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La revue de la BCE ne va pas clore le débat sur immobilier et inflation-sources
information fournie par Reuters 11/02/2020 à 15:46

    FRANCFORT, 11 février (Reuters) - La revue stratégique
engagée par la Banque centrale européenne (BCE) ne devrait pas
permettre de trancher le débat en cours sur la prise en compte
des prix immobiliers dans le calcul de l'inflation, a-t-on
appris de quatre sources proches des discussions. 
    Le coût du logement pour les propriétaires occupants est
pour l'instant exclu du calcul de l'évolution des prix dans la
zone euro, un achat immobilier étant considéré comme un
investissement et non comme une dépense de consommation.
    Mais certains responsables de la BCE, dont Christine
Lagarde, sa présidente, estiment qu'en raison de ce mode de
calcul les indices actuels d'inflation manquent de précision. 
    Des déclarations récentes de l'économiste en chef de la BCE,
Philip Lane, et du président de la Bundesbank allemande, Jens
Weidmann, en faveur d'une meilleure prise en compte du coût du
logement dans la mesure de l'inflation ont renforcé, chez
certains observateurs, le sentiment que la BCE profitera de la
revue stratégique en cours, la première depuis 2003, pour
modifier le mode de calcul de l'évolution des prix. 
    Mais les quatre personnes interrogées, directement informées
de l'évolution des débats, ont expliqué que la question était
trop complexe pour être résolue rapidement et qu'une
modification éventuelle aurait peu de sens dans une phase de
maturité du cycle économique, généralement annonciatrice d'un
ralentissement des prix immobiliers.
    Ces derniers ayant tendance à évoluer de manière
disproportionnée en phase de forte croissance comme en phase de
récession, ils peuvent amplifier la hausse ou la baisse des prix
dans leur ensemble. Ils sont en outre difficiles à collecter,
d'où un décalage dans le temps important qui peut nuire à la
fiabilité de la mesure globale des prix.
    
    LA BCE POURRAIT INCITER EUROSTAT À AGIR
    Le mieux que puisse faire la BCE est donc de faire pression
sur Eurostat, l'agence statistique de l'Union européenne, et sa
revue stratégique devrait simplement lui donner l'occasion
d'exprimer son insatisfaction quant à la qualité des données
actuelles en matière d'inflation, ont ajouté les sources.
    Christine Lagarde pourrait utiliser les conclusions de la
revue stratégique, qui s'appuieront sur des avis de
spécialistes, pour inciter la Commission européenne et Eurostat
à agir, même si la démarche prend plusieurs années, ont-elles
ajouté. 
    La prise en compte de l'immobilier dans le calcul de
l'inflation pourrait faire monter celle-ci de 0,2 à 0,3 point de
pourcentage en période de hausse des prix des logements, ont
expliqué les sources. A l'inverse, la baisse du marché
immobilier en période de ralentissement économique ou de
récession pourrait freiner l'évolution globale des prix.
    La BCE et Eurostat ont refusé de commenter ces informations.
    Pour l'instant, les prix de l'immobilier ne constituent que
6,5% du panier de référence utilisé par Eurostat pour calculer
l'indice d'inflation européen harmonisé IPCH, alors qu'ils
représentent 20% de l'indice d'inflation aux Etats-Unis
privilégié par la Réserve fédérale.
    La BCE pourrait choisir de prendre comme référence un autre
indice que l'IPCH mais les sources ont écarté cette piste,
estimant qu'elle nuirait à la transparence et à la crédibilité
de la politique monétaire. 
    

 (Balazs Koranyi et Francesco Canepa, version française Marc
Angrand)
 

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