Des dizaines de milliers de Hongrois ont manifesté samedi à Budapest contre la politique répressive du Premier ministre Viktor Orban à l'encontre de la presse et des ONG, tandis que le chef du parti d'opposition Tisza, en plein essor, leur a promis de mettre fin aux 15 ans de règne du chef du gouvernement.
Ancien ministre, Peter Magyar a lancé il y a un an Tisza - le nom du deuxième fleuve de Hongrie - qui devance dans les sondages d'intention de vote le Fidesz de Viktor Orban à un an des prochaines élections législatives, alors que l'économie est en pleine crise.
Déjà en campagne, le Premier ministre, qui ferraille depuis des années avec l'UE sur le respect de l'État de droit, a promis samedi de débarrasser la Hongrie de ce qu'il appelle une "armée de l'ombre" composée d'ONG, de journalistes, de juges et de politiciens qui bénéficient selon lui de financements de Bruxelles et des États-Unis.
"Après les célébrations d'aujourd'hui, viendra le grand nettoyage de Pâques, car les insectes ont survécu à l'hiver", a dit Viktor Orban lors d'un rassemblement organisé à l'occasion de la fête nationale hongroise. "Nous allons éliminer toute l'armée de l'ombre."
Le Fidesz a proposé cette semaine d'amender la Constitution pour pouvoir expulser les binationaux qui représentent selon le pouvoir une menace pour la souveraineté de la Hongrie.
Plus de 50.000 personnes ont bravé le froid et la pluie pour dénoncer la politique liberticide de Viktor Orban aux cris de "la Tisza est en crue".
"Ceux qui trompent leur propre nation devraient finir dans les poubelles de l'histoire", a lancé Peter Magyar devant la foule rassemblée dans le centre de Budapest.
"Notre heure est venue", a-t-il assuré, en s'engageant à interroger les Hongrois sur douze sujets économiques et politiques clés afin d'entendre la "voix de la nation".
(Reportage de Krisztina Than; version française Tangi Salaün)
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