations qui se sont développées à travers le pays depuis
que l'armée iranienne a admis sa responsabilité dans cette
catastrophe aérienne.
    Le tir de missile mercredi contre le Boeing de la compagnie
Ukraine International Airlines, qui a tué les 176 personnes à
bord, et l'aveu tardif trois jours plus tard d'une erreur
militaire ont placé le clergé chiite au pouvoir en Iran face à
un mouvement de contestation d'une ampleur rarement atteinte
depuis la Révolution islamique de 1979.
    Des manifestations ont eu lieu mardi pour une quatrième
journée consécutive.
    Le régime théocratique iranien est en outre confronté à une
pression extérieure croissante, non seulement de la part des
Etats-Unis qui ont tué le 3 janvier l'influent général Qassem
Soleimani dans une frappe en Irak, mais aussi de la part des
pays européens.
    La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont ainsi annoncé
mardi leur décision de déclencher un mécanisme susceptible
d'aboutir au rétablissement de sanctions de l'Onu contre
Téhéran, même si ces trois pays disent que telle n'est pas leur
intention, en raison de nouvelles transgressions de la
République islamique vis-à-vis de l'accord de 2015 sur son
programme nucléaire.  
    Après trois jours de dénégations, l'Iran a fini par admettre
samedi avoir abattu par erreur le Boeing ukrainien alors que ses
défenses anti-aériennes étaient en état d'alerte maximum à la
suite de tirs de missiles en direction de positions américaines
en Irak, en représailles à la mort du général Soleimani.
    Depuis cet aveu, des manifestants, pour la plupart des
étudiants, participent à des rassemblements quotidiens en
scandant des slogans hostiles au clergé, voire en appelant à la
destitution du guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali
Khamenei, en place depuis plus de 30 ans.
    
    "OÙ EST LA JUSTICE?"
    Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent la
violente répression policière de certaines manifestations. Sur
des images, on peut distinguer des policiers frapper des
manifestants à coups de matraque, des personnes évacuer des
blessés, des flaques de sang au sol et des coups de feu.
    La police iranienne dément tirer sur les manifestants.
    L'appareil judiciaire a annoncé mardi l'arrestation de 30
personnes durant ces troubles mais a affirmé que les autorités
faisaient preuve de tolérance à l'égard des "manifestations
légales".
    Il est difficile d'évaluer l'ampleur exacte de cette
contestation à Téhéran et dans d'autres villes en raison des
limites imposées en Iran à l'exercice d'un journalisme
indépendant.
    De nouvelles vidéos apparues mardi montrent des
rassemblements pacifiques dans deux universités de Téhéran. "Où
est la justice?" scande un groupe.
    Les dirigeants iraniens ont multiplié les excuses publiques
depuis qu'ils ont reconnu qu'une erreur était à l'origine de la
chute de l'avion ukrainien, dont la plupart des passagers
étaient des Iraniens ou possédaient une double nationalité.
    Dans une allocution télévisée, le président Hassan Rohani a
promis mardi que les responsables de cette "impardonnable
erreur" seraient punis.
    Le porte-parole du système judiciaire iranien, Gholamhossein
Esmaili, a annoncé que des personnes soupçonnées d'avoir joué un
rôle dans cette catastrophe avaient été arrêtées. Il n'a pas dit
combien et n'a pas précisé leur identité.
    L'agence de presse iranienne Fars a également rapporté quune
personne ayant posté une vidéo sur internet montrant un missile
frapper le Boeing a été placé en garde à vue par les gardiens de
la Révolution. 
    Cinq pays dont des ressortissants étaient à bord de
l'appareil (Ukraine, Canada, Grande-Bretagne, Suède et
Afghanistan) ont prévu de se réunir jeudi à Londres pour
envisager une action en justice contre l'Iran.
    Cette contestation interne et les pressions extérieures
interviennent alors que l'Iran souffre économiquement du
rétablissement en 2018 de sanctions américaines après le retrait
des Etats-Unis de l'accord nucléaire de 2015.
    En novembre déjà, l'annonce d'une hausse du prix de
l'essence avait entraîné à travers le pays des manifestations
antigouvernementales que le pouvoir avait réprimées au prix de
centaines de morts.

 (Avec John Irish à Paris
version française Nicolas Delame et Bertrand Boucey, édité par
Jean-Stéphane Brosse)
 

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