(AOF) - "Quel que soit le candidat victorieux et les majorités qui sortiront des urnes au Parlement, la campagne électorale a mis en évidence une division assez extrême de la société américaine sur des nombreux sujets. Aussi, selon les annonces des programmes, les conséquences pour l’économie mondiale et les relations internationales seront très différentes selon le(la) président(e) élu(e). Il est difficile d’identifier si les marchés ont vraiment fait un pari entre les deux candidats", explique Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez La Banque Postale AM.
"Néanmoins, le sentiment général est que les marchés ont plutôt basculé vers une victoire de D. Trump, notamment à la vue de certaines enquêtes d'opinion et des paris en ligne jusqu'à il y a quelques jours. Ceci expliquerait la montée des indices boursiers américains, avec des promesses de baisses d'impôts sur les sociétés, alors que les taux d'intérêt souverains américains ont pâti des craintes sur les déficits publics à venir et des possibles pressions inflationnistes que les politiques plus expansionnistes ainsi que les protectionnistes pourraient provoquer", poursuit-il.
Néanmoins, en même temps, les données économiques américaines ont montré qu'en général l'activité était bien plus résiliente qu'attendue portant l'appétit pour le risque et poussant les opérateurs à réviser leurs anticipations des baisses des taux d'intérêt de la Fed à moyen terme.
"Ce qui est certain est que, comme un paradoxe, les principaux indices boursiers américains sont toujours proches de leurs plus hauts historiques, alors que la volatilité (mesurée par la volatilité implicite sur les options sur le S&P) est restée à un niveau élevée comparée à son évolution au cours de l'année écoulée (22 contre 16 en moyenne depuis début 2023). Ceci est aussi vrai sur la volatilité calculée sur les obligations souveraines. Cette volatilité peut refléter en partie l'incertitude politique. Cette volatilité plus élevée dénote une certaine crainte pour l'avenir", fait savoir, par ailleurs, Sebastian Paris Horvitz.
Comme indiqué, l'économie a surpris par ses performances dernièrement. Ainsi, la première estimation de la croissance du PIB américain pour le troisième trimestre 2024, bien que ressortie légèrement en dessous des attentes, a montré une économie qui continue à progresser au-dessus de son potentiel, à 2,8% en rythme annualisé. Soit juste en dessous des 3% affichés au deuxième trimestre 2024.
Sans surprise, le premier moteur de la croissance a été la consommation des ménages, avec une croissance de 3,7% en rythme annualisé, soit une contribution à la croissance du PIB encore plus importante qu'au au deuxième trimestre 2024. Aussi, la dépense publique est restée robuste pendant le trimestre. Et, pour le troisième trimestre d'affilée, le commerce extérieur à contribué négativement à la croissance.
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