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L'OMC juge que l'UE continue à subventionner l'Airbus A350
information fournie par Reuters 03/12/2019 à 02:52

 (Ajoute communiqué du Bureau du représentant américain au
Commerce §13-14)
    par Tim Hepher et Philip Blenkinsop
    PARIS/BRUXELLES, 3 décembre (Reuters) - L'Organisation
mondiale du commerce (OMC) a estimé lundi que contrairement à
ses affirmations, l'Union européenne continuait à subventionner
Airbus  AIR.PA , donnant raison aux Etats-Unis qui ont imposé
des mesures de rétorsion à l'UE sur ce dossier. 
    Dans un rapport, le groupe spécial de l'OMC chargé
d'examiner les mesures de mise en conformité prises par
l'avionneur et par l'UE observe que l'A380 et l'A350 bénéficient
toujours de prêts gouvernementaux accordés par le passé.
    Il juge que les Européens n'ont toujours pas pris les
"mesures appropriées pour éliminer les effets défavorables" de
ces subventions qui constituent une entrave "réelle et
substantielle" aux règles de la concurrence.
    Dans le cadre de ce contentieux vieux de 15 ans, l'OMC a
autorisé en octobre les Etats-Unis à taxer 7,5 milliards de
dollars (6,7 milliards d'euros) de produits industriels et
agricoles importés d'Union européenne comme le vin français, le
fromage italien ou le whisky écossais.  
    L'UE attend une décision de l'OMC dans une affaire similaire
concernant des subventions accordées à Boeing  BA.N , qui doit
être jugée au printemps, tout en appelant à un règlement
international négocié du problème.    
    Dans ses conclusions publiées lundi, les trois membres du
groupe de mise en conformité rejettent l'argument européen selon
lequel la récente décision d'Airbus de mettre fin à la
production de son très gros porteur A380 signifie que l'appareil
ne peut plus être considéré comme une menace pour Boeing. 
    L'OMC ne juge plus que l'A380 a provoqué une baisse des
ventes de Boeing mais considère toujours que le plus gros avion
du monde continuera à réduire la part de marché de Boeing
jusqu'à l'arrêt total de sa production, annoncé par Airbus pour
la mi-2021.
    Concernant l'A350, l'organisation basée à Genève estime que
l'appareil a à la fois pesé sur le chiffre d'affaires de Boeing
et réduit les perspectives de part de marché de l'avionneur
américain sur le marché des biréacteurs long-courriers.
    
    AIRBUS RÉCLAME UNE BAISSE DES TAXES
    La Commission européenne a dit avoir pris note du rapport,
tout en relevant un certain nombre d'erreurs juridiques.
    L'exécutif bruxellois, dont le nouveau commissaire au
Commerce, l'Irlandais Phil Hogan, a pris ses fonctions dimanche,
examine les prochaines étapes, y compris la possibilité de
déposer un nouveau recours. 
    Selon des sources européennes, la décision de l'OMC de ne
plus considérer que l'A380 fait baisser le chiffre d'affaires de
Boeing a pour conséquence un abaissement du plafond des mesures
de rétorsion américaines auxquelles l'OMC a donné son feu vert
en octobre. 
    Dans un communiqué, Airbus a déclaré que les Etats-Unis
devraient réduire d'environ 2 milliards de dollars le montant
des taxes qu'ils ont imposées en octobre.
    A Washington, le Bureau du représentant américain au
Commerce (USTR) a indiqué n'avoir vu dans le rapport de l'OMC
aucun élément ne justifiant que les Etats-Unis réduisent les
taxes douanières qu'ils ont décidées en rétorsion.
    "Il n'y a donc aucun fondement aux affirmations d'Airbus
selon lesquelles le rapport 'laisse entendre' que les
contre-mesures américaines devraient être réduites de 2
milliards de dollars", a dit un porte-parole de l'USTR.
    De sources américaines, on juge que ces calculs ne sont pas
pertinents, en arguant que seul le respect total par l'UE des
recommandations de l'OMC, ou un accord négocié entre Bruxelles
et Washington, serait à même d'annuler le feu vert de l'OMC à
des sanctions. 
    L'Union européenne comme les Etats-Unis peuvent faire appel
de la décision de l'OMC mais ces recours risquent de tomber dans
un vide juridique.
    L'Organe d'appel de l'OMC, qui examine les recours, cessera
de fonctionner le 10 décembre, les Etats-Unis refusant de
remplacer les juges qui y siègent.

 (avec Andrea Shalal à Washington; version française
Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean
Terzian)
 

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