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Les "27" se donnent plus de temps pour sortir de l'impasse sur le budget
information fournie par Reuters 19/11/2020 à 20:51

(Actualisé après report des discussions sur le budget)

par Michel Rose et Philip Blenkinsop

BRUXELLES, 19 novembre (Reuters) - Les "Vingt-Sept" ont décidé jeudi de se donner davantage de temps pour sortir le budget de l'Union européenne et son plan de relance de l'impasse, après les vetos de la Pologne et de la Hongrie.

Même s'ils en sont bénéficiaires, Varsovie et Budapest refusent que le déblocage des fonds du plan de relance destiné à sortir les Etats membres de la récession due à la pandémie de COVID-19 soit conditionné au respect de l'Etat de droit.

Tous deux font l'objet de procédures d'infraction pour des atteintes à l'indépendance de la justice ou des médias et au droit d'asile.

Les chefs d'Etat et de gouvernement, qui étaient réunis en visioconférence, n'ont évoqué le sujet que pendant une demi-heure et, en l'absence de solution, ils ont décidé de confier le dossier à des experts.

"Une visioconférence n'est pas le format approprié pour discuter d'une question aussi complexe", a déclaré un membre de l'administration européenne. "Nous ne sous-estimons pas la gravité de la situation et nous pensons que nous avons besoin (...) d'un accord", a-t-il ajouté.

Confrontés depuis l'automne à une deuxième vague épidémique, les Etats membres ont été contraints d'imposer de nouvelles restriction et l'économie de l'UE, en récession lors des six premiers mois de 2020, devrait à nouveau se contracter au cours du dernier trimestre.

Face à cette situation, les Vingt-Sept attendent avec impatience le déblocage des fonds européens pour sauver le maximum d'emplois et d'entreprises.

Le paquet financier en discussion comprend un budget de 1.100 milliards d'euros pour la période 2021-2027 et un plan de relance de 750 milliards d'euros. Ni l'un ni l'autre ne peuvent être débloqués sans l'accord unanime des Etats membres et du Parlement européen.

Si la Pologne et la Hongrie refusent de lier le plan de relance au respect de certaines valeurs démocratiques, des Etats comme les Pays-Bas, ainsi que le Parlement européen, refusent de lever cette condition.

"C'EST AUX DEUX CAPITALES D'EXPLIQUER QUEL EST LE PROBLÈME"

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le dirigeant de facto de la Pologne, Jaroslaw Kaczynski, ont besoin des fonds européens pour redresser leur cote de popularité.

En Hongrie, Viktor Orban, champion autoproclamé de la démocratie "illibérale", est pour la première fois devancé par l'opposition dans les sondages, à deux ans des prochaines législatives, en raison de sa gestion de l'épidémie de coronavirus.

La Pologne doit recevoir quelque 133 milliards d'euros de l'UE grâce au budget pluriannuel et au fonds de relance. Quant à la Hongrie, elle attend environ 41 milliards d'euros, soit l'un des plus gros montants par habitant au sein des Vingt-Sept.

A Paris, on n'exclut pas, en cas de blocage persistant, que les dirigeants européens passent outre ces vetos en s'appuyant sur une procédure législative européenne sur la coopération renforcée qui permet à un groupe d'au moins neuf pays membres de poursuivre un projet en commun même si les autres s'y refusent.

Les Pays-Bas ont quant à eux évoqué la possibilité d'avancer par le biais d'un traité intergouvernemental, qui exclurait Varsovie et Budapest.

Aucune alternative n'est idéale, selon les diplomates, car il faudrait du temps pour les mettre en place, ce dont l'UE ne dispose pas. Ces scénarios soulèveraient également des problèmes pour la mise en place d'un mécanisme d'emprunt conjoint, point central du plan de relance.

Avec l'idée avancée par la France, l'argent pourrait être déboursé via le Mécanisme européen de stabilité, le fonds de renflouement de la zone euro.

"Si on fait une solution intergouvernementale qui donne le même montant mais dans six mois, et qu'entre-temps, on a pu prêter le montant qu'ils auraient reçu (...), in fine, ça ne change pas énormément les choses", a commenté un responsable français. "C'est juste très pénible, on est d'accord, (...) c'est moins bien que le plan initial, mais ce n'est pas mal."

(Avec Agnieszka Barteczko et Pawel Florkiewicz à Varsovie, Jan Strupczewski à Bruxelles ; version française Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief)

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