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Marchés : le début d'une grande correction ?
information fournie par Boursorama06/02/2018 à 18:00

Le Dow Jones a perdu 4,6% la nuit dernière. La fin de la fête pour les marchés ? (crédit : Adobe Stock)

Le Dow Jones a perdu 4,6% la nuit dernière. La fin de la fête pour les marchés ? (crédit : Adobe Stock)

Une baisse de 4,6%. Voilà un chiffre que les investisseurs n'avaient plus vu depuis longtemps sur l'indice Dow Jones. En valeur absolue, l'indice des grandes valeurs américaines affiche même la plus forte baisse historique avec 1.175,21 points cédés en une séance. Le Nasdaq n'a fait guère mieux cédant 3,78% et le S&P 500 a reculé de 4,1%.

Sur les marchés européens ce matin, la réaction est plus mesurée. Après une ouverture très rouge, le CAC 40 limite ses pertes à 2% à midi, tout comme le Dax Performance allemand.

Le scénario à l'œuvre dans ce brusque regain de nervosité est bien expliqué depuis plusieurs jours. Dans sa note de conjoncture de lundi, CM-CIC résumait ainsi la mécanique à l'œuvre : «L'accélération des salaires aux Etats-Unis en janvier [NDLR : +2,9% sur un an, avec un taux de chômage qui reste au plancher à 4,1%] a donné un élan supplémentaire à la hausse des taux souverains. Elle renforce l'hypothèse d'un redressement durable de l'inflation outre-Atlantique, alors que la vigueur des prix du pétrole entretient le risque qu'elle passe au-delà de la cible de 2%. Par conséquent, les investisseurs sont contraints d'intégrer à nouveau ces incertitudes, d'autant que les banques centrales se retrouvent confortées dans leur volonté de  se retirer progressivement.»

En clair, l'inflation dont on pensait un temps qu'elle avait disparu pourrait faire son grand retour et les taux longs prennent désormais en compte cette perspective. Et de fait, la remontée des taux depuis décembre est assez marquée : les taux à 10 ans américains sont passés de 2,40% à 2,84% hier et les taux à 10 ans allemands sont remontés de 0,305% à 0,736% sur la même période.

Le retour de la volatilité

Pour autant, la brutalité de la réaction du marché américain semble avoir été amplifiée par les marchés de volatilité, comme l'explique dans sa note de conjoncture d'aujourd'hui, Stéphane Déo, stratégiste à La Banque Postale Asset Management : «Alors que les marchés étaient restés redoutablement calmes depuis deux ans, la volatilité mesurée par le VIX (aussi appelé l'«indicateur de peur») a bondi. Le VVIX, qui mesure la volatilité du VIX est lui tout simplement au plus haut historique. La stabilité du VIX a amené la constitution de très nombreuses stratégies où les investisseurs vendaient des contrats de volatilité à moyen terme. La valeur de ces contrats diminuant avec le temps, l'investisseur gagnait en rendement. Bien sûr si la volatilité augmente, le prix de ces contrats augmente aussi et l'investisseur perd de l'argent. C'est ce qui se passe à l'heure actuelle. Un des principaux ETF qui permettait de jouer ces stratégies (le SVXY) a perdu 32% hier, certains produits avec des effets de levier plus conséquents ont perdu beaucoup plus. Bref les investisseurs doivent revoir leur position, ils vendaient des contrats de volatilité, ils doivent couper leurs positions et donc en racheter… ce qui fait monter le VIX. Ce processus déstabilisateur se poursuivra tant que la purge ne sera pas finie. Ce genre de mouvement est brutal, mais souvent rapide.»

Pour Stéphane Déo de LBPAM, "La stabilité du VIX a amené la constitution de très nombreuses stratégies où les investisseurs vendaient des contrats de volatilité à moyen terme". (crédit : Bloomberg, LBPAM)

Pour Stéphane Déo de LBPAM, "La stabilité du VIX a amené la constitution de très nombreuses stratégies où les investisseurs vendaient des contrats de volatilité à moyen terme". (crédit : Bloomberg, LBPAM)

La question que se posent maintenant tous les investisseurs avec un peu d'angoisse est : petite ou grosse correction attendue ? Ce serait aller un peu vite en besogne d'évoquer tout de suite la notion de krach. Le Dow Jones n'a fait qu'effacer ses gains après avoir commencé l'année sur les chapeaux de roues mêrme s'il a perdu près de 9% depuis le plus haut du 26 janvier.

La croissance pour soutenir la tendance

Chez CM-CIC, l'heure n'est pas encore à l'inquiétude : «La volonté des banques centrales de ne pas se retirer précipitamment et l'environnement économique porteur constitueront des force s de rappel majeures. (…) En effet, la vigueur de la croissance économique apporte un facteur de soutien essentiel. Les indicateurs d'activité publiés hier ont confirmé que le début de l'année 2018 n'avait rien à envier à la fin de 2017. Aux Etats-Unis comme en zone euro, ils témoignent d'une accélération du rythme de croissance et entretiennent l'espoir de voir l'inflation se redresser durablement.

Stéphane Déo explique de son côté que «les fondamentaux restent bien orientés avec une économie qui va bien et des entreprises qui publient des résultats positifs : 79% des entreprises du S&P 500 ont publié des résultats du quatrième trimestre meilleurs qu'attendus, 84% des entreprises du Dow Jones et 76% des entreprises du Nasdaq.» A court terme, il entrevoir même la possibilité que les taux se stabilisent voire baissent, «parce que les marchés sont positionnés très agressivement. Le déséquilibre sur les contrats à termes montre qu'il y a énormément d'investisseurs qui parient sur une hausse des taux.»

Les experts de Dorval Asset Management voient eux plus dans le mouvement actuel une correction logique après une phase de surachat. L'équipe de gestion estime que "les marchés avaient basculé dans une asymétrie négative, les rendant plus vulnérables aux mauvaises surprises mais elle ne pense pas que les taux et l'inflation soient un problème durable, d'autant que les banques centrales continuent de désirer ce supplément d'inflation". Dorval estime même que la correction du marché obligataire américain est déjà bien avancée. et que "la consolidation actuelle des bourses mondiales reconstitue un potentiel moyen terme pour les actions".

A terme, la plupart des économistes s'accordent toutefois sur le fait que les taux vont poursuivre leur remontée accompagnant en ce l'amélioration de la situation économique mondiale. Bref, un retour à la normale après une longue période de fonctionnement anormal...

Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

Laurent Grassin
Laurent Grassin

Laurent Grassin

Boursorama

Directeur médias

https://www.boursorama.com/

3 commentaires

  • 06 février18:59

    Tout ce qui touche la finance, de près ou de loin, n’est qu’un « marché de dupe »…les requins et banksters sont aux manettes pour nous plumer…ils se plument déjà entre eux, alors NOUS …"pôvres" pékins... ;-(((


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