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Nestlé taille dans sa prévision de croissance face au tassement des prix et à la pression sur les consommateurs
information fournie par Boursorama avec AFP 25/07/2024 à 13:10

( AFP / FABRICE COFFRINI )

( AFP / FABRICE COFFRINI )

Nestlé a abaissé jeudi sa prévision de croissance pour ses ventes en 2024 face à un tassement rapide des prix au premier semestre et à la pression sur les consommateurs, en quête de produits moins chers.

Le groupe propriétaire notamment des dosettes de café Nespresso et bouillons Maggi s'attend désormais une croissance organique de ses ventes "d’au moins 3%", contre environ 4% visée auparavant, faisant l'effet d'une douche froide sur son action en Bourse.

Comme ses concurrents, le groupe suisse avait enregistré des taux de croissance très élevés pendant trois ans sous l'effet des hausses de prix imposées pour compenser la forte l'inflation de ses coûts.

Mais les augmentations de prix ont nettement ralenti au premier semestre, pour ne représenter que 2% de sa croissance, indique-t-il dans un communiqué, contre 9,5% à la même période un an plus tôt.

Sa croissance organique, un indicateur très utilisé pour traquer l'évolution de ses ventes, a donc ralenti à 2,1% au premier semestre, alors qu'elle avait gonflé à 8,7% durant la première moitié de 2023.

"Par prudence", Nestlé a donc préféré ajuster ses prévisions, a déclaré son directeur général, Mark Schneider lors d'une conférence téléphonique. Car "avec la vague d'inflation qui se modère maintenant très rapidement", le groupe se trouve désormais dans une "période de transition", ajoute-t-il, où la croissance va être portée par les volumes, et non plus par les augmentations de prix.

A 10H30 GMT, l'action perdait 4,47% à 89,38 francs suisses, pesant sur le SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, en baisse de 1,25%.

- Consommateurs sous pression -

La croissance organique est indicateur très suivi des analystes pour évaluer les ventes de Nestlé, son chiffre d'affaires étant davantage susceptible d'être déformé par les variations de changes et acquisitions ou cessions.

Au premier semestre, son chiffre d'affaires s'est contracté de 2,7%, à 45 milliards de francs suisses (47 milliards d'euros), les effets négatifs de changes le réduisant de 4,4%. Son bénéfice net est resté stable, à 5,6 milliards de francs (5,8 milliards d'euros).

Ce ralentissement rapide des prix intervient dans un climat de consommation difficile, notamment en Amérique du Nord où ses ventes de produits surgelés ont fléchi face à "la faible demande des consommateurs" et "la concurrence persistante sur les prix", détaille le communiqué.

Les consommateurs sont "sous pression", en particulier parmi les ménages "à faibles revenus", a reconnu le patron de Nestlé, qui note que beaucoup sont à l'affût de produits bon marché aussi bien en Amérique du Nord que dans les grandes économies européennes ou en Chine.

"C'est une période où l'humeur des consommateurs est plutôt mutique", constate-t-il.

Cette coupe dans les prévisions a éclipsé une reprise des volumes au deuxième trimestre plus rapide que prévu, en hausse de 2,2% après une chute de 2% au premier trimestre.

Dans un commentaire boursier, Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel relève notamment une accélération "significative" en Amérique du Nord, "un marché clé", souligne-t-il. Les volumes y ont rebondi de 2,8% au deuxième trimestre, dopés par des commandes plus élevées d'habitude de la part de certains détaillants en amont de campagnes de promotions en juillet.

Selon lui, l'abaissement de la prévision de croissance fait l'effet d'une "douche froide". "Toutefois, nous pensons que compte tenu de l'environnement difficile et volatil, il est sage de fournir une prévision plus réaliste", tempère-t-il.

Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich, estime que l'objectif de croissance de Nestlé était trop ambitieux et se dit même "surpris" que Nestlé ne l'ait pas déjà fait plus tôt.

Pour Andreas von Arx, analyste chez Baader Helvea, ces chiffres du premier semestre ne sont toutefois pas "la bouffée d'air frais" espérée pour relancer le titre en Bourse.

L'action Nestlé est sous pression depuis le scandale des traitements appliqués aux eaux minérales en France et en Suisse et la publication d'un rapport de l'ONG suisse Public Eye concernant le sucre ajouté dans les aliments pour bébé dans les pays à faibles revenus.

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