BRUXELLES, 18 octobre (Reuters) - Au lendemain de l'annonce d'un nouvel accord sur le Brexit, les dirigeants des pays de l'Union européenne vont discuter ce vendredi du budget du bloc pour la période 2021-2027, une question source de profondes divergences qui font craindre de longs mois de discussions avant de parvenir à un compromis. Traditionnellement tendues, ces négociations sur la part du revenu national brut (RNB) des Etats membres reversée à Bruxelles sont encore plus vives cette année en raison du Brexit, Londres étant l'un des plus gros contributeurs à ce budget. Selon un document vu par Reuters, la Finlande, qui assure actuellement la présidence tournante de l'UE, propose un budget post-Brexit compris entre 1,03 et 1,08% du RNB du bloc - soit entre 1.000 et 1.100 milliards d'euros pour sept ans. Bien qu'en deça de celles émises par la Commission européenne (1,1%) et du Parlement européen (1,3%), cette proposition fait grincer des dents une partie des Etats membres qui pousse à une réduction des dépenses et fait valoir que le budget actuel - qui inclut la contribution britannique - représente un peu plus de 1% du RNB. "Le texte a suscité un mécontentement quasi unanime", confie un diplomate impliqué dans les discussions qui s'annoncent dans ce contexte longues et animées entre dirigeants aux intérêts divergents. D'un côté, l'Allemagne et d'autres pays du Nord défendent une augmentation du budget "proportionnée" compte tenu du départ annoncé du Royaume-Uni. De l'autre, les pays de l'Est et du Sud poussent en faveur d'un budget plus conséquent et voient d'un mauvais oeil la baisse de certaines subventions suggérées par la Finlande concernant l'agriculture et la politique de cohésion. Quant à la proposition de la Commission européenne visant à conditionner le versement des fonds européens au respect de l'état de droit, elle est mal reçue par la Hongrie et la Pologne, pointées du doigt à plusieurs reprises par Bruxelles pour des manquements à ces principes ou des atteintes à la liberté de la presse. Dans ce contexte, la discussion de ce vendredi à Bruxelles au Conseil européen n'est considérée que comme un point de départ et aucun dirigeant ne s'attend à un accord à court terme - les profondes divisions au sein du bloc font même craindre à certains qu'aucun compromis ne sera trouvé avant la date limite fixée en décembre. Pas de quoi toutefois décourager les Finlandais. "Le fait que pratiquement tout le monde s'oppose à notre proposition montre bien qu'il s'agit d'une proposition équitable", estime un diplomate. (Francesco Guarascio, Marine Pennetier pour le service français, édité par Arthur Connan)
Le budget post-Brexit au menu des discussions à Bruxelles
information fournie par Reuters 18/10/2019 à 06:56
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