(Actualisé avec précisions, détails, contexte)
par Dominique Patton
L'Oréal OREP.PA a averti mardi que l'accord commercial entre l'UE et Washington serait coûteux et que le fabricant de cosmétiques ferait pression pour obtenir des exemptions tarifaires, alors qu'il a fait état d'une amélioration de la demande pour ses produits de maquillage et de soins capillaires sur le marché clé des États-Unis.
Les ventes du groupe basé à Paris, qui possède les marques de maquillage Maybelline et de soins pour la peau CeraVe, ont atteint 10,74 milliards d'euros au cours de la période allant d'avril à fin juin, en hausse de 2,4% à périmètre constant.
Elles ressortent toutefois en-deçà des attentes des analystes, qui tablaient sur une croissance trimestrielle de 2,9%, selon un consensus Visible Alpha cité par Jefferies, la croissance ayant ralenti plus que prévu en Europe et la demande liée au tourisme ayant été morose en Asie.
La reprise aux États-Unis, un léger rebond en Chine et une croissance à deux chiffres sur les marchés émergents ont contribué à compenser le ralentissement en Europe, qui représente un tiers des ventes mais qui a moins profité de la baisse de l'inflation.
La croissance sous-jacente, c'est-à-dire ajustée après élimination de l'impact de la mise en place progressive d'un nouveau système informatique, s'est élevée à 3,7%, a déclaré la société.
La croissance du marché de produits cosmétiques a connu un ralentissement marqué au cours des derniers trimestres par rapport aux records atteints après la pandémie de COVID-19, lorsque l'inflation avait contribué à la hausse des valeurs des ventes.
Le secteur, et en particulier l'activité liée aux parfums, principalement produits en Europe, est désormais confronté à une hausse des coûts due aux droits de douane imposés par le président américain Donald Trump.
"Je ne pense pas que ce soit un bon accord", a-t-il déclaré à Reuters dans une interview, faisant référence à l'accord commercial annoncé dimanche par Washington et Bruxelles imposant un droit de douane de 15% sur les importations de produits européens aux Etats-Unis.
"Nous allons écrire à tous les dirigeants et négociateurs européens pour voir s'il existe une faille dont nous pourrions tirer parti, car au final, cela va coûter cher", a-t-il ajouté.
L'Oréal, qui importe d'Europe environ 30% de ses produits aux États-Unis, pourrait augmenter ses prix et transférer une plus grande partie de sa production vers ce pays où il possède quatre sites, mais attend la fin des négociations entre la Maison blanche et le reste de pays concernés par les surtaxes américaines avant de prendre une décision, a-t-il précisé.
La croissance aux États-Unis s'est par ailleurs accélérée au deuxième trimestre, grâce à "un peu moins d'incertitude", ainsi qu'au lancement de nouveaux produits de maquillage et de soins capillaires, a déclaré Nicolas Hieronimus.
La Chine, cependant, "ne connaît pas vraiment de reprise", même si L'Oréal y a enregistré une croissance de ses ventes pour la première fois depuis un an, a-t-il dit.
(Reportage Dominique Patton, version française Diana Mandia, édité par Augustin Turpin)
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