(AOF) - Walgreens Boots Alliance (-22,63% à 11,96 dollars) affiche la plus forte baisse du S&P500 après la présentation de ses résultats du troisième trimestre. A cette occupation, la chaîne américaine de pharmacies a abaissé son objectif de bénéfice par action pour 2024 à une fourchette de 2,80 à 2,95 dollar contre 3,20 à 3,35 dollars précédemment, "reflétant le contexte difficile du secteur pharmaceutique et une baisse de la consommation américaine pire que prévu". Le groupe se dit "en phase de redressement" face à des "vents contraires".
Walgreens annonce la finalisation d'un important programme pluriannuel d'optimisation qui supposera de fermer certains magasins américains peu performants. Le groupe se concentrera sur son cœur de métier, à savoir la vente de détail, avec un plan d'actions pour les pharmacies aux États-Unis, visant à offrir une expérience client et patient améliorée sur tous les canaux. Le CEO Tim Wentworth a précisé dans une interview au Wall Street Journal qu'il fermerait une part significative des 8600 magasins possédés par le groupe aux Etats-Unis.
Ce recentrage se fera au détriment de la branche soins et notamment du partenariat avec VillageMD. Cette société qui offre des soins primaires de haute qualité grâce à des modèles de soins basés sur les risques restera cependant un partenaire de Walgreens .
" Beaucoup de ces actions prendront du temps, mais je suis convaincu que nous disposons de la bonne équipe et de la bonne stratégie pour mener un redressement commercial pour le Walgreens dont nos clients et patients ont besoin", conclut le CEO Tim Wentworth.
Le bénéfice par action du 3e trimestre ressort à 0,63 dollar, en baisse de 36% sur un an contre un consensus de 0,71 dollar, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 2,6% à 36,4 milliards de dollars.
Le titre a déjà perdu 40% de sa valeur depuis le début de l'année.
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Deux grands défis pour le secteur
Le chiffre d'affaires des enseignes de la distribution a progressé de 6,6 % au troisième trimestre 2022 selon le panéliste IRI. Une telle performance n'avait pas été enregistrée depuis les confinements de 2020. Toutefois, depuis fin septembre, les volumes reculent suite à la hausse des prix. Les résultats des acteurs français, plutôt épargnés jusqu'à présent, devraient donc en pâtir. D'ailleurs, aux Etats-Unis, Walmart et Target ont lancé des avertissements sur leurs résultats.
Autre défi : la désorganisation logistique. D'après les données de NielsenIQ, le taux de ruptures a encore progressé dans les rayons pour atteindre 5,8 % fin octobre. Cela représente un manque à gagner de 3,5 milliards d'euros depuis le début de l'année. D'après Système U, ces troubles n'ont jamais été constatés depuis plus de cinquante ans. Les raisons sont multiples : à la fois climatiques, géopolitiques, logistiques, inflationnistes, et également liées aux comportements des consommateurs, qui stockent certains articles. En revanche la grève dans les raffineries paraît avoir eu peu d'impact car les enseignes sont parvenues à s'organiser.
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L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques
La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.
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