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Lloyd Diamond, Pixium Vision : «Nous restons mobilisés pour lancer l’étude pivotale d’ici la fin de l’année»
information fournie par Boursorama 10/04/2020 à 17:30

Lloyd Diamond, directeur général de Pixium Vision. (crédit : Boursorama)

Lloyd Diamond, directeur général de Pixium Vision. (crédit : Boursorama)

Le spécialiste d'implants rétiniens a vu son planning bousculé par l'épidémie de Covid-19. Alors que l'étude de faisabilité continue de montrer des résultats encourageants dans la DMLA sèche, Lloyd Diamond, directeur de Pixium Vision explique comment la medtech a su s'adapter à un contexte hors norme. Entretien.

Boursorama : Vous avez annoncé la semaine dernière de nouveaux résultats positifs dans le cadre de l'étude française de faisabilité de votre système Prima pour les patients atteints de DMLA sèche. Des résultats encourageants qui confirment le potentiel de la nouvelle génération du Système Prima (Prima 2)

Lloyd Diamond : Oui nous sommes parvenus à finaliser ces tests nécessaires pour avoir les données à 18 mois, juste avant la fin du confinement. Si nous nous attendions à une amélioration de l'acuité visuelle avec Prima 2, les données obtenues et l'impact positif ont largement dépassé nos meilleures estimations.  Une amélioration de l'acuité visuelle entre 3 et 7 lignes de texte, c'est quelque chose qui n'avait jamais été démontré par aucun autre dispositif.

Boursorama : Des nouvelles encourageantes donc.. mais qui sont stoppées par l'épidémie de Covid-19. Quelles sont les conséquences sur les essais engagés par Pixium Vision ?

Lloyd Diamond : Comment vous le savez, notre étude de faisabilité est également déclinée aux Etats-Unis. Nous avions déjà réussi à implanter deux patients. Un troisième était prévu début avril mais cela n'a pu se faire. Pour les deux patients déjà implantés, nous avons recueilli les premières données. Les patients avaient des perceptions lumineuses et identifiaient déjà des formes. En revanche, étant donné la pathologie étudiée, notre population cible est essentiellement composée de patients âgés :  ils sont confinés et il n'est pas possible à l'heure actuelle de faire le suivi clinique. Nous avons donc arrêté la rééducation et nous faisons le suivi de sécurité à distance.

Boursorama : Est-il possible de poursuivre les essais plus largement à distance ?

Lloyd Diamond : Non, car les deux patients américains ont été trop récemment implantés et n'ont pas eu assez de temps de rééducation pour comprendre et assimiler les bénéfices du dispositif.

Boursorama : On le sait, l'étude de faisabilité a pour but d'étayer le corpus de données récoltées avec le Système Prima avant le lancement de l'étude pivotale PRIMAvera. Pixium Vision parlait d'un lancement de cette étude d'ici la fin de cette année, ce calendrier est-il encore d'actualité ?

Lloyd Diamond : C'est encore possible mais le calendrier risque d'être de plus en plus difficile à tenir.  Nous restons mobilisés, avec une partie de nos équipes en télétravail qui prépare la documentation nécessaire à fournir aux autorités compétentes dans le cadre de ce type de dossier. Nous serons donc prêts mais nous ne maîtrisons pas tout le process et la priorité est logiquement donnée à tout ce qui a trait au Covid-19 à l'heure actuelle

Boursorama : Est-ce que ce temps pourrait être mis à profit pour, finalement, lancer l'étude pivotale en même temps en Europe et aux Etats-Unis ?

Lloyd Diamond : Sans l'épidémie de Covid-19, nous serions effectivement en train de faire l'étude de faisabilité aux Etats-Unis et il semble difficile de la reprendre à très court terme. On peut imaginer que si nous avançons bien sur le dossier de l'étude Pivot PRIMAvera, nous pourrions le déposer en Europe et aux Etats-Unis sans passer par l'étude de faisabilité, d'autant que les données récoltées en France sont très encourageantes.

Boursorama : Les autorités de santé ont-elles su s'adapter à cette situation inédite pour ne pas trop pénaliser l'activité de sociétés comme la vôtre

Lloyd Diamond : Oui, complètement. Aussi bien, en France, l'Agence nationale de sécurite du médicament et des produits de santé (ANSM) que la FDA aux Etats-Unis : les instances réglementaires ont été très rapides à mettre en place des dispositifs, à nous communiquer de façon claire la façon dont nous pouvions avancer, à mettre en place des protocoles à suivre. Il nous appartient d'effectuer les démarches nécessaires et de communiquer avec les autorités dans ce nouvel environnement.

Boursorama : Quelles mesures avez-vous ou allez-vous prendre pour permettre à Pixium Vision de traverser cette période qui va mettre sa trésorerie à l'épreuve ?

Lloyd Diamond : Nous pouvons compter sur des investisseurs fidèles, qui nous soutiennent. De plus, le gouvernement français a réagi de manière rapide et positive pour soutenir une entreprise telle que la nôtre avec la mise en place de nombreux dispositifs d'aide.  Nous avons reporté le paiement des charges sociales, reporté le paiement du loyer, placé une partie de nos équipes au chômage partiel, notamment celles qui travaillent dans les laboratoires. Les autres sont en télétravail. Après, nous activons tous les leviers possibles comme le paiement accéléré du crédit impôt recherche, l'obtention éventuelle d'un prêt garanti par l'Etat et d'autres dispositifs proposés par Bpifrance. Tout cela devrait nous donner de la visibilité financière jusqu'à la fin de l'année et nous avons encore d'autres possibilités qui pourraient repousser cet horizon au premier trimestre 2021. Aujourd'hui, la situation financière de Pixium Vision n'inspire pas d'inquiétude.

Boursorama : Y aura-t-il un avant et un après Covid-19 sur le regard que portent les investisseurs et même le grand public sur le secteur santé ?

Lloyd Diamond : C'est maintenant où beaucoup de pays se réveillent. On est plus facilement sensible à la tech mais la France est un pays qui a beaucoup de compétence et de savoir-faire dans le domaine médical. Il est temps de les valoriser.

Boursorama : Et pour une medtech comme vous, est-ce que l'épidémie ne va pas polariser les investisseurs sur des sociétés de santé davantage liées aux maladies infectieuses ?

Lloyd Diamond : Je crois qu'il y a deux façons de penser : on peut imaginer que pour les medtechs, ça ne changera pas grand-chose. Cela pourrait être un peu plus difficile parce qu'effectivement, les investisseurs dans le domaine du life science vont vouloir investir dans les sociétés développant des vaccins ou des diagnostics. Mais c'est une approche assez court-termiste. Je pense plutôt que c'est l'occasion pour eux de découvrir des sociétés comme Pixium Vision. Contrairement aux pandémies qui apparaissent et disparaissent, il y aura toujours besoin de dispositifs médicaux comme le nôtre pour améliorer la vie des patients. Dans la DMLA sèche, il n'y a pas de traitement autorisé.

Propos recueillis par Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

Laurent Grassin
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Boursorama

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