Les bourses réagissent aux anticipations d'annonces de modification de la politique américaine et de hausses éventuelles répétées des taux d'intérêt de cette institution. Mais elles semblent ignorer les risques géostratégiques. Qu'en est-il ? (crédit photo : Adobe Stock)
Les tensions géopolitiques, notamment entre la Russie et les Etats-Unis au sujet de l'Ukraine, peuvent-elles enflammer les marchés financiers ? Selon Christian Saint-Etienne, pour l'instant les opérateurs restent sereins car leur regard porte ailleurs.
La Russie menace directement l'Ukraine, dans le cadre d'un bras de fer avec les Etats-Unis, pour empêcher une nouvelle extension de l'OTAN à l'Est. La Chine multiplie les manœuvres aériennes et navales au large de Taiwan, tandis que la Corée du Nord teste de nouveaux missiles. L'Iran accélère ses efforts de production de l'arme nucléaire tandis que la Turquie projette ses forces dans un nombre croissant de pays. L'Algérie et le Maroc s'observent avec sévérité tandis que le Sahel connaît une déstabilisation croissante.
Les bourses réagissent aux anticipations d'annonces de modification de la politique américaine et de hausses éventuelles répétées des taux d'intérêt de cette institution. Mais elles semblent ignorer les risques géostratégiques. Qu'en est-il ?
Le monde connaît une accélération de la mutation économique liée à la révolution informatique qui a commencé dans les années 1980 et s'accélère dans les années 2000. Nous sommes entrés dans la quatrième accélération de cette Nouvelle révolution industrielle. Une première accélération de la révolution économico-scientifique est intervenue au cours des années 1990 sous l'effet de la mise en réseau de centaines de millions de micro-ordinateurs grâce à Internet. La deuxième accélération est intervenue à partir de 2007 avec la commercialisation du premier smartphone, l'iPhone d'Apple, résultant de la demande de Steve Jobs à ses ingénieurs de, pour faire simple, mettre un ordinateur dans un téléphone et de le rendre facile d'usage par un écran tactile. La troisième accélération est en cours depuis 2015 avec la montée en puissance simultanée de l'intelligence artificielle et de la 5G qui vont se déployer massivement d'ici 2025. La 6G est en préparation.
Une mutation en cours qui prend le pas sur les risques de guerre
Une quatrième accélération se déploie dans les années 2020. Elle conduit à la création d'un double médical de l'homme, progressivement abordable pour tous, permettant de simuler les interventions sur le corps humain et d'un double numérique des usines dans un metavers global effectif d'ici 5 ans, ainsi que la numérisation de l'espace par des constellations de satellites. L'optronique, combinaison d'optique et d'électronique, et l'informatique quantique, vont accélérer ces transformations. Cette dernière utilise les propriétés de la mécanique quantique au lieu de celles de l'électricité pour l'informatique classique.
Les bourses considèrent que la mutation économique en cours prend le pas sur les risques de guerre. Plus encore, elles considèrent que les risques de guerre vont accélérer les investissements publics et privés dans la mutation économico-scientifique actuelle, de même que la crise du Covid a accéléré les investissements dans les biotechs. Et si un ou plusieurs conflits armés intervenaient, les investissements seraient plus massifs encore.
D'éventuels conflits pourront provoquer des replis boursiers temporaires, mais la marche en avant dans le nouveau monde numérique ne peut être freinée.
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