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La fuite des capitaux hors de Chine profite aux marchés européens et américains (Swiss Life AM)
information fournie par Boursorama07/10/2015 à 09:43

La fuite des capitaux hors de Chine profiterait aux marchés européens et américains, explique Swiss Life AM.

La fuite des capitaux hors de Chine profiterait aux marchés européens et américains, explique Swiss Life AM.

La défiance vis-à-vis de l'économie chinoise, après avoir pénalisé les marchés européens et américains cet été, est en train de leur profiter indirectement, explique Swiss Life AM. En cause : la fuite des capitaux hors de Chine vers des places plus sûres.

Les marchés européens connaissent un net rebond depuis le début de la semaine, sans que celui-ci parvienne très clairement à s'expliquer à partir de raisons fondamentales. Après un rebond de 3,54% lundi 5 octobre, le CAC40 s'est adjugé 0,95% mardi. Les nouvelles moroses sur l'industrie chinoise sont pourtant toujours nombreuses, sans parler des révisions à la baisse de la croissance mondiale pour cette année, toujours d'actualité.

Si les marchés européens et américains connaissent une embellie ces derniers jours, c'est peut-être tout simplement pour des raisons de flux de capitaux vers ces deux continents, au détriment des pays émergents et de la Chine. Tel est en tout cas ce que suggère une note publiée aujourd'hui par Swiss Life AM, qui décrit les mouvements de capitaux actuellement à l'œuvre entre les grandes régions du monde. Un renversement de perspective assez intéressant à avoir en tête : les doutes sur la Chine, après avoir été un sujet d'angoisse cet été sur les marchés, sont-ils en train de devenir un facteur de soutien pour les actions européennes ?

Chine : un ralentissement réel, impactant l'ensemble de l'Asie

Le ralentissement de l'économie chinoise est réel et son impact est loin d'être anodin, souligne Swiss Life AM, qui rappelle que « le pays contribue pour un tiers à la croissance annuelle mondiale et pèse 17% du total du PIB. Une baisse d'un point de pourcentage de la croissance chinoise coûte 0,2 point de pourcentage à la croissance globale ». Le chiffre est non négligeable, alors que les estimations des économistes divergent fortement sur le rythme de croissance « réel » du pays, supposé se trouver non pas à 7%, mais quelque part entre 2% et 6%.

Le tassement de la croissance chinoise est d'autant plus important que « les marchés émergents, dont certains sont déjà confrontés à des difficultés structurelles, y sont les plus vulnérables », poursuit Swiss Life AM. La société de gestion ajoute : « C'est en particulier le cas de la Corée du Sud, de Singapour, de Hong Kong et des "Tigres" asiatiques (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Vietnam, Philippines), partenaires commerciaux de proximité du géant chinois, et des pays d'Amérique latine, pour qui la Chine représente la première destination d'export de matières premières ».

Europe et Etats-Unis : peu d'impact

Pour autant, comme cela a déjà été souligné par d'autres sociétés de gestion comme JP Morgan , Fidelity ou Amplegest , la crise chinoises et des émergents n'impliquerait que modérément l'Europe et les Etats-Unis.

« Les économies développées sont, elles, relativement épargnées », affirme en effet Swiss Life AM, qui explique que « La Chine n'a pas un poids disproportionné dans les exportations occidentales. Pour la zone euro, cette destination compte pour seulement 1% de son PIB. La situation chinoise pèse certes sur la demande énergétique mondiale et pénalise les revenus des pays exportateurs, mais il faut aussi retenir que le déclin des cours des matières premières profite par ailleurs à l'amélioration du pouvoir d'achat des consommateurs européens et américains ».

La fuite des capitaux hors de Chine profite aux marchés les plus "sûrs"

Mais surtout, ce qui intéresse Swiss Life AM, ce sont les flux de capitaux entre la Chine et l'Occident. « Au cours de la dernière décennie, la Banque populaire de Chine a accumulé des réserves de change phénoménales (qui s'élevaient à 4 000 milliards de dollars à l'été 2014, contre 3 560 à la fin du mois d'août dernier !) via la non convertibilité du yuan et l'obligation pour les exportateurs chinois de mettre en dépôt leurs devises étrangères », rappelle tout d'abord la société de gestion.

Or, ces réserves sont en train de diminuer rapidement, comme l'indique le chiffre précédemment mentionné. « Dépassée par la force des pressions vendeuses sur le yuan qu'elle a elle-même causée, la banque centrale a tenté tant bien que mal d'amortir les sorties de capitaux d'investisseurs domestiques », commente Swiss Life AM, expliquant la baisse des réserves chinoises pour soutenir l'économie domestique.

Dans le même temps, « les investisseurs privés chinois (…), traditionnellement fidèles au marché financier domestique, ont réalloué leurs capitaux à l'extérieur du pays. Loin d'être un simple arbitrage à court-terme, cette tendance est toujours vigoureuse plus d'un mois après le crash d'août », poursuit la société de gestion.

Swiss Life AM conclut : « Ce double redéploiement est donc en train de soutenir l'investissement dans les marchés boursiers européen et américain (…) », expliquant éventuellement leur récent rebond

La société de gestion ajoute : « Autre enseignement, il faut s'attendre à une recrudescence du bellicisme monétaire à l'échelle mondiale. La dévaluation du yuan pèse sur les économies des autres régions. Elle engendrera une réponse forte de leurs banques centrales (…). La Réserve fédérale américaine a déjà pris la mesure de ces évolutions et des craintes suscitées par le ralentissement chinois en reportant le relèvement de ses taux directeurs, initialement attendu en septembre, malgré la robustesse de l'économie américaine (…). En Europe, la BCE se donne la possibilité de prolonger son programme d'assouplissement quantitatif au-delà de septembre 2016 et de déployer de nouvelles mesures ultra-accommodantes ». Ce dernier élément, de plus en plus évoqué sur les marchés bien qu'il reste très flou, peut aussi être une raison du récent rebond des marchés boursiers européens.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

6 commentaires

  • 07 octobre10:08

    Une petite pensée, la crise des «subprimes» il ne fallait surtout pas s'inquiéter...


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