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Les combats continuent au Haut-Karabakh, tensions diplomatiques croissantes
information fournie par Reuters 30/09/2020 à 12:59

par Nvard Hovhannisyan et Nailia Bagirova

EREVAN/BAKOU, 30 septembre (Reuters) - Les combats se sont poursuivis mercredi entre l'Azerbaïdjan et les forces de la région à majorité arménienne du Haut-Karabakh, les plus violents depuis un cessez-le-feu conclu en 1994, sur fond de tensions diplomatiques croissantes, notamment entre la France et la Turquie.

Les affrontements, dont chaque camp attribue la responsabilité à l'autre, ont fait des dizaines de morts et des centaines de blessés depuis dimanche.

Ils se sont propagés au-delà de l'enclave séparatiste et menacent de dégénérer en guerre ouverte entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui s'opposent depuis des décennies au sujet du Haut-Karabakh, dans une région du Caucase traversée d'oléoducs essentiels à l'approvisionnement des marchés mondiaux du pétrole et du gaz.

L'absence de tout signe d'apaisement, les deux anciennes républiques soviétiques ayant refusé de nouer un dialogue mardi, alimente en outre les craintes d'une implication de puissances régionales comme la Russie, alliée à l'Arménie par un accord de défense, et la Turquie, soutien traditionnel de l'Azerbaïdjan, dont la population essentiellement musulmane partage des origines communes avec les Turcs.

La Turquie "fera le nécessaire" si l'Azerbaïdjan lui demande une aide militaire dans ce conflit, a encore promis mercredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Le chef de la diplomatie turque a aussi accusé la France, qui compte une importante communauté arménienne, de soutenir l'occupation arménienne du Haut-Karabakh, dont l'indépendance proclamée en 1991 n'a pas été reconnue par la communauté internationale.

Alors que les sujets de friction entre Paris et Ankara se multiplient, notamment sur les questions de souveraineté en Méditerranée orientale, Emmanuel Macron a qualifié d'"inconsidérées" et de "dangereuses" les déclarations turques sur le Haut-Karabakh.

"Je le dis en particulier à l'égard de l'Arménie : la France (...) demeure extrêmement préoccupée des messages guerriers que la Turquie a eus ces dernières heures, au fond décomplexant l'Azerbaïdjan dans ce qui serait une reconquête du Nord-Karabakh : ça, nous ne l'accepterons pas", a dit le président français lors d'une conférence de presse en Lettonie.

Le conseil de sécurité des Nations unies a appelé mardi à une cessation immédiate des hostilités.

Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, qui s'est entretenu mardi par téléphone avec le président russe Vladimir Poutine, a dit ne pas envisager de recourir pour l'instant au traité de sécurité conclu avec la Russie après la chute de l'URSS mais ne pas l'exclure à l'avenir.

Les deux dirigeants n'ont pas évoqué l'hypothèse d'une intervention militaire russe, a ajouté le chef du gouvernement arménien.

(Avec Ardee Napolitano et Elizabeth Pineau à Paris version française Jean-Philippe Lefief, Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)

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