(NEWSManagers.com) - En ces temps de confinement forcé, Kirao Asset Management a la particularité d' avoir été l' une des dernières sociétés de gestion à organiser à Paris, le 12 mars dernier, un grand rassemblement. En l' occurrence un déjeuner de présentation au Ritz, qui a fait salle comble avec plus d' une centaine de personnes présentes (et distribution de gel hydroalcoolique à l' entrée !). Mais son autre particularité, plus fondamentale, est de se présenter comme une société voulant " faire la lumière sur les zones d' ombre " . C' est ainsi que Fabrice Revol, son fondateur et dirigeant, présente sa philosophie de gestion actions.
Dans cette crise liée au Covid-19, il le dit d' ailleurs clairement : " ce qui m' inquiète, ce n' est pas le visible, en l' occurrence l' arrêt de l' économie, mais ce que l' on ne voit pas derrière. C' est l' immatériel et l' invisible qui crée la panique " . Serait-ce de mauvais augure alors que les marchés actions se sont tout juste remis d' une grande panique entre mi-février et fin mars ? " La collusion actuelle entre les Etats et les Banques centrales a calmé les choses, mais en même temps cela ne va pas forcément dans le bon sens pour les investisseurs puisque la classification des risques est perturbée par cet interventionnisme " , estime-t-il.
Celui qui a créé en 2006 sa première société de gestion, Sapientia AM, avant de trouver refuge quelques années chez Amplegest après la crise financière, ne s' inquiète pas pour autant pour ses trois fonds actions. Le Kiraomulticaps Alpha affiche même une performance positive depuis le début de l' année de plus de 2% (au 27 avril), remplissant son objectif d'une performance absolue grâce à des couvertures indicielles. Le Kiraomulticaps et le fonds smallcaps (qui a fêté ses 5 ans le 15 avril et est géré par Saad Benlamine) sont en retrait, mais ils surperforment chacun leur indice de référence.
Fabrice Revol ne va donc pas tout remettre en cause en cette période exceptionnelle. Il continue à ne pas faire de scénario de marché et assure ne pas avoir de dogme. Tout juste va-t-il faire une légère entorse à l' importance qu' il accorde habituellement aux prévisions de résultats : " Je ne vais pas m' amuser à faire des prévisions ultra précises sur les résultats du deuxième trimestre ou savoir comment les entreprises vont passer l' année. C' est une année spéciale. Ce qui est important c' est de savoir si les entreprises vont passer la période en termes de liquidités et à quelle vitesse elles retrouveront les niveaux d' activités de 2019 (ie le " time to recovery " ). " , explique-t-il.
Sans surprise, les secteurs aéronautiques et automobiles seront les plus touchés par la crise, " mais il y a peut-être des marges de manœuvre dans ce secteur pour y entrer. On a encore un peu de temps pour voir " , avance-t-il, rappelant aussi que tous les associés ont investi une part importante de leur patrimoine dans les fonds. Ces dernières semaines, les portefeuilles, très concentrés, ont tourné plus que de coutume, évitant particulièrement les valeurs cycliques pures. " On a une rotation moyenne de 40% depuis 5 ans. Jusqu' à il y a une quinzaine de jours, on était toujours à 40%, mais là, sur le dernier mois, nous sommes passés à 70% " . La chute des valorisations a offert de belles opportunités dans un contexte où le gérant traque l' alpha potentiel des 2 prochaines années.
Et les clients ne s' y seraient pas trompés. " Nous avons une collecte plutôt bonne, il n' y a pas eu de panique des clients privés " , assure-t-il. Multicaps a ainsi collecté 25 millions environ depuis le début de l' année et pèse désormais 350 millions d' euros. Créée en 2014, la société de gestion compte 15 salariés et plus de 800 millions d' euros d' encours, mandats de gestion inclus.
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer