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Le Boeing 737 MAX interdit de vol en Europe, pas aux USA
information fournie par Reuters 12/03/2019 à 23:38

 (Actualisé avec déclaration de la FAA américaine)
    * L'AESA interdit au 737 MAX de voler en Europe
    * L'Inde immobilise aussi cet appareil
    * Aux USA, la FAA juge qu'une immobilisation n'est pas
justifiée
    * Les proches attendent l'identification des 157 victimes du
crash
    * Les boîtes noires du vol 302 d'Ethiopian Air n'ont pas
encore
parlé
    * Le président Trump déplore la complexité des avions
modernes

    par Duncan Miriri et Tim Hepher
    ADDIS-ABEBA/PARIS, 12 mars (Reuters) - L'Europe a suspendu à
son tour mardi les vols de Boeing 737 MAX, emboîtant le pas à
plusieurs pays asiatiques après la catastrophe aérienne en
Ethiopie qui a fait 157 morts.
    "Par mesure de précaution, l'AESA a publié aujourd'hui une
directive de navigabilité, effective à 19h00 GMT, suspendant
toutes les opérations de vol de tous les modèles de Boeing 737-8
MAX et 737-9 MAX en Europe", a déclaré l'Agence européenne de la
sécurité aérienne (AESA), dont l'annonce avait été précédée par
des décisions unilatérales de la France, de l'Allemagne et du
Royaume-Uni parmi d'autres.
    L'Inde, via son ministère de l'aviation civile, a elle aussi
annoncé peu après qu'elle immobilisait avec effet immédiat tous
les 737 MAX "jusqu'à ce que des modifications et des mesures de
sécurité adéquates soient prises pour garantir leur utilisation
sûre".
    La décision des régulateurs européens constitue le revers le
plus sérieux pour Boeing  BA.N  après le crash de dimanche et
met la pression sur les régulateurs américains, très discrets
jusqu'ici.
    Le groupe de Chicago, premier constructeur aéronautique
mondial, a dit comprendre les décisions de ces différents pays
tout en réaffirmant "toute sa confiance" dans son monocouloir.
    Les causes de la tragédie de dimanche, cinq mois après la
chute d'un autre 737 MAX 8 ayant tué 189 personnes en Indonésie,
ne sont pas encore connues.
    L'enquête sur l'accident du Boeing de Lion Air en octobre
dernier n'a pas encore livré ses conclusions mais l'attention
s'est portée sur le rôle des systèmes informatiques à bord ainsi
que sur la formation des pilotes et la maintenance.
    Boeing a annoncé son intention d'actualiser ses logiciels
dans les prochaines semaines.
    Rien ne permet à ce stade d'établir un lien entre les deux
accidents, même si l'un et l'autre se sont produits peu après le
décollage.
    Sans faire explicitement référence aux événements, Donald
Trump s'est lamenté mardi de la complexité du pilotage des
avions modernes. "Je ne sais comment c'est pour vous, mais je ne
veux pas d'Albert Einstein comme pilote. Je veux des grands
professionnels de l'aviation qui soient capables de prendre
facilement et rapidement le contrôle d'un avion !", a tweeté le
président américain.
    
    TRENTE PAYS ENDEUILLÉS
    Donald Trump s'est ensuite entretenu avec le PDG de Boeing,
Dennis Muilenburg, a dit une source proche du dossier, sans plus
de détails.
    Avant l'annonce de l'AESA la Belgique, les Pays-Bas,
l'Italie, l'Irlande, l'Autriche et la Norvège avaient également
décidé une interdiction temporaire des vols de 737 MAX 8, tout
comme la Pologne et la Turquie. Singapour, l'Australie, la
Malaisie et Oman avaient auparavant fait des annonces
similaires, après la Chine et l'Indonésie lundi.
    Pour les experts, il est trop tôt pour spéculer sur les
causes de l'accident. La plupart résultent d'un enchaînement
unique de facteurs humains et techniques.
    Si elles sont exploitables, les boîtes noires de l'appareil
d'Ethiopian Airlines, retrouvées lundi, pourraient rapidement
livrer des éléments d'explication même si les enquêtes sur les
catastrophes aériennes durent généralement autour d'un an.
    Compte tenu des difficultés d'identification des corps sur
le site du crash, Ethiopian Airlines a estimé qu'il faudrait au
moins cinq jours avant de commencer à remettre les dépouilles
aux familles.
    Les 157 victimes - 149 passagers et huit membres d'équipage
- étaient d'une trentaine de nationalités. Parmi elles figurent
au moins 21 agents des Nations unies et neuf Français.
    "Nous sommes musulmans et devons enterrer nos morts
immédiatement", déplorait Noordin Mohamed, un Kenyan de 27 ans
dont la mère et le frère ont péri dans la catastrophe.
    "Perdre un frère et sa mère le même jour sans pouvoir
enterrer leurs corps est une grande souffrance", a-t-il dit à
Reuters à Nairobi où le vol était attendu.
    Le Boeing d'Ethiopian Airlines s'est écrasé dans un champ
dimanche peu après son décollage d'Addis-Abeba.
    
    BOEING POURSUIT SA CHUTE EN BOURSE
    Aux Etats-Unis, la Federal Aviation Administration (FAA), la
direction de l'aviation civile, a estimé que rien ne justifiait
dans l'immédiat l'immobilisation de tous les Boeing 737 MAX.
    Dan Elwell, son directeur, a déclaré qu'une enquête menée en
urgence ne montrait "aucun problème systémique de performances"
et ne justifiait donc pas "l'immobilisation de l'appareil".
    Si l'enquête en cours sur le crash d'Ethiopian Airlines
dimanche met au jour des problèmes de sécurité, la FAA "prendra
des mesures immédiates et appropriées", a-t-il ajouté.
    Plusieurs personnalités politiques américaines ont pourtant
réclamé une immobilisation provisoire de l'avion, parmi
lesquelles Ted Cruz, sénateur républicain qui préside la
sous-commission de l'aviation et de l'espace, l'ex-candidat
républicain à la présidentielle Mitt Romney et la sénatrice
démocrate Elizabeth Warren, candidature à l'investiture de son
parti pour l'élection de 2020.
    Mike Daniel, ancien enquêteur au bureau des accidents de la
FAA, juge prématuré de clouer au sol les 737 MAX. "Pour moi il
est presque surréaliste que certains régulateurs décident aussi
rapidement d'immobiliser l'appareil sans aucune information
factuelle de l'enquête", a-t-il dit à Reuters.
    A Wall Street, l'action Boeing a de nouveau chuté, terminant
la journée sur un repli de 6,15%. Sa baisse atteint ainsi de
11,5% depuis lundi matin, sa pire performance sur deux séances
depuis juillet 2009. La valeur boursière du groupe a ainsi fondu
de 26,65 milliards de dollars (23,6 milliards d'euros).
    La nouvelle version du 737, l'avion le plus vendu au monde,
est cruciale pour l'avenir de Boeing, qui en a 4.661 dans son
carnet de commandes.
    A Nairobi, le Programme des Nations Unies pour
l'Environnement (PNUE) a érigé un petit mémorial pour Victor
Tsang, un de ses agents qui a péri dans la catastrophe.
    "Bon voyage mon ami, à bientôt de l'autre côté", disait une
inscription dans le livre de condoléances posé à côté d'une
photo encadrée, d'un bouquet de fleurs et d'une bougie. En
milieu d'après-midi, 250 messages noircissaient déjà 23 pages du
livre.

 (avec Jamie Freed et Aradhana Aravindan à Singapour, Katharine
Houreld et Hereward Holland à Nairobi, Eric Johnson à Seattle,
James Pearson à Hanoï, Alexander Cornwell à Dubai, Heekyong Yang
à Seoul, Tracy Rucinski à Chicago et David Shepardson in
Washington, Véronique Tison pour le service français, édité par
Bertrand Boucey et Marc Angrand)
 

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