
Donald Trump, faisant son discours de victoire le 6 novembre. (crédit : Jim WATSON / AFP)
Le scénario du pire, à savoir une élection US contestée et sans vainqueur clair, ne s'est pas produit et au contraire l'élection de D. Trump est complète et sans appel, K.Harris ayant concédé sa défaite. L'élection confirmée de D. Trump s'est traduite par des réactions très contrastées sur les grands indices, de part et d'autre de l'atlantique.
Au lendemain de la victoire de Donald Trump, le STOXX600 a baissé de -0.5%, emporté par la chute du secteur automobile (-3%) et l'effondrement des valeurs d'énergies renouvelables en première ligne des menaces protectionnistes de D. Trump. En revanche, les indices US ont fortement progressé de +3% pour le Nasdaq et de +2.5% pour le S&P500. Ce découplage entre les indices Européens et US s'accentue avec une accélération du momentum haussier tiré par la technologie et les valeurs financières aux US tandis que les indices européens rentrent en correction entraînés par l'automobile et certains autres secteurs cycliques.
CAC 40 depuis un an et signal stratégique Phiadvisor Valquant

Source : Factset et Phiadvisor Valquant
S&P 500 depuis un an et signal stratégique Phiadvisor Valquant

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La volatilité s'est effondrée avec un VIX revenu autour de 16, ce qui traduit le retour de la sérénité sur les marchés.
Le soulagement des marchés s'est traduit par un rallye des valeurs US mis à part les secteurs des énergies renouvelables et ceux liés aux taux longs comme l'immobilier et les utilities ainsi qu'un effondrement de la volatilité. Les classes d'actifs et secteurs directement bénéficiaires de l'élection de D. Trump ont fortement progressé à l'instar des cryptomonnaies et valeurs financières ainsi que les services pétroliers. Le dollar s'est fortement apprécié contre Euro et Yen, ce qui a profité aux indices japonais tandis que les indices chinois ont consolidé. Le 7 novembre matin, les indices chinois rebondissaient fortement (+1.7% pour le Hang Seng) dans l'espoir de l'annonce imminente de nouvelles mesures fiscales par le gouvernement chinois pour soutenir les ménages et le marché immobilier.
En revanche les rendements obligataires US se sont à nouveau tendu avec un rendement à 10 ans à 4.45%.

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La rechute du marché obligataire US reste un problème et illustre à la fois les craintes d'un rebond de l'inflation, d'un potentiel résiduel de baisse des taux par la FED plus limité qu'attendu, et plus fondamentalement, d'une faiblesse plus structurelle de la demande pour la dette américaine, la Chine lui préférant l'or désormais.
Déjà, le bilan des performances des actifs d'octobre avait été marqué par une baisse importante du cours des obligations, souveraines pu privées, et plus généralement une hausse des actifs du « Trump trade » : dollar et actions américaines, qui avaient résisté à la baisse des autres marchés d'actions…
Performances d'octobre 2024

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La FED devrait annoncer le 7 novembre une nouvelle baisse de taux de 25 bp, mais pourrait afficher une plus grande prudence pour les prochaines baisses de taux du fait du programme de D. Trump, de la résilience de l'économie américaine, et de certaines données plus élevées qu'attendu sur les salaires et les prix à la consommation. Cela pourrait confirmer la hausse des taux souverains, qui pourraient revenir vers les plus hauts récents, de l'ordre de 4,9 – 5%. Un tel niveau de taux pourrait faire douter Wall Street, une fois la période actuelle d'euphorie terminée. En effet, en plus de la dynamique exceptionnelle des actions américaines, le rallye du $ s'est affirmé, et pourrait finir par défavoriser les grands groupes exportateurs américains. Rappelons que l'indice S&P 5000 a progressé de 35% en $ depuis un an, et le Nasdaq de 40% !
Autant dire que l'élection de M. Trump a été saluée, et que désormais les mesures promises par le nouveau président doivent effectivement être mises en place. Parmi celles-ci, la baisse du taux d'imposition des sociétés de 21 à 15% pourrait susciter une hausse des profits des entreprises américaines de 5 à 10% , toutes choses égales par ailleurs…Mais pour cela, il faut que les républicains obtiennent la majorité à la Chambre des Représentants, ce qui n'est pas acté à l'heure actuelle.
Wall Street a intégré les effets favorables de l'élection de Donald Trump, mais semble pour l'instant ne pas porter attention aux effets défavorables : des taux d'intérêt plus élevés...
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