La Syrie ne participera pas aux réunions prévues à Paris avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), mouvement à dominante kurde, a rapporté samedi l'agence de presse officielle Sana, citant une source gouvernementale, ce qui jette un doute sur un accord d'intégration signé par les deux parties en mars.
Selon cette source, un forum organisé vendredi par les FDS, mouvement soutenu par les Etats-Unis, a appelé à la révision de la déclaration constitutionnelle publiée en début d'année par le président syrien par intérim, Ahmed al Charaa. Celui-ci a pris la tête du pays à la suite de la chute en décembre dernier du président Bachar al Assad, chassé du pouvoir par une coalition de rebelles.
La source précise que cet appel enfreint l'accord passé en mars entre le gouvernement syrien et le groupe pour intégrer les entités contrôlées par les FDS dans les institutions du nouvel Etat syrien. Les participants au forum ont également critiqué le nouveau gouvernement syrien à la suite des heurts survenus en juillet dans la province de Soueida, dans le sud de la Syrie.
"La déclaration constitutionnelle actuelle ne répond pas aux aspirations du peuple syrien (...) elle devrait être révisée pour garantir un processus participatif plus large et une représentation équitable dans la période de transition", peut-on lire dans le communiqué final publié à l'issue de ce forum.
L'accord de mars vise à reconstruire un pays fracturé par 14 années de guerre, ouvrant la voie à la fusion des forces dirigées par les Kurdes qui contrôlent un quart de la Syrie. Le texte ne précise toutefois pas la manière dont les FDS seraient fusionnées avec les forces armées syriennes. Les FDS ont précédemment déclaré que leurs forces devaient adhérer en bloc, tandis que Damas souhaite qu'elles adhèrent individuellement.
Damas ne participera pas à des négociations avec quiconque cherche à "faire revivre l'ère de l'ancienne région", indique la source à l'agence Sana.
Selon elle, le forum ressemblait à une tentative de présentation de propositions contraires à l'accord de mars.
L'agence ne donne pas d'autres détails sur ces réunions prévues à Paris qui n'avaient jusqu'ici jamais été rendues publiques. Ahmed al Charaa a été reçu à Paris par Emmanuel Macron en mai dernier.
Selon la source, les FDS sont soupçonnés d'héberger des "personnalités séparatistes engagées dans des actes hostiles".
Le conflit en cours est le dernier en date entre le gouvernement syrien et les FDS après des affrontements entre le groupe et les forces gouvernementales au début du mois.
(Reportage Menna Alaa El-Din et Ahmed Tolba, version française Claude Chendjou)
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