(AOF) - Kering (+5,2% à 256,90 euros) prend la tête de l’indice CAC 40 après la présentation de comptes 2024 moins dégradés que prévu. Le résultat opérationnel courant du groupe de luxe a chuté de 46% à 2,55 milliards d’euros, faisant ressortir une marge opérationnelle courante de 14,9% en 2024, contre 24,3% en 2023. Les analystes étaient cependant plus pessimistes, anticipant respectivement 2,467 milliards d’euros et 14,5%. Jefferies souligne le bon contrôle des coûts. La griffe phare, Gucci, a vu son résultat opérationnel courant chuter de 51% à 1,6 milliard d'euros.
Le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 12% à 17 194 milliards d'euros. Il a également baissé de 12% en comparable. Au quatrième trimestre, il a reculé de 12% en données publiées ainsi qu'en comparable.
En 2024, Gucci a connu un repli de 21% de ses revenus en comparable à 7,65 milliards d'euros. Au quatrième trimestre, ils ont chuté de 24% en comparable.
Le cash-flow libre opérationnel 2024 s'établit à 1,4 milliard d'euros. Hors transactions immobilières, il atteint 3,6 milliards d'euros, en progression de 7% par rapport à 2023.
" Nos efforts doivent rester soutenus et nous sommes confiants d'avoir amené Kering à un point de stabilisation, à partir duquel nous reprendrons progressivement notre trajectoire de croissance. " a déclaré le PDG, François-Henri Pinault.
Le conseil d'administration de Kering a décidé de proposer à l'assemblée générale, qui se tiendra le 24 avril, la distribution au titre de cet exercice d'un dividende en numéraire de 6 euros par action. Il est en nette baisse par rapport à l'exercice précédent : 14 euros.
S'agissant de ses perspectives, Kering a indiqué qu'il " met en oeuvre avec détermination les actions requises pour accroître son efficience". "Ces actions impliquent une vigilance particulière en matière de discipline financière, qu'il s'agisse du contrôle de la base de coûts, du choix de ses investissements et de la gestion de son bilan", précise le groupe de luxe.
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En savoir plus sur Kering
Points clés
- Groupe de luxe né en 1963, propriétaire des marques Balanciaga, Bottega Veneta, Gucci ou Yves-Saint-Laurent ;
- Chiffre d'affaires de 19,6 Mds€ réalisé à 35% en Asie-Pacifique, 7% au Japon, 28% en Europe et 23% en Amérique du Nord;
- Modèle d'affaires de « pure player » du luxe, fondé sur une croissance organique mais supérieure à celle des marchés via l’autonomie créative des Maisons et les partenariats stratégiques ;
- Capital contrôlé à 42,2% (près de 59% des droits de vote) par le holding Artémis de la famille fondatrice, François-Henri Pinault étant président-directeur général du conseil d’administration de 13 membres et Jean-François Palus directeur général délégué ;
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- mutualisation des plateformes et des fonctions supports au service des Maisons,
- hausse de l’intégration des composantes de la chaîne de valeur,
- création d’expertises transverses -Kering Eyewear et Kering Beauté
- maîtrise de la distributions, via la logistique, l’e-commerce et le maillage de magasins avec un focus sur trois activités : - YSL : doublement des ventes et marge opérationnelle de + 33% avant 2030 ; - Gucci : revenus de 35 Mds€ et marge opérationnelle de + 41%, ; - lunetterie : revenus de 2 mds€ et marge opérationnelle de + 15%, ; - réactivité au recul des ventes -rationalisation du réseau Wholesale;
- Stratégie environnementale 2025 « Care for the planet » :
- réduction de 50 % les émissions de CO2 du groupe,
- réduction des impacts de la chaîne d’approvisionnement (émissions de CO2, pollution de l’air et de l’eau, production des déchets et utilisation des sols…),
- « Index de développement durable des fournisseurs » et traçabilité du bien-être animal et d’utilisation des produits chimiques,
- Materials Innovation Lab (MIL) dédiés aux montres et à la joaillerie, aux tissus et textile,
- compensation des émissions de CO2 par le soutien à la biodiversité et le fonds climat pour la nature ;
- Entrée à 30 % dans le capital de l’italien Valentino, avec option d’acquisition totale en 2030 ;
- Bilan sain : 16 Mds€ de capitaux propres, 4,1 Mds€ de disponibilités et dette nette de 8,5 Mds€.
Défis
- Forte dépendance à Gucci, 1er contributeur aux résultats,, d’où les craintes des investisseurs sur le recul des ventes, accru au 3 ème trimestre, notamment en Chine et Amérique du nord ;
- Réponse des clients aux collections du nouveau directeur artistique de Gucci, Sabato de Sarno ;
- Interrogations sur l’adéquation de l’offre au public -ventes de lignes permanentes affichant des replis ou des stabilités (hors Bottega Veneta, Boucheron ou Pomelloto)- ainsi que sur la distribution, les réseaux propres résitant mieux que les « wholesales » ;
- Après un repli de 12% des revenus à fin septembre (- 16% au 3 ème trimestre), objectif financier d’un repli de 30% du résultat opérationnel au 2 nd semestre, soit un montant de 2,6 Mds$ sur l’exercice ;
- Dividende 2023 de 14 €, après acompte de 4,5 €.
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