* A Metz, la délégation américaine exprime ses divergences * Fidèle en cela à la ligne de Donald Trump * Deux rédactions pour un même communiqué par Simon Carraud METZ, Moselle, 6 mai (Reuters) - La plupart des pays du G7 ont exprimé lundi leur inquiétude au sujet du climat dans un document que les Etats-Unis, fidèles à la doctrine de Donald Trump en la matière, ont amendé pour rendre compte de leur position iconoclaste. Fait inhabituel dans ce genre de rendez-vous internationaux, le communiqué final du "G7 Environnement", qui s'est tenu dimanche et lundi à Metz (Moselle), contient deux paragraphes divergents sur le climat, l'un approuvé par six pays, l'autre par la seule délégation américaine. Le Canada, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Italie ont réaffirmé de concert leur attachement à l'accord de Paris sur le climat, adopté en 2015, qui prévoit de maintenir le réchauffement climatique sous les 2 degrés par rapport au niveau de l'ère préindustrielle. A la lumière des travaux du Giec, le groupe d'experts mandatés par la communauté internationale, ces six pays, parmi les plus industrialisés de la planète, craignent par ailleurs un emballement du dérèglement climatique. "Ils notent avec préoccupation les conclusions contenues dans le rapport spécial du Giec sur les impacts du réchauffement climatique de 1,5°C qui montre que le monde n'avance pas assez vite pour éviter des bouleversements climatiques irréversibles et catastrophiques", est-il écrit. "Ils réaffirment leur détermination (...) à communiquer ou mettre à jour leurs contributions déterminées au niveau national, en tenant compte des efforts collectifs supplémentaires dont toutes les parties ont besoin", peut-on également lire dans ce communiqué. DIVERGENCES SUR LA TABLE Le paragraphe suivant, rédigé au nom du seul gouvernement américain, ne fait aucune mention de l'accord de Paris, auquel le président américain Donald Trump, climato-sceptique et peu enclin au multilatéralisme, a décidé de tourner le dos en 2017. Les Etats-Unis "continueront à travailler avec d'autres pays pour s'adapter au changement climatique et à réagir aux catastrophes naturelles, tout en sachant que chaque pays suivra sa propre voie", est-il précisé. L'envoyé américain Andrew Wheeler, administrateur de l'Agence américaine de l'environnement (EPA) et ancien lobbyiste au service de l'industrie du charbon, n'avait pas hésité, dès dimanche, a mettre ses divergences sur la table en déclarant qu'une "trop grande attention (avait) été accordée aux pires scénarios". Le ministre français de la Transition écologique, François de Rugy, a salué la signature de ce document commun - "ce qui n'était pas forcément évident au départ", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Lors de cette même conférence de presse, Andrew Wheeler a qualifié de "très productifs" les deux jours d'échanges en Moselle. Les sept pays ont trouvé un accord sur le reste du communiqué final, de 12 pages au total, notamment concernant les questions liées à la diversité, mises en lumière par la publication d'un rapport international alarmant. Les sept membres du G7 ont notamment signé une charte de la biodiversité contenant des engagements pour l'heure non contraignants. Cette réunion des ministres de l'environnement est un jalon de la présidence française de G7 qui doit culminer avec le sommet de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), à la fin août, en présence cette fois des chefs d'Etat et de gouvernement. (Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)
Le G7 s'inquiète pour le climat, Etats-Unis exceptés
information fournie par Reuters 06/05/2019 à 19:08
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