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Le marché du M&A se prépare à une année 2019 moins faste
information fournie par Reuters 21/12/2018 à 12:47

    par Liana B. Baker et Pamela Barbaglia
    NEW YORK/LONDRES, 21 décembre (Reuters) - Les professionnels
des fusions et acquisitions redoutent l'année 2019 car elle
devrait se traduire selon eux par une chute du nombre
d'opérations dans un contexte économique et financier très
incertain, alors que 2018 aura été au contraire leur deuxième
meilleure année depuis la crise de 2008.
    En volume, les fusions et acquisitions (M&A) auront augmenté
de 20% par rapport à 2017, à 3.910 milliards de dollars (3.424
milliards d'euros). 
    Et ce bien que les M&A aient probablement chuté de 27% en
variation annuelle au dernier trimestre de 2018, et de 16% par
rapport au trimestre précédent, à 724 milliards de dollars,
selon des données de Refinitiv.
    Les turbulences boursières et la montée des tensions
commerciales entre Washington et Pékin ont altéré la confiance
des professionnels de cette activité.
    "La volatilité boursière s'est faite beaucoup remarquer
durant les derniers mois de l'année; acheteurs et vendeurs ont
eu du mal à s'entendre sur le prix, bloquant bon nombre de
transactions", a dit Chris Ventresca, co-responsable à
l'international des M&A de JPMorgan Chase.
    L'indice S&P-500  .SPX  est tombé à des plus bas de 15 mois
cette semaine, des résultats d'entreprise décevants ayant
alimenté une humeur assombrie par la Réserve fédérale qui a
douché les espoirs de la voir se montrer un peu plus
accommodante.
    De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a mis fin à
son programme d'assouplissement quantitatif, alimentant un peu
plus l'incertitude en Europe, tandis qu'en Chine et dans
d'autres grandes puissances économiques la croissance ralentit.
    "On s'attend à ce qu'une récession nous tombe dessus",
résume Jeffrey Marell, co-directeur du département M&A du
cabinet d'avocats Paul, Weiss, Rifkind, Wharton & Garrison.
    Parmi les grosses opérations de l'année, on peut citer l'OPA
de 64 milliards de dollars du laboratoire japonais Takeda
Pharmaceutical  4502.T  sur son homologue britannique Shire
 SHP.L , celle, améliorée, de 71 milliards de dollars de Walt
Disney  DIS.N  sur les actifs film et télévision de Twenty-First
Century Fox  FOXA.O  et enfin celle de 52 milliards de dollars
de l'assureur maladie Cigna  CI.N  sur le gestionnaire
d'ordonnances médicales Express Scripts Holding  ESRX.O .
    Les Etats-Unis se sont taillé la part du lion du marché des
M&A en 2018, avec une croissance de 32% à 1.700 milliards de
dollars, selon Refinitiv.
    En Europe, la croissance est également de 32%, à 975
milliards de dollars, tandis que dans la région Asie-Pacifique,
les M&A ont diminué de 2% à 871 milliards de dollars.
    "Il est évident qu'il y a de l'incertitude en Europe du fait
du Brexit, de la fin de l'assouplissement quantitatif et du
risque de résultats de sociétés faibles mais les objectifs
stratégiques à long terme de nos clients n'ont pas changé", dit
Pier Luigi Colizzi, responsable des M&A de Barclays pour
l'Europe et le Proche-Orient.
    
     RUÉE SUR LES IPO
     Un autre élément pèse sur le marché des M&A: la ruée
d'entreprises technologiques telles qu'Uber, Lyft, Slack et
Pinterest, soucieuses de précéder un éventuel retournement
économique en se lançant dans une introduction en Bourse (IPO)
plutôt que de rechercher un acquéreur potentiel.
    "Dans un marché des IPO pétillant, avec des valorisations
élevées, il est plus difficile pour les acquéreurs de marchander
ou de présenter à une société non cotée une alternative qui la
persuade de renoncer à une solution de l'IPO jugée très
intéressante", observe George Boutros, directeur général de
Qatalyst Partners, une banque d'investissement spécialisée dans
les valeurs technologiques.
    Les fonds de capital investissement risquent par ailleurs
d'avoir du mal à faire des affaires en 2019 si le coup de bambou
du segment du financement à effet de levier persiste l'an
prochain.
    Toutefois, si le marché de la dette se stabilise, ces fonds,
à l'affût d'affaires à bon compte dans un marché boursier
éteint, pourraient au contraire prendre l'ascendant.
    "Le private equity est moins impacté par la volatilité et
les remous", dit Jeff Raich, co-président de la banque
d'investissement Moelis.
    Même s'il est toujours possible que la tendance des M&A se
retourne pour le mieux en 2019, pour autant que le sentiment
économique s'améliore, les professionnels se préparent à se
serrer un peu la ceinture.
    "Alors que 2018 se termine, il y a des signes avant-coureurs
d'un tassement et il est probable que nous sommes à la fin du
cycle haussier qui a commencé en 2014", note Robert Leitao,
directeur du conseil chez Rothschild.   
    

 (Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc
Joanny)
 

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