Le ministre délégué aux Comptes publics affiche toutefois sa volonté de ne pas mettre les entreprises sous "tutelle" de l'Etat, se contentant de proposer l'instauration de "critères".

Gabriel Attal, le 14 mars 2023, à Paris ( AFP / ALAIN JOCARD )
"Ça choque tout le monde, moi aussi ça me choque". A l'occasion d'un déplacement dans le Jura, Emmanuel Macron a évoqué la question des différences de rémunération entre certains grands patrons et leurs salariés, bottant toutefois en touche quant à d'éventuelles mesures concrètes. Ces écarts ont été jugés "abyssaux" par l'ONG Oxfam, dans un rapport s'intéressant aux pratiques des 100 plus grandes entreprises françaises. Interrogé sur la question, Gabriel Attal a esquissé les pistes de "réflexions" à mener, sans vouloir se substituer aux entreprises.
"Les salaires des dirigeants sont validés par les actionnaires et sont indexés en général sur les profits. Je pense qu'il y a des réflexions qui peuvent exister. Est-ce que c'est seulement les profits qui doivent indexer les salaires, est-ce que c'est d'autres enjeux? Ce sont des débats qu'on peut avoir dans la société et au Parlement" , a lancé le ministre délégué aux Comptes publics à l'antenne de franceinfo , vendredi 28 avril.
"Attente très forte de justice"
Gabriel Attal en a profité pour tacler les propositions interventionnistes de certains partis. "Certains politiques que l'Etat devra décider depuis Paris de tous les salaires dans le pays. Je veux pas qu'on mette toutes les entreprises sous tutelle de l'Etat! On peut fixer des critères", suggère t-il citant l'exemple de la performance environnementale de l'entreprise. Le ministre reconnait dans le même temps une "attente très forte de justice", faisant valoir l'action gouvernementale sur la quesrtion de la fraude fiscale et sociale.
Après une hausse de 20% en 2021, la partie fixe de la rémunération des dirigeants (des entreprises cotées au CAC 40) a augmenté de 7% l'an dernier, selon des chiffres de Scalens. Le salaire moyen par tête a lui augmenté de 4,9% sur neuf mois en 2022, selon les chiffres de l'Urssaf.Les dirigeants qui ont accordé des augmentations de salaires pourraient eux aussi prétendre à une hausse de rémunération prenant en compte l'inflation. Selon un sondage Scalens/Avanty paru début décembre, 44% des entreprises prévoient d'augmenter la rémunération fixe de leur dirigeant en 2023 et 60% prévoient de modifier les critères de performance.
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