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M&G : «Notre exposition aux actions est proche de son niveau maximal»
information fournie par Boursorama18/01/2019 à 11:39

Pour M&G, "il y a un décalage entre l'état de santé de l'économie et la perception que les marchés en ont." (crédit : Adobe Stock)

Pour M&G, "il y a un décalage entre l'état de santé de l'économie et la perception que les marchés en ont." (crédit : Adobe Stock)

2018 aura bel est bien été l'année de synchronisation, mais celle de la baisse, avec 90% des classes d'actifs mondiales qui ont affiché un rendement négatif... une première depuis 1901 ! Une chute des marchés qui constitue un point d'entrée attractif selon l'équipe de gestion de M&G Investments, qui a dressé le bilan d'une année écoulée difficile et livré ses perspectives d'investissement pour  2019.

Virage à 180 degrés. De mémoire de gérants, rarement une année aura commencé avec autant d'euphorie pour s'achever à ce point dans la douleur. La société de gestion M&G  rappelle qu'«en janvier dernier, les maîtres mots des investisseurs étaient "embellie considérable" et "croissance synchronisée", alors qu'aujourd'hui tout le monde ne parle que marché baissier. Comment en sommes-nous arrivés là ?», s'est demandé l'équipe de gestion de M&G, à l'occasion d'un petit-déjeuner presse.

M&G liste six incertitudes qui ont pesé sur les marchés en 2018 : guerre commerciale, risque de récession, Italie, marchés émergents, Brexit et enfin une hausse des taux trop rapide aux Etats-Unis. Six risques que M&G déconstruit par point pour justifier son appétence pour les actifs risqués et exposition aux actions, proche de son niveau maximal en ce début d'année.

L'apaisement des tensions commerciales, premier catalyseur de hausse pour les marchés en 2019

Pour l'équipe de gestion de M&G, ni Xi Jinping, ni Donald Trump n'ont intérêt à sacrifier leur croissance économique dans un bras de fer commercial. M&G se montre donc serein sur une issue positive au conflit entre les deux pays, notamment parce que  le contexte économique auquel le président américain doit faire face a beaucoup changé au cours des trois derniers mois. « Le ralentissement économique est avéré en Chine depuis cet été, mais la nouveauté c'est que les Etats-Unis sont eux aussi touchés par le phénomène», souligne Florent Delorme, porte-parole de la gestion au sein de la société. En témoigne la chute de pratiquement 10 points de l'ISM américain (à 54,1 points en décembre) ou encore l'avertissement d'Apple sur ses résultats, qui a donné des sueurs froides aux investisseurs.

La conviction de l'équipe de gestion c'est que Donald Trump commence à subir les effets négatifs de sa politique extérieure sur son économie et que les deux puissances rivales sortiront par le haut de cette situation en jouant la carte de l'apaisement. Or, «une détente commerciale est l'un des principaux catalyseurs à la hausse des marchés en 2019».

Pas de risque de récession à l'horizon

Bien que les États-Unis traversent l'un des cycles de croissance les plus longs de leur histoire et que l'économie montre quelques signes de faiblesses, M&G n'anticipe pas de récession imminente. Florent Delorme rappelle d'abord que l'industrie américaine ne pèse que 10% dans la composante du PIB tandis que les créations d'emplois, notamment dans le secteur des services, restent solides. Pour retrouver un peu de sérénité, les marchés peuvent également compter sur le changement de ton de la Fed, qui se veut plus souple sur son calendrier de hausse des taux.  A en croire les «dot plots» (NDLR : les niveaux de taux projetés par les membres du FOMC), le marché ne «price» plus que deux hausses de taux en 2019. «Le grand choc de liquidité n'aura donc pas lieu, ce qui est positif pour les actifs risqués.»

Pas de risque de «hard landing» non plus en Chine, où le gouvernement, craignant un essoufflement de la croissance, a lancé un plan de la relance destiné à soutenir l'économie. Une série de mesures qui passe, selon Florent Delorme, par les banques avec «une baisse des ratios de réserves obligatoires afin de soutenir le crédit, un plan de d'infrastructure qui contient 135 milliards de dollars de projets annoncés, ainsi qu'une baisse d'impôt pour les petites entreprises, à hauteur de 29 milliards de dollars par an sur trois ans». Des efforts qui devraient payer, toujours selon le porte-parole de la gestion, «avec une croissance des investissements attendue en hausse de 10% cette année. Ces instruments destinés à soutenir le crédit fonctionnent bien. On peut donc s'attendre à des signes tangibles de reprise à horizon six mois».

Le niveau des marchés actuel constitue un «très bon point d'entrée»

A en juger par la chute des valorisations  boursières, «les marchés sont obnubilés par le risque d'une récession qui n'existe pas», poursuit Christophe Machu, gérant multi-actifs : «Les investisseurs sont  focalisés sur le négatif, ils voient le verre à moitié vide , or il y a un décalage entre l'état de santé de l'économie et la perception que les marchés en ont.»

Pour justifier les valorisations actuelles, il faudrait que les profits des entreprises reculent de 20% cette année en Europe, de 37% au Japon, de 7% aux Etats-Unis et de 29% en Chine, selon M&G. Or dans l'absolu, le consensus est loin d'anticiper une baisse de la croissance bénéficiaire pour ces régions cette année. Mieux encore, l'équipe de gestion table sur une croissance des bénéfices par actions (BPA) largement positive, de 9,8% en Europe, de 2,2% au Japon, 7,9% aux Etats-Unis et 8,9% en Chine 8,9% .

Pour Christophe Machu, la baisse des marchés et l'aversion pour le risque sont donc largement exagérées. Il rappelle d'ailleurs qu'en décembre 2018, les sorties sur les fonds actions ont atteint les mêmes niveaux qu'en novembre 2008 et mars 2009, au paroxysme de la crise financière. Pour M&G c'est clairement la preuve de l‘excès de pessimisme des investisseurs qui restent traumatisés par 2008.

«Or les bonnes nouvelles qui pourraient survenir cette année, telles que le plan de relance en Chine, une croissance mondiale solide, une pause des taux de la Fed  ou encore un accord sur le  Brexit, ne sont pas encore "pricés" par les marchés», explique Christophe Machu.

A court terme, le gérant s'attend encore à de la volatilité car le temps des marchés n'est pas celui de l'économie. Mais partant du constat qu'historiquement  la faiblesse des valorisations et  les pics de volatilité peuvent être des moments opportuns pour investir, l'équipe de gestion justifie son exposition aux actions proche de son niveau maximal en ce début d'année, même pour ses fonds les plus défensifs.

FL (redaction@boursorama.fr)

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