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La BCE change l'évaluation des risques, à la baisse
information fournie par Reuters 24/01/2019 à 16:11

    * Pas de hausse de taux avant au moins l'été
    * Mario Draghi juge les risques orientés à la baisse
    * Les salaires devraient soutenir l'inflation, juge-t-il
    * La BCE peut attendre avant d'agir

 (Actualisé avec la conférence de presse de Mario Draghi)
    par Balazs Koranyi et Francesco Canepa
    FRANCFORT, 24 janvier (Reuters) - La Banque centrale
européenne (BCE) a laissé sa politique monétaire inchangée
jeudi, comme attendu, mais son président Mario Draghi a reconnu
que les risques pour la croissance de la zone euro étaient
désormais orientés à la baisse.
    L'économie de la zone euro connaît actuellement son plus
fort ralentissement depuis cinq ans, ce qui soulève des
interrogations quant à la capacité de la BCE à relever ses taux,
pour la première fois depuis dix ans, dans le courant de
l'année, comme elle le souhaite.
    L'institut d'émission a confirmé jeudi son intention
d'attendre au moins l'été avant d'envisager un relèvement de
taux. Le taux de la facilité de dépôt, qui pourrait être le
premier modifié, reste fixé à -0,40%, le taux de refinancement à
zéro et le taux de la facilité de prêt marginal à 0,25%.
    Si la prévision sur les taux n'a pas été modifiée, les
commentaires de Mario Draghi devraient alimenter les
anticipations du marché quant à une normalisation plus tardive
que prévu de la politique monétaire.
    "Les risques entourant les perspectives de croissance de la
zone euro se sont orientés à la baisse en raison de la
persistance des incertitudes liées aux facteurs géopolitiques et
à la menace du protectionnisme, des vulnérabilités dans les
marchés émergents et de la volatilité des marchés financiers", a
dit Draghi, lors de la conférence de presse qui a suivi la
réunion du Conseil des gouverneurs.
    "Le rythme de croissance à court terme devrait être plus
faible qu'anticipé". 
    Mario Draghi a toutefois estimé qu'il n'était pas nécessaire
de modifier la politique monétaire pour le moment, arguant de la
solidité du marché du travail dans la zone euro et de la hausse
des salaires, qui devrait soutenir l'inflation sous-jacente à
moyen terme. 
    "Le facteur clé pour l'évaluation est la persistance de
l'incertitude", a-t-il expliqué, ajoutant être confiant sur le
fait que ces incertitudes - de l'issue des négociations sur le
Brexit au ralentissement économique de la Chine en passant par
la montée du protectionnisme - n'étaient pas ignorées. 
    "Le Conseil des gouverneurs va se donner plus de temps pour
évaluer dans quelle mesure ces facteurs de risque ont affecté la
confiance et nous aurons une autre discussion en mars lorsque
nous aurons aussi les nouvelles projections (économiques des
équipes de la BCE)", a indiqué Mario Draghi.
    Le président de la BCE a précisé que le Conseil des
gouverneurs avait été unanime sur l'analyse de l'évolution de la
balance des risques et des facteurs expliquant ce changement. 
    Interrogé sur la mise en oeuvre de nouvelles opérations de
financement à long terme (LTRO) au bénéfice du secteur bancaire,
Mario Draghi a expliqué que cela avait été évoqué par plusieurs
membres du Conseil sans qu'une décision soit arrêtée.
 
    La révision de l'évaluation des risques est perçue comme un
premier pas de la BCE vers la reconnaissance d'un ralentissement
de la croissance plus marqué qu'anticipé par ses services et une
révision de ses prévisions économiques pourrait alimenter les
attentes sur d'éventuelles mesures de politique monétaire.
 
    Face aux multiples indicateurs suggérant ces dernières
semaines une décélération de la croissance dans la zone euro,
les marchés financiers ont eux-mêmes revu à la baisse leurs
anticipations d'évolution des taux et n'attendent désormais un
premier relèvement qu'à la mi-2020.
    Une enquête Reuters publiée cette semaine donne, selon les
économistes interrogés, une première hausse des taux au
quatrième trimestre.  
    Cela étant, certains responsables monétaires n'étaient pas
favorables, par le passé, à une modification de l'évaluation des
risques dans la mesure où elle amènerait les marchés à anticiper
une action monétaire franche de la BCE, à laquelle elle n'est
pas préparée après avoir le mois dernier mis un terme à son
massif programme d'assouplissement quantitatif (QE).
    Une modification du pilotage des anticipations sans décision
d'ordre monétaire donnerait l'impression que la politique
monétaire n'est pas en phase avec l'évaluation que font les
responsables monétaire de la situation économique.
    Sur le marché des changes, l'euro a creusé ses pertes après
l'annonce du changement de perception des risques par la BCE
mais il a réduit son repli par la suite après l'évocation
d'opérations de LTRO. 
    A l'issue de la conférence de presse de Mario Draghi, l'euro
évoluait à 1,1370 dollar, en baisse de 0,1%, après un creux en
séance à 1,1305.   EUR= . 
    
    VOIR AUSSI:
    Principaux extraits de la conférence de presse de Mario
Draghi  
    
    

 (Marc Angrand et Blandine Hénault pour le service français,
édité par Wilfrid Exbrayat)
 

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