
Le graphique de l'indice boursier allemand DAX est photographié à la bourse de Francfort
par Diana Mandia
Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi après une séance perturbée par l'actualité allemande, Friedrich Merz ayant finalement été élu chancelier par le Bundestag après avoir échoué lors du premier tour de scrutin, à la surprise générale, à obtenir le soutien d'une majorité de députés.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,40% à 7.696,92 points. À Francfort, le Dax a fini en baisse de 0,46% et à Londres, le FTSE 100, seule exception parmi les principaux indices, a grappillé 0,01%.
L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,41%, le FTSEurofirst 300 a abandonné 0,29% et le Stoxx 600 a perdu 0,23%.
La politique allemande a fait des remous mardi lors d'une séance qui s'annonçait plutôt calme en attendant les réunions des banques centrales américaine et britannique.
Bien que Friedrich Merz, qui a mené le bloc conservateur CDU/CSU à la victoire lors des élections de février, ait finalement été élu chancelier, les marchés d'actions ne se sont pas remis du recul provoqué par un premier revers inattendu dans la matinée, qui a suscité des craintes quant aux éventuelles difficultés de mettre en oeuvre une politique budgétaire plus souple pour relancer la première économie de la zone euro.
Friedrich Merz et les sociaux-démocrates se sont mis d'accord en mars sur la création d'un fond de 500 milliards d'euros consacré aux infrastructures et une réforme du "frein à l'endettement" afin de soutenir la défense et de relancer la croissance.
"Avec l'élection de Friedrich Merz au poste de chancelier allemand, le Bundestag a pris aujourd'hui un tournant décisif. Si le nouveau gouvernement met rapidement en oeuvre son programme des 100 jours en apportant le soutien nécessaire à l'économie allemande, le fait qu'il ait fallu deux tentatives pour élire le chancelier passera rapidement à l'arrière-plan", a déclaré Marion Muehlberger, analyste chez Deutsche Bank.
La guerre commerciale mondiale déclenchée par les multiples droits de douane décidés par le président américain Donald Trump reste toutefois dans tous les esprits, incitant à la prudence, tout comme l'attente des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi et de la Banque d'Angleterre (BoE) jeudi.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré mardi que l'administration Trump pourrait annoncer des accords commerciaux avec certains des plus grands partenaires des États-Unis dès cette semaine, tout en indiquant que Washington n'avait pas encore engagé de dialogue avec la Chine.
Lundi en fin de journée, Donald Trump a dit qu'il annoncerait des droits de douane sur les produits pharmaceutiques au cours des deux prochaines semaines, un plan qui va à l'encontre du souhait des marchés de voir les négociations progresser afin d'éviter une guerre commerciale.
VALEURS
A Paris, Coface, qui a prévenu d'un environnement "très volatil" lié aux droits de douane américains, a perdu 6,4%.
Ailleurs en Europe, Hugo Boss, qui a fait état mardi d'un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes et a maintenu ses prévisions pour l'ensemble de l'année, a pris 5,8%.
A Londres, Deliveroo a progressé de 1,9% après que DoorDash a annoncé mardi le rachat de la société britannique de livraison de repas pour 3,40 milliards d'euros.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones reculait de 0,45%, le Standard & Poor's 500 de 0,41% et le Nasdaq Composite de 0,56%.
Les commentaires du président américain Donald Trump concernant les éventuels droits de douane sur le secteur pharmaceutique, tout comme une série de résultats d'entreprises en demi-teinte, pèsent sur le sentiment.
WK Kellog, qui a abaissé mardi sa prévision de ventes organiques et de bénéfice pour 2025 en raison de la baisse des dépenses de consommation pour ses produits, cède 4,2%.
LES INDICATEURS DU JOUR
En Europe, les investisseurs ont connu mardi les indices définitifs des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro, qui ont montré que l'activité a continué de croître en avril, mais à un rythme plus lent, la demande s'étant affaiblie et le secteur des services ayant quasiment stagné.
Les prix à la production en zone euro ont en outre reculé en mars, conformément aux prévisions, à la faveur notamment d'une baisse des prix de l'énergie, selon les données publiées mardi par Eurostat.
Surveillé de près en cette période de tensions commerciales, le déficit commercial américain s'est pour sa part creusé en mars pour atteindre un niveau record de 140,5 milliards de dollars, les entreprises ayant augmenté leurs importations de biens en prévision des droits de douane.
CHANGES
La politique commerciale de Donald Trump continue d'alimenter des ventes importantes de billets verts, poussant l'euro, le yen et le franc suisse à la hausse, ainsi que certaines devises asiatiques.
Le dollar recule ainsi de 0,34% face à un panier de devises de référence. Le dollar taïwanais a pris 8% en deux séances, un niveau sans précédent, pour atteindre des sommets de trois ans, tandis qu'à Hong Kong, la banque centrale de facto a acheté 7,8 milliards de dollars pour empêcher la monnaie locale de se renforcer et de rompre son ancrage au billet vert.
L'euro gagne à son tour 0,2% à 1,1337 dollar.
Le leu roumain recule de plus de 2% mardi, dépassant pour la première fois 5 leu pour un euro après la percée du candidat d'extrême droite George Simion au premier tour de l'élection présidentielle dimanche. La Banque nationale de Roumanie (BNR) a déclaré mardi avoir constaté d'importantes sorties de capitaux depuis le rendez-vous électoral.
TAUX
Les rendements obligataires allemands à long terme ont brièvement atteint mardi leur plus haut niveau en trois semaines après que le conservateur Friedrich Merz a été élu chancelier lors d'un second tour de scrutin, avant d'atténuer cette hausse en fin de journée.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a pris 1,3 point de base à 2,5330%. Le deux ans a en revanche reculé de 1,5 point de base à 1,7560%.
Outre-Atlantique, les rendements du Trésor évoluent peu avant la décision de la Fed sur les taux, les investisseurs attendant également une adjudication des obligations à 10 ans plus tard dans la journée.
Le rendement des Treasuries à dix ans grappille 0,4 point de base à 4,3472%. Celui de l'obligation à deux ans, plus sensible aux prévisions sur les taux d'intérêt, perd 4,6 points de base à 3,7951%.
PÉTROLE
Le marché pétrolier connaît un rebond technique mardi après une forte baisse la veille à la suite à la décision de l'Opep+ d'accélérer encore ses hausses de production.
Le Brent prend 3,93% à 62,60 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 4,31% à 59,59 dollars.
A SUIVRE LE 7 MAI:
La décision de politique monétaire de la Réserve fédérale est attendue mercredi à 18h00 GMT.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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