
La "clause Weinstein" prend de l’ampleur à Wall Street
Le célèbre producteur Harvey Weinstein, accusé de viols et d'agressions sexuelles, prête malgré lui son nom à une nouvelle disposition surnommée la "clause Weinstein". Introduite ces derniers mois dans plusieurs contrats d'achats d'entreprises, elle garantit aux investisseurs que la société convoitée ne couvre pas de scandale sexuel. Un moyen de se prémunir contre les risques financiers.
Le mouvement MeToo aura donc eu des répercussions jusque dans les bureaux de Wall Street. Selon l’agence de presse Bloomberg, une nouvelle clause est apparue ces derniers mois dans les contrats d’affaires. Son nom ? La "clause Weinstein" du nom du producteur, accusé de viols et agressions sexuelles par de multiples actrices. Inculpé pour viol, il pourrait être prochainement poursuivi pour trafic sexuel par l’actrice britannique Kadian Noble.
Une clause pour se prémunir des scandales sexuels
Pour se prémunir de ces scandales dans le cas du rachat d’une société, les conseillers financiers et avocats de Wall Street ont introduit une clause qui garantit à l’acquéreur qu’aucun scandale sexuel ne touche l’entreprise qu’il convoite. "À notre connaissance, au sein de la société rachetée, aucune accusation de harcèlement sexuel n’a visé un quelconque directeur, administrateur ou cadre (…)", déclare ainsi dans son contrat la société de tapas Bartecas racheté en juin par le groupe Del Frisco’s.
Au total, Bloomberg a dénombré sept rachats ayant introduit cette clause Weinstein. Le PDG de la banque d’affaires Drake Star Partners, Gregory Bedrosian, a ainsi affirmé à Bloomberg l’avoir introduit dans plusieurs de ces contrats. Dans certains cas, cette clause peut permettre aux investisseurs de récupérer une partie ou en totalité l’argent qu’ils ont déboursé si un scandale sexuel survenait dans la société rachetée.
Le harcèlement sexuel, un risque financier
Cette clause fait écho à d’autres initiatives prises ces derniers mois dans le monde de la finance. En juin, l’immense fonds de pension américain Calpers, qui gère 355 milliards de dollars d’actifs, a demandé aux sociétés de gestion de dévoiler les affaires de harcèlement en cours et passées.
De même, le Lacera, Los Angeles County Employees Retirement Association, qui gère 56 milliards de dollars, a d’ailleurs ajouté les risques de harcèlement sexuel dans ses contrats de gestion. Les violences sexuelles deviennent un risque financier pour les entreprises.
Marina Fabre @fabre_marina
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