
L'hebdo des marchés d'Amundi
Inflation, politiques des banques centrales, prévisions de croissance… ce qu'il faut retenir de l'actualité cette semaine.
L'inflation reste le problème majeur des banques centrales. L'inflation accélère de nouveau en mai, atteignant aux Etats-Unis et en zone euro de nouveaux records (8,6% et 8,1% respectivement). Les banques centrales devraient, selon nous, rester offensives tant que l'inflation surprendra à la hausse et elles restent beaucoup plus concentrées sur le risque de désancrage des anticipations d'inflation que sur les risques baissiers pesant sur la croissance.
Cependant,
la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) s
ont dans des positions différentes. La situation est particulièrement délicate pour la BCE. La zone euro est confrontée à une série de chocs d'offre négatifs (la hausse des prix de l'énergie et les problèmes de chaîne d'approvisionnement) générés à l'étranger et créant des pressions à la hausse importantes et persistantes sur l'inflation à court terme. Toutefois, en frappant les revenus réels, la confiance et donc la demande intérieure, ces chocs pourraient faire dérailler la reprise. La BCE doit lutter contre l'inflation induite par les coûts sans nuire à la croissance. En outre, la BCE devra maintenir un faible coût de financement pour les pays très endettés. Les spreads (écarts entre deux taux) sur les pays périphériques ont bondi depuis que le marché a commencé à anticiper le début d'un nouveau cycle de hausse dans la zone euro. Ces niveaux peuvent constituer une entrave à la transmission de la politique et nécessitent une surveillance étroite.
Après une réunion d'urgence le 15 juin, la BCE a annoncé le déploiement de la boîte à outils anti-fragmentation pour contenir la hausse des spreads. Le coût de la dette ne peut pas être supérieur à la croissance nominale, sur longue période, pour les pays très endettés.
L'inflation américaine
est, quant à elle, également tirée par une forte demande. L'économie américaine tourne à plein régime. La Fed veut resserrer les conditions de financement pour ralentir la demande. Le comité de politique monétaire (FOMC) a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base en juin – la plus forte hausse depuis 1994 – avec une fourchette cible désormais de 1,5% à 1,75%. Nous prévoyons une inflation forte le mois prochain et nous nous attendons donc à ce que la Fed relève à nouveau ses taux de 75 points de base en juillet. Au-delà, nous prévoyons une hausse de 50 points de base en septembre et un retour à des hausses de 25 points de base en novembre avant de culminer à 3,75% début 2023. Dans l'ensemble, le FOMC a annoncé un resserrement plus marqué du taux directeur jusqu'en 2023 et la nécessité probable d'une politique monétaire restrictive pour lutter contre l'inflation.
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