(AOF) - L'action Salesforce dévisse de 20,63% à 215,69 dollars, pesant lourdement sur l'indice Dow Jones, dont il occupe la dernière place. Le fournisseur de solutions de gestion de la relation client à distance devrait connaître sur le trimestre en cours la croissance des revenus la plus faible de son histoire. Interrogé par un analyste, le directeur opérationnel (COO) Brian Millham, a précisé que la situation était similaire à celle de la première partie de l'année dernière, avec la signature de contrats finalement plus petits qu'anticipé auparavant.
Certains ont en outre été repoussés après la fin du trimestre.
" Selon nous, le malaise est général et pas spécifique à Salesforce, et nous ne voyons pas de signes de reprise au second semestre ", prévient UBS en faisant référence au secteur des logiciels. L'analyste explique que " nous sommes toujours dans une phase de rationalisation des dépenses en logiciels à la suite du Covid ".
Sur la base d'une enquête dans le secteur, JPMorgan explique le ralentissement de la demande par 2 dynamiques : la réapparition du scénario de taux d'intérêts plus élevés pour plus longtemps " et " l'intelligence artificielle générative en tant que facteur perturbateur majeur ", ce qui pourrait entraîner une pause et une redéfinition des priorités dans les décisions relatives aux dépenses en matière d'informatique.
Les prévisions ressortent sous les attentes
Au premier trimestre, clos fin avril, de l'exercice 2025, la firme technologique américaine a généré un bénéfice net de 1,53 milliard de dollars, soit 1,56 dollar par action, contre un bénéfice net de 199 millions de dollars un an plus tôt à la même époque, soit 20 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 2,44 dollars, dépassant de 6 cents le consensus.
Sur la même période, les revenus de Salesforce ont progressé de 11% à 9,13 milliards de dollars contre 9,15 milliards attendus. Ils ont également augmenté de 11% hors impact des changes.
Au deuxième trimestre, Salesforce prévoit un bénéfice par action ajusté situé entre 2,34 dollars et 2,36 dollars pour des revenus en croissance de 7% à 8%, soit entre 9,20 et 9,25 milliards de dollars. Le consensus Bloomberg s'élève à respectivement 2,4 dollars et 9,35 milliards de dollars. La société n'a jamais connu une croissance si faible de son histoire.
Sur l'exercice 2025, le groupe cible des revenus entre 37,7 et 38 milliards de dollars, en progression de 8% à 9%. Le bénéfice par action ajusté est anticipé entre 9,86 dollars et 9,94 dollars contre de 9,68 dollars à 9,76 dollars auparavant.
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Belle dynamique
Selon le dernier classement Truffle 100, le chiffre d'affaires total du secteur en France a bondi de 15% l'an passé pour franchir la barre des 25 milliards d'euros. Le secteur a bénéficié d'un taux de croissance inédit et confirme sa reprise après la crise sanitaire. La croissance moyenne annuelle sur quinze ans est 12 fois plus élevée que celle du PIB ! Dassault Systèmes conserve la première place avec plus de 5,6 milliards d'euros de revenus l'an passé. Cegid, spécialiste des logiciels pour experts-comptables, et la fintech Murex se placent en seconde et troisième position avec respectivement 791 et 711 millions d'euros de chiffre d'affaires. La polarisation est une des caractéristiques du secteur : l'écart de chiffre d'affaires entre le 50e et le 100e éditeur s'est encore accru en 2022 pour atteindre près de 28 millions d'euros. Les performances ont été rehaussées car le taux de profitabilité (en pourcentage du chiffre d'affaires) est passé de 9,1 % à 10,4 %. Les perspectives sont bonnes car l'intelligence artificielle, perçue comme révolutionnaire, devrait tirer le marché en 2023, de même que la cybersécurité.
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En avant toute dans l'IA générative
Les entreprises du numérique ont déjà commencé à adapter leurs offres et leurs pratiques à cette évolution, qui mixe ChatGPT et système d'information. Les cas d'usage les plus développés portent sur les centres d'appels avec l'intervention des chatbots ou dans le marketing, pour générer du texte ou des images de façon automatique. Le potentiel est énorme et Accenture France ambitionne de réaliser 30% de son activité avec le créneau data & IA à horizon 2025. Leader mondial du marché, Accenture a annoncé 3 milliards de dollars d'investissement sur trois ans dans ce domaine, avec un doublement du nombre d'employés dédiés pour atteindre 80.000 (sur 738.000 au total). Quant au leader français du secteur, Capgemini, il vise un investissement de 2 milliards d'euros durant les trois prochaines années, et 60.000 collaborateurs spécialisés (sur 360.000 actuellement).
L'intelligence artificielle désormais régulée en Europe
Il a été tenté de trouver un équilibre entre la volonté de protéger les droits fondamentaux des citoyens et celle de ne pas brider le développement des start-up européennes. Les associations française et allemande des entreprises du numérique, Numeum et Bitkom, avaient d'ailleurs réclamé un règlement européen sur l'intelligence artificielle (AI Act) favorable à l'innovation pour l'IA en Europe et sans règles trop contraignantes, notamment pour les IA génératives. L'approche européenne consiste à imposer des obligations pour les systèmes d'IA à haut risque, classés de faible à inacceptable. Pour la réglementation de l'IA générative (les systèmes de type ChatGPT), l'UE a établi des exigences plus fortes pour les modèles les plus puissants.
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