( AFP / GUILLAUME SOUVANT )
L'action du fabricant français de pneus a dégringolé mardi à la Bourse de Paris, après avoir revu à la baisse ses prévisions pour 2025 en raison d'une détérioration accrue de ses activités en Amérique du Nord, affectées notamment par les droits de douane.
Le titre cédait 8,37% à 26,27 euros à 11H00 à la Bourse de Paris. La chute a même dépassé un temps 10% dans la matinée.
Le groupe de Clermont-Ferrand prévoit désormais un résultat opérationnel à taux de changes constant entre 2,6 et 3 milliards d'euros pour 2025, contre 3,4 milliards d'euros espéré précédemment, a-t-il indiqué dans un communiqué lundi soir.
Un "ajustement" en raison d'"une détérioration supplémentaire de l'environnement économique par rapport aux prévisions établies en juillet", indique Michelin, qui publiera le 22 octobre ses chiffres de ventes du 3e trimestre 2025.
"L'activité en Amérique du Nord s'est détériorée plus fortement que prévu", ajoute-t-il.
Ainsi, "le volume des ventes au troisième trimestre a diminué de près de 10%, avec une chute de la demande en première monte (qui désigne les pneus sur les véhicules neufs, NDLR) poids-lourd et agricole, un marché du remplacement poids-lourd en difficulté reflétant une économie morose, et des vents contraires affectant les ventes" aux particuliers.
"La compétitivité du groupe a été dégradée par l'évolution des droits de douane", ce qui a entamé les marges, ajoute Michelin. Les importations aux Etats-Unis de voitures et de pièces détachées portent une taxe supplémentaires de 25% depuis début avril.
En outre, "le dollar américain s'est affaibli plus que prévu, sans perspective claire de redressement", ce qui a pesé sur le flux de trésorerie disponible, indique le groupe.
Le flux de trésorerie disponible "devrait se situer entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros", contre 1,7 milliard précédemment, selon le fabricant. Cette trésorerie représente l'argent disponible une fois les opération et les investissements effectués.
Le groupe réalise environ un tiers de son chiffre d'affaires aux Etats-Unis.
Pour le reste du monde, Michelin souligne avoir enregistré "une croissance globale de son volume au 3e trimestre par rapport à l'année précédente". Ce qui "démontre" sa "capacité à générer de la croissance et de la valeur dans les différents segments de marché, dans un contexte économique chaotique et malgré les incertitudes à court terme qui pèsent sur les demandes des clients", écrit-il.
Au premier semestre 2025, le groupe avait dégagé un bénéfice net en forte baisse (-27,8%, en raison de ventes en recul (-3,4%) sur tous les secteurs ainsi qu'à la hausse du coût des matières premières et des droits de douane.
Michelin a annoncé plusieurs fermetures d'usines depuis octobre 2023, dont deux en France, à Cholet (Maine-et-Loire) et à Vannes (Morbihan). Ces deux sites, dont la fermeture est prévue pour début 2026, emploient au total 1.254 salariés.
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