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Le coronavirus accélèrera une consolidation de l'aérien en Europe
information fournie par Reuters 10/03/2020 à 12:50

* Une hausse des faillites jugée probable

* De gros écarts dans les bilans parmi les compagnies

* IAG et Ryanair bien positionnés

par Laurence Frost

PARIS, 10 mars (Reuters) - L'épidémie en cours de coronavirus va accélérer la consolidation du secteur du transport aérien en Europe, très fragmenté, et ce chamboulement pourrait à long terme profiter à Ryanair RYA.I et IAG

ICAG.L , la maison mère de British Airways, estiment des experts de l'industrie.

A court terme, aucun transporteur aérien n'échappera cependant à l'impact provoqué par le virus qui a déjà précipité la chute de la compagnie régionale britannique Flybe et fait fondre d'environ 70% la valeur en Bourse de Norwegian Air.

"C'est inévitable, nous assisterons à davantage de faillites dans les prochaines semaines", a déclaré récemment Michael O'Leary, le directeur général de Ryanair, estimant que Flybe et Norwegian NWC.OL étaient particulièrement vulnérables.

Depuis Flybe a été placée sous administration spéciale, devenant ainsi la première victime notable du secteur à déposer le bilan en raison de l'épidémie de coronavirus.

Norwegian Air NWC.OL pour sa part a renoncé la semaine dernière à son objectif de bénéfice net pour cette année et annoncé l'annulation de certaines de ses liaisons transatlantiques en raison de l'aggravation de l'épidémie.

Sollicitée, la compagnie norvégienne n'a pas souhaité commenter les propos de Michael O'Leary.

Aux Etats-Unis, 80% du marché du transport aérien est désormais contrôlé par quatre compagnies mais en Europe, la situation reste très fragmentée en raison notamment de l'opposition des pouvoirs publics et des syndicats qui bloquent toute tentative de rapprochement. Sur le Vieux continent, la consolidation dans le secteur survient généralement à la suite de la faillite d'un concurrent, contraint de céder des actifs.

Le dépôt de bilan de Flybe pourrait ainsi profiter à Ryanair et easyJet EZJ.L , tandis qu'une faillite de Norwegian Air permettrait de réduire la pression sur les prix et d'accroître le trafic de ses concurrentes.

"Ce virus accélérera le scénario d'une consolidation, peut-être à des niveaux extrêmes", estime Mark Manduca, analyste chez Citi, soulignant que 35% du marché court-courrier européen a été déficitaire l'an dernier.

Aux investisseurs, il recommande de s'en tenir "aux compagnies bien capitalisées, qui en 2021 devraient être en mesure de consolider le marché: Ryanair et IAG".

L'accélération de la propagation de cette épidémie, apparue en décembre en Chine, a fait plonger la demande sur les réservations de voyages vers l'Europe de 79%, conduisant nombre de compagnies aériennes à réduire drastiquement leurs capacités, à l'image de Lufthansa LHAG.DE .

L'Association internationale du transport aérien (Iata) estime que les compagnies aériennes pourraient perdre entre 63 milliards et 113 milliards de dollars (56 à 101 milliards d'euros) de chiffre d'affaires sur le trafic passagers cette année.

Pour l'Iata, le secteur n'a pas connu une menace de cette ampleur depuis la crise financière de 2008 et il ne fait plus de doute que la crise sanitaire en cours sera pire que l'épidémie de Sras en 2003.

IMPACT DE LA CRISE

Les dirigeants des compagnies aériennes espèrent toujours un vif rebond une fois la crise sanitaire passée, à l'instar de ce qui s'était produit avec le Sras. Les transporteurs affichant les bilans les plus solides seront les mieux à même de résister le temps que la demande ne reparte.

Selon les calculs de Citi, une crise de trois mois ferait bondir la dette nette d'Air France-KLM AIRF.PA à 7,7 fois les bénéfices, tandis que celle de Lufthansa représenterait un multiple de 12,4.

En comparaison, l'impact ne serait que 1,2 chez Ryanair, 1,9 chez easyJet et 3,5 chez IAG.

Daniel Roeska, analyste chez Bernstein, estime que les transporteurs de taille moyenne comme le portugais TAP, l'italien Alitalia et le suédois SAS SAS.ST disposent de très peu de marges sur la dette et pourraient être les prochaines victimes.

Une porte-parole de la compagnie scandinave a déclaré que le groupe avait décidé de prendre des mesures fortes pour réduire ses coûts et reéchelonner sa dette.

Alitalia, qui a bénéficié d'un financement public de 1,3 milliard d'euros depuis son dépôt de bilan en 2017, a suspendu la plupart de ses opérations à Milan dimanche. La compagnie n'a pas répondu aux questions sur l'état de ses liquidités.

Pour Daniel Roeska, Norwegian Air est la compagnie dont la faillite pourrait le plus déboucher sur une consolidation du secteur, en raison de son vaste réseau qui doublonne avec celui des concurrentes.

"PAS DE SAUVETAGE PUBLIC"

Si la crise devait s'aggraver et menacer de gros acteurs, il est probable qu'Air France-KLM ou Lufthansa soient secourues par leurs gouvernements.

Mais certains transporteurs du secteur mettent déjà en garde contre une aide publique pour leurs concurrents plus petits.

"Il y avait des compagnies aériennes qui cherchaient une aide d'Etat avant que cela (la crise sanitaire) ne se produise", fait valoir Willie Walsh, le patron d'IAG, pour qui rien ne justifie une telle aide.

Air France-KLM a déclaré le mois dernier s'attendre à ce que l'épidémie de coronavirus ait un impact négatif de 150 à 200 millions d'euros sur son résultat d'exploitation d'ici à avril prochain.

Le groupe franco-néerlandais doit parallèlement financer l'ambitieux plan de renouvellement de sa flotte présenté par son nouveau directeur général Ben Smith en novembre, qui prévoit 3,6 milliards d'euros de dépenses d'équipement cette année.

Les réservations ont souffert mais on pourrait avoir atteint un creux en Asie et certains services en Chine pourraient bientôt reprendre, a déclaré Ben Smith à Reuters.

En privé certains cadres du groupe expriment cependant leurs inquiétudes, en raison notamment des faibles marges de la compagnie qui la rendent plus fragile que ses principaux concurrents.

"Je n'y vois aucun côté positif", a déclaré l'un d'eux.

<^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Norwegian Air hardest hit among European airlines https://tmsnrt.rs/39u2orv Europe's airlines and debt https://tmsnrt.rs/2VZd3pV

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(avec Tim Hepher à Paris et Victoria Klesty à Oslo; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)

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