(AOF) - Boeing (+0,86% à 190,53 dollars) a officialisé le départ de son président-directeur général Dave Calhoun à la fin de l'année 2024. "Il continuera à diriger Boeing tout au long de l'année afin de mener à bien le travail essentiel en cours pour stabiliser et positionner l'entreprise pour l'avenir", explique le constructeur aéronautique américain. Dave Calhoun l'a annoncé à travers une lettre adressée à ses employés. Dans celle-ci, il a rappelé que le constructeur aéronautique était dans la tourmente, suite à l'accident du vol 1282 d'Alaska Airlines en janvier dernier.
Un 737 Max 9 de cette compagnie aérienne américaine avait été forcé d'atterrir en urgence à la suite de la perte d'une porte d'évacuation.
"Nous devons continuer à répondre à cet accident avec humilité et en toute transparence. Nous devons également inculquer un engagement total en faveur de la sécurité et de la qualité à tous les niveaux de notre entreprise", déclare Dave Calhoun précisant que "le monde entier a les yeux rivés sur cette société".
Le constructeur aéronautique avait ensuite accumulé les déboires. Il y a 15 jours, un "problème technique" a été détecté à bord d'un appareil Boeing 787-9 de la compagnie chilienne Latam Airlines, lors du vol LA800 assurant la liaison Sydney - Auckland - Santiago. Un fort mouvement a été provoqué après que l'avion ait perdu de l'altitude.
Et début mars, un pneu d'un appareil Boeing 777 s'était détaché dans les airs et avait fini sa trajectoire dans un parking de l'aéroport de San Francisco en Californie, endommageant plusieurs voitures.
En parallèle du prochain départ de son PDG, le président du conseil d'administration de Boeing, Larry Kellner, a informé le conseil qu'il n'avait pas l'intention de se représenter à la prochaine assemblée générale des actionnaires.
Le conseil d'administration a donc élu Steve Mollenkopf pour succéder à Larry Kellner en tant que président indépendant. À ce titre, Steve Mollenkopf dirigera le processus de sélection du prochain PDG de Boeing.
Par ailleurs, Stan Deal, président-directeur général de Boeing Commercial Airplanes, prendra sa retraite. Stephanie Pope a été nommée pour le remplacer à compter d'aujourd'hui.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Des résultats à nouveau fragilisés pour les compagnies européennes
Alors que le carburant représente jusqu'à 35% de leurs coûts, les professionnels estiment que les compagnies aériennes européennes ne devraient pas revenir aux bénéfices avant 2023 ou 2024 au plus tôt. Ces acteurs prévoient que les prix de l'énergie resteraient élevés au moins jusqu'en 2023. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a annoncé une prévision de pertes cumulées de 9,7 milliards de dollars en 2022 pour les compagnies aériennes à travers le monde il faudra encore attendre 2023 pour voir le retour aux bénéfices à l'échelle globale du fait notamment de la flambée des coûts du pétrole et de la hausse des coûts de main-d'œuvre. Point positif : la demande de voyage semble résister aux incertitudes provoquées par la situation économique et politique internationale. Toutefois les incertitudes concernant le Covid, la guerre en Ukraine, ainsi que la hausse des prix renforcent les réservations de dernière minute. Selon l'Iata, seulement 8 % des réservations internationales passées fin mai allaient au-delà de septembre.
Le climat social se dégrade dans les compagnies low-cost
Ces compagnies bénéficient d'un redémarrage très fort. Elles avaient déjà réussi à accaparer 40% du trafic aérien en 2021, cette proportion pouvant même monter à 50% cette année. Toutefois des mouvements de grève ont affecté l'activité de Volotea, d'EasyJet et de Ryanair, avec des confrontations sur les rémunérations et les conditions de travail. De façon générale, le secteur se heurte à une pénurie de personnel. Après avoir coupé sévèrement dans leurs effectifs en 2020 et 2021, les compagnies et les aéroports doivent recruter urgemment pour accompagner le redécollage de l'activité.
La fin d'un duopole ?
Depuis plusieurs décennies l'américain Boeing et l'européen Airbus se partagent 99% du marché mondial des avions de ligne de plus de 110 sièges. Ce marché pèse plus de 100 milliards de dollars par an. Néanmoins ce duopole paraît fragilisé en 2022 pour plusieurs raisons. D'abord, pour la première fois, deux avions monocouloirs moyen-courriers, le C919 du chinois Comac et le MC-21 du russe Irkut, s'apprêtent à entrer en service. A cela s'ajoute la crise du Boeing 737 MAX. Avec l'arrêt des livraisons de cet avion entre 2019 et 2021, l'équilibre de production a été rompu. En 2021 Boeing a affiché 340 livraisons, Airbus restant largement en tête, avec 611.
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