Aller au contenu principal
Fermer

Les conséquences de l’économie digitale sur les actifs financiers
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 28/09/2017 à 08:02

Jean-Luc Buchalet
Jean-Luc Buchalet

Jean-Luc Buchalet

Pythagore Consult

PDG

"La nouvelle économie organise le transfert de la richesse d’un secteur à l’autre mais n’en crée pas." (crédit : Fotolia)

"La nouvelle économie organise le transfert de la richesse d’un secteur à l’autre mais n’en crée pas." (crédit : Fotolia)

L'économie digitale, la mondialisation et son corollaire, la précarisation de l'emploi, sont bien responsables de la stagnation des salaires aux États-Unis et dans le reste du monde.

La variation des prix (l'inflation) est un phénomène lié avant tout aux salaires. Lorsque celle-ci est faible, les banques centrales sont obligées de mener des politiques monétaires expansionnistes avec des taux d'intérêt proche de zéro ou même négatifs pour éviter de tomber dans le piège de la déflation. Mais l'inconvénient de taux d'intérêt trop bas est qu'ils favorisent la constitution de bulles financières.

Ils rendent l'allocation de l'épargne particulièrement inefficace en faisant oublier le risque. Par exemple, le coût des prêts immobiliers diminue lui aussi avec la baisse des taux, augmentant considérablement le pouvoir d'achat des accédants à la propriété. Le passage de taux d'intérêt de 10% à 1 % peut multiplier par dix le prix de l'immobilier. Et ce raisonnement s'applique à l'ensemble des actifs.

La déflation salariale a provoqué les écarts de richesse

Le gagnant est le propriétaire ou l'actionnaire. C'est donc bien la déflation salariale conséquence des nouvelles technologies qui a provoqué, via les taux d'intérêt, la hausse des patrimoines et les écarts de richesse. L'âge numérique et la mondialisation créent des bulles et des krachs qui rythment inlassablement les marchés financiers et l'immobilier.

Cette nouvelle économie organise le transfert de la richesse d'un secteur à l'autre mais n'en crée pas. Pour maintenir leur pouvoir d'achat et leur désir infini de consommation, les ménages ont été obligés de s'endetter. Janet Yellen, la présidente de la Banque centrale américaine, fait le même constat. De 1980 à 2010, la croissance du revenu de 90 % des familles américaines a en fait été négative. Sans hausse des salaires, les ménages n'ont plus les moyens de consommer. Sans consommation des ménages, il n'y a plus de croissance.

Après la crise financière des subprimes de 2008, le décrochage de la productivité s'est encore accentué avec une progression de seulement 0,7 % pour l'ensemble des pays de l'OCDE. On peut être surpris par cette faiblesse de la croissance de la productivité alors même que nous assistons à une explosion des innovations. Si l'on additionne la valeur boursière des GAFAM et des BAT chinois, on arrive à la somme hallucinante de 1.4 fois le PIB français en dollar pour seulement 642.000 employés !

Tout cela correspond bien à la constitution d'un oligopole mondial pratiquement inexpugnable. Du point bas atteint en mars 2009 à aujourd'hui la progression de l'indice mondial en dollars (MSCI World) a été considérable (+180%). La progression de l'indice américain (MSCI USA) a été encore plus fulgurante (+260%), faisant courir un risque énorme aux investisseurs. Toute remontée trop brutale des taux directeurs génèrera une forte baisse de l'ensemble des actifs financiers.

Sans les classes moyennes, l'économie est en panne

La baisse des salaires réels, l'affaiblissement des classes moyennes et la baisse des prix ont de nombreuses conséquences : la baisse de la demande finale, la poursuite du ralentissement de la croissance, une accentuation des déséquilibres financiers des États et l'envolée de l'endettement public. La démographie mondiale ne va pas dans le bon sens et ne sera d'aucune aide à la croissance future.

Le poids de la consommation des ménages dans le PIB reste considérable. La classe moyenne constitue le gros du bataillon des consommateurs et des payeurs d'impôt. Sans elle l'économie des pays occidentaux est en panne. En bout de course, la déflation finira par provoquer une baisse de la valeur des patrimoines comme au Japon et les banques centrales n'y pourront rien. Le numérique, qui en est l'une des principales causes, reste pourtant la clé dans le nouveau monde. On ne peut pas se permettre de rester sur le bas-côté et de subir les inconvénients des nouvelles technologies sans profiter de ses avantages. D'autre prendront la place. Autant être de ceux qui vont se l'approprier.

Référence : Le Capitalisme et les 7 péchés capitaux – Le nouveau testament économique, J.-L. Buchalet, Plon, sept 2017

Le Capitalisme et les 7 péchés capitaux, le dernier livre de Jean-Luc Buchalet. (crédit : DR)

Le Capitalisme et les 7 péchés capitaux, le dernier livre de Jean-Luc Buchalet. (crédit : DR)

2 commentaires

  • 28 septembre 08:37

    Le cercle des économiste est un cercle d'illuminés qui valide ces théories en posant des postulats qui ne sont pas vérifiés. A partir de ce principe on peut démontrer tout et son contraire. Reste à vérifier que le postulat a un réel fondement!


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Ce qui pourrait faire bouger les marchés en 2026
    information fournie par Boursorama 29.12.2025 14:05 

    Alors que les Bourses évoluent à des niveaux historiques après trois années de progression, 2026 pourrait marquer un point d'inflexion pour les investisseurs. Entre risques d'erreur de politique monétaire, essor parfois déconcertant de l'intelligence artificielle, ... Lire la suite

  • ( AFP / TIZIANA FABI )
    information fournie par Boursorama avec AFP 29.12.2025 13:34 

    Trenitalia France va accélérer son développement avec un investissement du fonds américain Certares, a annoncé lundi sa maison mère, le groupe public italien Ferrovie dello Stato. L'accord vise à "accélérer la croissance" de Trenitalia France et "consolider sa ... Lire la suite

  • Les valeurs de la journée sur les marchés américains (Crédit: Scott Beale / Flickr)
    information fournie par Reuters 29.12.2025 13:33 

    (Actualisé avec Nvidia/Intel) Principales valeurs à suivre lundi à Wall Street, où les contrats à terme sur les principaux indices suggèrent une ouverture stable pour le Dow Jones .DJI , en baisse de 0,21% pour le Standard & Poor's 500 .SPX et de 0,37% pour

  • Des traders travaillent sur le parquet du NYSE à New York
    information fournie par Reuters 29.12.2025 13:17 

    par Augustin Turpin Wall Street est attendue sur une note hésitante lundi et les Bourses européennes sont en ordre dispersé à mi-séance, la prudence étant de mise à la veille de la publication des "minutes" de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve ... Lire la suite

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.
Chargement...