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L’Afrique, bombe démographique ou relais de croissance mondial ?
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 27/09/2019 à 11:43

Crédit : Pixabay

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L'Europe a à sa porte un territoire immense en pleine évolution. La direction que va prendre l'Afrique dans les décennies à venir aura qu'on le veuille ou non un impact sur l'Europe qui peut être bénéfique si on arrive à le canaliser. C'est le thème du livre « Le futur de l'Europe se joue en Afrique » de JL Buchalet et C Prat paru chez Eyrolles en Mars 2019.

La moitié de la population africaine a moins de 19 ans et le taux de fécondité dans certaines régions comme le Sahel dépasse 6 pour les femmes et 13 pour les hommes. Le rapport des populations de 18-25 ans de part et d'autre de la Méditerranée est de 1 pour 20 ! Le premier impact quasi inéluctable est donc la pression migratoire que les quelques 1.2 Milliards d'africains (et 2.4 milliards en 2050) exercent sur l'Europe.

L'Afrique, en première ligne du changement climatique

Le réchauffement climatique dans un avenir tout aussi proche ne va faire qu'aggraver le phénomène migratoire : le continent africain sera une des parties du globe les plus touchées par les sécheresses, le manque d'eau et la dégradation des sols. Couplée à l'explosion démographique, l'effet de serre va intensifier en volume et en fréquence les mouvements migratoires qui ne font que commencer. Il est donc urgent que l'Europe revoie sa stratégie d'endiguement de l'immigration, basée aujourd'hui sur le gouvernement défaillant de la Lybie, et qu'elle ne laisse pas ces questions aux populistes.

Si on regarde la moitié remplie du verre, l'Afrique peut devenir une terre d'avenir pour l'Europe. De même que les pays de l'Est l'ont été pour l'Allemagne ou l'Asie pour les pays développés, les pays du Maghreb et du reste de l'Afrique pourraient devenir l'arrière cours de l'industrie européenne ou la valeur ajoutée pourrait être exportée. L'équivalent d'un grand plan Marshall pour l'Afrique est nécessaire pour enclencher l'industrialisation du continent, son électrification et la formation des jeunes.

L'Afrique a une carte à jouer

Du point de vue économique et industriel l'Afrique est une carte exceptionnelle à jouer pour le futur de l'Europe, de par sa position géographique et ses liens historiques et linguistiques. En perte de vitesse par rapport à la Chine et aux Etats-Unis, le renforcement des liens avec l'Afrique lui permettrait de retrouver sa place de grande puissance internationale. Le futur énergétique propre de l'Europe se joue aussi en Afrique avec le développement du photovoltaïque et le thermodynamique au Sahara ou l'éolien ailleurs qui pourrait fournir une part importante de l'électricité européenne.

On peut constater que les liens de l'Europe mais surtout de la France, au lieu de se renforcer n'ont eu de cesse de se rétracter depuis les années 80 et surtout depuis l'entrée de la Chine dans l'OMC en 2001. Sous la férule humaniste des Etats Unis et de la Grande Bretagne les accords de développement et d'investissement dans les pays africains, sous condition de respecter les droits de l'homme, se sont taris. Les arrangements un peu nauséabonds de la France-Afrique qui ne se souciait pas trop du bien-fondé démocratique ou humaniste des gouvernements locaux, ont été remplacés peu à peu par de nouveaux liens avec la Chine montante trop content de reprendre à son compte ces pays délaissés par le monde humaniste. L'Europe est cependant toujours en tête des partenaires commerciaux avec 36% de parts de marché en Afrique, mais la Chine avec 16% de parts de marché est largement passée devant la France qui a vu les siennes divisées par deux à 5,5%.

Référence : Le futur de l’Europe se joue en Afrique, JL Buchalet, C Prat Eyrolles, Mars 2019

Référence : Le futur de l’Europe se joue en Afrique, JL Buchalet, C Prat Eyrolles, Mars 2019

Vers une industrialisation de l'Afrique

Une vraie volonté politique et de coopération est en train d'émerger en Afrique. Le retour du Maroc, tête de pont du continent Africain, dans l'Union Africaine en 2017 est de très bon augure. De plus, les fondements d'une zone de libre-échange africaine ont été posés lors du sommet de mars 2018 à Kigali (Rwanda). L'enjeu est de doper le commerce intra-africain qui reste désespérément faible et de se protéger de l'extérieur grâce à l'union qui fait la force. À terme, les droits de douane entre pays africains seront supprimés sur 90 % des produits. En facilitant les échanges et en protégeant la chaîne de valeur régionale africaine, les bases d'une industrialisation pour des produits à plus forte valeur ajoutée pourront être mises en place et l'Afrique pourra se permettre de parler d'une seule voix.
Avec un PIB médian par habitant un peu inférieur à 1000 USD (alors qu'il est de 38 000 USD en France), il faudrait bien peu de chose à l'Afrique pour engendrer une forte croissance. Un rattrapage à 2000 USD (doublement du PIB) semble être à portée de main.

Christophe PRAT de Pythagore Consult
Membre du Cercle des Analystes indépendants
Le 28/09/19

3 commentaires

  • 27 septembre 20:18

    Voila comment les richissimes apatrides transfèrent notre richesse vers les pays pauvre tout en profitant de l'ensemble de ce modèle bien rodé


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