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Le CAC 40 à 7000 points : les différences entre deux records distants de 20 ans
information fournie par Boursorama 15/11/2021 à 10:00

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Le CAC 40 a récemment dépassé les 7000 points. La comparaison avec l'ancien record des années 2000, la bulle internet et la crise qui s'en était suivie, est tentante. Cependant, vingt années de croissance séparent les deux records et l'indice phare de la Bourse française est bien différent aujourd'hui.

Le vendredi 5 novembre 2021, l'indice boursier CAC 40 (qui regroupe quarante entreprises françaises représentatives de l'ensemble des secteurs d'activités parmi plus de cent entreprises à forte capitalisation) a pour la première fois de son histoire franchi le seuil des 7.000 points, inscrivant pour l'occasion un nouveau record. Dix jours plus tard, il dépassait les 7 100 points en séance.

La dernière fois que l'indice parisien s'était approché de ces niveaux, c'était en pleine «bulle internet», avec la consécration des valeurs de technologies. On parle alors des TMT, pour techno, médias et télécoms. Le CAC 40 avait atteint son zénith le 4 septembre 2000, à 6 922,33 points en clôture, avant de se brûler les ailes et de chuter lourdement.

"Les entreprises du CAC 40 sont aujourd'hui plus profitables"

Les deux situations sont cependant bien différentes. «Les entreprises du CAC 40 sont aujourd'hui plus profitables en comparaison de celles d'il y a deux décennies, pointe Delphine Arnaud, gérante analyste Multi Asset & Overlay à Edmond de Rothschild AM. Une vague d'acquisitions sur des entreprises technologiques, pas forcément rentables et parfois avec peu de chiffre d'affaires, s'était abattue et avait dégradé les marges. C'est le goodwill de ces sociétés ( NDLR : la différence entre leur valeur d'achat et le montant des capitaux propres) qui avait été effacé des bilans lors de la crise et fait plonger les indices ». Le CAC 40 d'il y a vingt ans souffrait d'un engouement excessif des investisseurs pour les valeurs Internet, dont les fondamentaux laissaient parfois à désirer.

Or, à ce jour, « le taux de marge des entreprises en France est à son plus haut niveau depuis 1949», soulevait Patrick Artus, chef économiste de Natixis, le 9 novembre 2021 sur le plateau d'Ecorama. Les raisons qui induisent la capitalisation des entreprises du CAC 40 semblent donc plus solides qu'hier, nonobstant l'effet de rebond.

La composition du CAC 40 est différente

La composition du CAC 40 a aussi son rôle à jouer. S'il y a vingt ans, les entreprises technologiques occupaient une part importante de l'indice, cette époque est révolue. C'est aujourd'hui le luxe qui tire le CAC 40 avec des poids lourds comme LVMH, Kering et Hermès.

«Le luxe bénéficie de la croissance asiatique et des changements d'habitude de consommation, accélérés par la crise sanitaire, explique Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM. Durant la pandémie, les marques de prestige ont développé leur stratégie internet et ont pu, particulièrement en Chine, atteindre des consommateurs qui n'avaient jusqu'alors aucune boutique à proximité de chez eux. Les marques se sont trouvé des relais de croissance grâce à une meilleure pénétration des marchés.». Le secteur du luxe pesant pour plus de 30% du poids total du CAC 40, sa croissance conduit naturellement à celle de l'indice.

Vingt années de croissance

Deux éléments sont essentiels pour qu'un indice grimpe : la croissance des entreprises qui le composent et la réinjection des dividendes versés. Or, le CAC 40 est un indice qui ne prend pas en compte les dividendes versés aux actionnaires. C'est la seule croissance des entreprises qui le fait monter.

«Si on regarde depuis le début de l'année, le CAC 40 gagne près de 27%. Mais le CAC 40 à dividendes réinvestis est lui à environ 30% de hausse», constate Delphine Arnaud. «Alors que l'indice vient seulement de dépasser son précédent record du 4 septembre 2000, sa hausse depuis est en réalité de 92%, dès lors qu'on intègre les dividendes.» Pour l'analyste, la performance du CAC 40 est donc faussée par la non prise en compte des bénéfices versés aux actionnaires. En termes de performance pure, le CAC 40 a en fait dépassé son niveau des années 2000 il y a bien longtemps.

«Les indices ont une tendance naturelle à augmenter avec la croissance», souligne Frédéric Rollin. «Dépasser le niveau des années 2000 ne signifie pas que l'on entre à nouveau dans une bulle spéculative . Plutôt, la bulle d'il y a vingt ans était tellement forte qu'elle a préempté vingt années de croissance.»

Les résultats nets des entreprises augmentent autant que l'indice

La situation du CAC 40 semble aussi saine au regard des récentes publications d'entreprises, ajoute Delphine Arnaud. On peut juger la performance d'un indice en regardant les résultats des entreprises et leur valorisation en termes de coûts-bénéfices. «Le CAC 40 est en hausse de 27% depuis le début de l'année tandis que les bénéfices sont eux en hausse de 25%. Le CAC ne s'est pas renchéri sur l'année : il est valorisé à quinze fois les bénéfices attendus à douze mois, contre dix-sept en début d'année.»

D'autant que l'année 2021 était une année de rebond. Les publications trimestrielles ont donné l'occasion de revenir sur les prévisions de résultats. «Au cours de l'année 2021, les analystes ont révisé en hausse de 31% leurs estimations des résultats nets 2021 et de 25% ceux de l'année prochaine», explique l'analyste à Edmond de Rothschild.

Nouveau record, nouveaux risques

A l'aube de l'an 2000, le risque qui pesait sur les marchés actions était clairement un engouement excessif pour les valeurs technologiques, qui a mené à leur survalorisation et donc à des niveaux de CAC 40 hors-normes pour l'époque. Aujourd'hui, avec vingt années de croissance en plus, ces niveaux ne semblent plus déraisonnables de prime abord.

Mais des risques persistent. L'épidémie de covid-19 tout d'abord. Après un été placé sous le signe de la détente sur le front sanitaire, l'automne a vu se rallumer les premiers signes d'alerte d'un rebond de l'épidémie dans différentes régions du monde.

L'inflation aussi, qui peut venir dégrader les marges des entreprises. «L'impact de la désorganisation des chaînes de production, de la hausse des prix du fret et des matières premières, semble avoir été plutôt modéré sur les marges des entreprises. Le risque à venir se situe peut-être de ce côté-là», anticipe Delphine Arnaud.

Enfin, pour ceux qui doutent de la vigueur de la croissance asiatique, notamment chinoise, et donc de celle du secteur du luxe, intimement liée à cette zone géographique, un CAC 40 à 7.000 points peut sembler fragile...

Auguste Grignon Dumoulin (redaction@boursorama.fr)

5 commentaires

  • 15 novembre 11:56

    M212898110 novembreo19:02"attention les arbres ne montent pas j usqu au ciel " Et neige en Novembre, Noël en Décembre ça marche aussi.


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